Audrey Ngo Mbog : « J’ai tant de futurs projets pour mon pays… »

Bonjour Audrey, Comment tu vas?

Je vais bien, grâce à Dieu. Merci. Très contente que t’aies voulu faire cette interview avec moi pour Culturebene.

En quelques mots peux-tu te présenter à nos lecteurs?

Comme tu l’as si bien dit ici haut, je m’appelle Audrey Ngo Mbog, j’ai 23 ans, je suis Camerounaise et je vis au Pays Bas. Je suis étudiante en Commerce international & Langues. Depuis Mai 2011 je suis fondatrice, styliste/créatrice d’Uzuri Couture.

De quelle partie du Cameroun es-tu originaire?

Je suis Bassa, de mère et de père. Et j’ai vécu à Yaoundé étant petite.

A quel âge as-tu quitté le Cameroun?

J’ai quitté le Cameroun à l’âge de 4 ans et demi.

La mode, comment as-tu débuté ?

Je faisais des dessins étant petite, mais personne, à part ma sœur et ma cousine, n’en était au courant. Je n’ai jamais développé ce côté artistique en étant jeune, car je me suis dirigée vers le commerce. Il y a de cela un an et demi que j’ai effectué un stage sur Paris dans le marketing puis mon copain que j’ai rencontré sur Paris pendant mon stage avait trouvé mes dessins un beau jour et dès ce moment-là c’est lui qui m’avait motivé et inspiré à réaliser mon rêve.

Je n’ai pas pris des cours, mais je vais surement suivre une formation de mode après ma Licence en Commerce pour avoir « the best of both worlds ».

Ta marque de vêtements s’appelle Uzuri, Qu’est ce que ça signifie? Et où puises-tu ta créativité?

Uzuri c’est du Swahili et ça signifie « beauté ». Tout, autour de moi, m’inspire. Par exemple je peux voir un homme/femme habillé(e) en étant assis dans le train et changer son ensemble dans ma tête et en faire une pièce Uzuri. Je peux dire que le quotidien m’inspire. Tout ce qui vit, de l’art, des tissus, des gens, des cultures.

Comment as-tu expérimenté ton premier défilé et où s’est-il déroulé?

Mon 1^er défilé était à l’occasion de la fête nationale du Cameroun le 26 mai dernier à La Haye aux Pays Bas. J’étais très nerveuse et excitée car personne n’avait vu les pièces que j’avais faites et j’avais hâte de voir les réactions et de recevoir des commentaires. Ça s’est très bien passé. Jusqu’aujourd’hui je reçois toujours des feedback positifs par rapport à ce défilé.

Y’a-t-il un grand nom de la mode africaine avec qui tu aimerais travailler ?

Il y en a trop même. Entre autres, j’adore et respecte beaucoup le travail de la Libérienne Korto Momolu, le Camerounais Imane Ayissi, la Sénégalaise Adama Paris et les Nigérians Bridget Awosika et Deola Sagoe.

Quels sont tes projets actuels et où peut- on trouver tes vêtements?

Mes projets actuels, ce sont des défilés de mode que j’ai prévus pour cette année en Hollande et à l’extérieure.

Je fais du « sur mesure » ; et dans quelques temps, si Dieu le veut, mes pièces seront disponibles sur le site StylesAfrik.com. Je travaille en ce moment aussi sur mon site web, car là mes pièces pourront également être achetées. Mais pour le moment les gens peuvent se rendre sur ma page Facebook « Uzuri Couture » ou envoyer un mail à uzuricouture@gmail.com

A quand la présentation de ta Maison de couture au Cameroun?

Si je pouvais l’avoir déjà je serais une femme très comblée. Mais malheureusement les choses ne vont pas si vite. J’espère bien en avoir une d’ici quelques années ! C’est un de mes rêves fous. Car j’ai toujours dit que la maison-mère devrait être située au Cameroun. C’est la source de mon être, de mon inspiration et de mes rêves. J’ai tant de futurs projets pour mon pays et avec l’aide de Dieu je pourrai y arriver.

Un dernier mot pour les autres jeunes femmes à travers le monde qui comme toi, rêvent de faire carrière en tant que styliste ?

Ne vous dites JAMAIS que vous ne pouvez pas y arriver. Si moi en étant une simple étudiante en commerce à 22 ans pouvait faire mes premiers pas, vous aussi vous le pouvez. J’avais l’idée de me lancer dans la mode à 19-20 ans, mais je n’étais pas sure de moi et je n’en parlais avec personne. Donc il n’y avait personne qui me conseillait à ce sujet, car on n’était pas au courant de mes vœux. Si vous voulez faire vos démarches dans la mode, n’hésitez pas. Mais il faut être sure que vous êtes prêt de faire tout et tout pour réussir. Ce métier est dur et rude et ne donne pas de garantie de réussite. Ce n’est Pas tout le monde qui va aimer ou apprécier ce que vous faites, mais ce qui est le plus important c’est que vous êtes content et fière de votre travail effectué. Car personnellement je vis selon motto « Losing is not an option » !

Culturebene te remercie et bonne continuation.