Cinéma

Cinq bonnes raisons de voir Super Pumped, la série phénomène

En racontant l’épopée hallucinante de la création de l’appli Uber, cette série réussit l’exploit de transformer en thriller une critique acide des mœurs des start-ups américaines.

1) Joseph Gordon-Levitt joue le rôle de sa vie

Debout sur une table au milieu de l’open-space, hurlant comme un possédé face à ses employés en transe : « La ville nous appartient ! », c’est ainsi qu’on découvre Joseph Gordon-Levitt, acteur qui nous a plutôt habitués jusqu’ici avec son sourire ravageur à des rôles de garçons sympathiques ou séducteurs. En incarnant Travis Kalanick, le patron controversé de la start-up Uber, l’acteur américain entre dans une nouvelle dimension, celle des comédiens en état second, capable d’une scène à l’autre de passer d’une soirée trop arrosée à un rendez-vous d’affaires capital sans rien laisser percevoir de leur état. Surtout, il montre par petites touches comment ce patron habité va peu à peu quitter la réalité, s’aliéner ses associés et partir en vrille. Du grand art.

2) Un brûlot contre les excès des start-ups

Avec Super Pumped, inspiré du livre d’enquête du journaliste Mike Isaac, on découvre une Silicon Valley qu’on n’a pas l’habitude de voir, celle qui ressemble à un vulgaire boys club rempli d’hommes assoiffés d’argent et de sexe prêts à tout pour arriver à leurs fins. Depuis le premier épisode où un candidat à un poste clef découvre avec effarement la réalité du fonctionnement d’une entreprise qui se place d’emblée au-dessus des lois jusqu’au comportement individuel du boss à son bureau et en dehors, la série montre un visage effrayant des sociétés high tech américaines. Les femmes sont dans le meilleur des cas négligées et les clients de l’application perçus comme de simples vaches à lait. Au final, il ne reste que le rapport de force entre les actionnaires et le patron. Marche ou crève !

3) Le duel au sommet entre Gordon-Levitt et Kyle Chandler

Le premier a une tchatche d’enfer, le second écoute beaucoup et parle peu. Le premier a besoin d’énormément d’argent pour lancer son entreprise et l’autre en a à revendre mais ne le distribue qu’à bon escient. Entre l’entrepreneur Travis Kalanick et le business angel Bill Gurley, c’est à la fois une relation de confiance qui s’établit et un match de boxe qui commence. Car si l’investisseur lui a donné ses millions c’est pour qu’Uber fonctionne bien et soit rentable le plus vite possible, une tâche pas évidente avec un patron constamment sur les nerfs qui doit affronter des opposants de tous les côtés. À chaque épisode, leurs rencontres ressemblent à de véritables bras de fer où chaque mot préfigure un coup de pression. À ce petit jeu, on n’est pas certain que celui qui parle le plus ait le dernier mot…

4) La philosophie « Work Hard, Play Hard »

C’est une des nombreuses découvertes que contient la série. Si la Silicon Valley est réputée pour ses travailleurs grassement payés qui ne comptent pas leurs horaires, effaçant toute ligne de démarcation entre leur vie privée et leur travail, on ignorait que les start-ups pouvaient générer les plus grosses fêtes et les débordements qui vont avec. C’est que Travis Kalanick qui vit de jour comme de nuit avec une intensité extrême ne veut pas que son boulot l’empêche de prendre du plaisir. Mieux, il estime même que l’un ne peut pas fonctionner sans l’autre. Il a même prévu une soirée d’anthologie, meilleure à l’écouter que celle que Prince évoque dans sa chanson « 1999 », quand sa société atteindra le milliard de valorisation. À ce titre, il popularise auprès de ses employés sa philosophie de vie à laquelle tous sont loin de pouvoir appliquer sur le long terme…

5) La culture web, c’est le paradis des séries

Uber n’est pas la seule entreprise du net à avoir droit à sa série, l’aventure WeWork, le groupe d’achat d’espaces partagés de travail, fait aussi l’objet d’un récit détaillé dans Wecrashed diffusé sur Apple TV +. Là aussi, il s’agit de l’histoire du fondateur qui monte très haut au point de valoriser sa société des dizaines de milliards et de sa chute. Encore une fois, ce sont les mensonges, les approximations et les excès qui ont permis au bonimenteur de convaincre les investisseurs qui vont le mener à sa perte. Super Pumped permet aussi de découvrir le fonctionnement des applis, l’importance stratégique de la géolocalisation et de toutes les trouvailles pour fidéliser les clients. Car comme le dit le boss, « si le client nous utilise deux fois, on l’a ferré à vie ».

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