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Elvire Adjamonsi : « le théâtre africain devient de plus en plus compétitif… »

Bonjour, Elvire Adjamonsi, peux tu en quelques mots te présenter à nos internautes?

Bonjour. Je suis Elvire Adjamonsi, une femme d’origine Béninoise, qui s’investit depuis des années dans le développement culturel en Afrique, ceci à travers plusieurs disciplines. Je vis actuellement à Pointe-Noire (Congo-Brazzaville) où j’ai créé une structure, African@rt-Congo, qui travaille dans l’événementielle et la gestion des carrières des jeunes artistes.

Qu’est-ce qui t’a motivée à exercer dans les arts et la culture?

Je ne saurais le dire avec précision. Tout ce que je sais, c’est que depuis le collège j’ai évolué dans des compagnies de théâtre ainsi que dans des orchestres. Je le faisais parce que j’en avais envie et aussi un peu parce que je voulais tenir tête à mes parents qui pensaient que je ne pouvais pas concilier mes études et la culture. Après mes études universitaires, j’ai essayé de travailler comme journaliste dans des rédactions, je me suis aussi lancée dans l’informatique mais rien de tout ça n’a effacé l’attrait qu’exerce la culture sur moi. J’ai donc décidé de me lancer dans cette aventure, et je vous assure que je ne le regrette pas.

Décris-nous un peu ton premier contact avec la culture, et surtout le début de ta carrière, aujourd’hui très riche.

Comme je l’ai dit tantôt, mon premier contact avec la culture a eu lieu lorsque j’étais au collège et ça a continué à l’université. Mais j’œuvrais en ce moment en tant qu’actrice ou musicienne ou encore danseuse. Mais ma carrière a commencé en 2001, lorsque j’ai été recrutée par l’opérateur culturel centrafricain Vincent Mambachaka pour assurer l’administration de son espace culturel dénommé Lingatere. Après un stage de trois mois, j’ai travaillé pendant trois ans dans cet espace à Bangui et je dois dire que j’y ai appris tout ce que je connais aujourd’hui. L’expérience à Lingatere m’a convaincue que je ne faisais pas fausse route et que le domaine dans lequel j’excelle le plus, c’est la culture.

En amazone, tu t’es imposée dans presque tous les couloirs ou métiers artistiques; tu as plusieurs cordes à ton arc. Parle-nous un peu de cette polyvalence qui te caractérise.

En tant que comédienne, j’ai joué dans des pièces de théâtre et dans des téléfilms. J’ai également côtoyé la musique et j’ai également fait un stage à la Chaîne 2 (LC2) du Bénin comme assistante à la réalisation. Je suis des cours par correspondance de Ciné Cours en réalisation et en écriture de scénario. Tout ceci combiné avec mon expérience en tant qu’administratrice culturelle m’ont ouvert des portes dans différents métiers de l’art. Je n’ai aucun mal à monter des dossiers pour les compagnies de théâtre, les groupes de musique, de danse… et aussi des dossiers de festivals. C’est d’ailleurs pour mettre tout ceci au service des artistes que j’ai mis en place avec des amis African@rt-Congo. Cette structure comporte deux départements : un département spectacles vivants et un autre de l’audiovisuel.

Qu’est devenu le festival "africourt" de cinéma que tu as initié au Benin et dont tu es la Directrice?

J’organisais Africourt sous la coupole d’une association dénommée CHAT CULTURE. J’ai pu organiser deux éditions. Mais mes différentes activités m’ont conduite entre autres à Pointe-Noire où j’ai décidé de m’installer. Je crois que les membres de Chat Culture sont assez outillés pour continuer ce que j’ai entamé. Quant à moi, je compte reprendre la même expérience ici en accentuant les formations et les projections sur les films du petit écran. Il y a beaucoup de travail dans ce domaine au Congo où les bonnes volontés foisonnent mais faute de formations et de moyens, les œuvres manquent cruellement de qualité.

Quelle est aujourd’hui l’actualité d’Elvire Adjamonsi, l’infatigable?

(Rires) J’apporte ma contribution à différents festivals en Afrique : le FITHA à Abidjan (Côte d’Ivoire), les RCG à Kinshasa (RDC), le Wedbinde à Kaya (Burkina-Faso), les JOUTHEC à Pointe-Noire (Congo-Brazza)… pour ne citer que ceux-là. Je travaille aussi sur la deuxième édition de Matombi Sound System, un événement mis en place par Africanrt-Congo dans un village du Congo, Matombi. La première édition a eu lieu en décembre dernier et a connu la participation de musiciens de différents pays africains. Cet événement nous permet d’amorcer un développement de proximité que nous espérons, se poursuivra à travers les éditions. Nous préparons également la tournée africaine d’un spectacle de conte joué par deux grandes comédiennes congolaise : Germaine Ololo et Gisèle Tchikaya. Je prépare également le tournage de mon premier long métrage.

Quels sont pour le moment tes plus grands rêves dans les arts et la culture?

Que l’Afrique devienne un grand carrefour des arts et de la culture

Est-ce que tu as des modèles qui t’inspirent vraiment?

Non, j’évolue selon mes envies et je ne suis que mon cœur. N’empêche que j’admire certaines personnes comme Vincent Mambachaka de la RCA, Vincent Koala du Burkina-Faso, Zié Coulibaly de la Côte d’Ivoire, qui sont des aînés et qui travaillent ardemment pour le développement de l’art et la culture en Afrique.

Quels sont les plus grands défis, selon toi pour le théâtre africain en particulier et pour toutes les autres disciplines artistiques du continent?

Je crois que le théâtre africain devient de plus en plus compétitif. Le problème se situe au niveau des circuits de diffusion qui ne foisonnent pas en Afrique, faute de moyens. Il y a de bons spectacles qui dès leurs créations se retrouvent en Europe, sans passer par les canaux de diffusion africains. Mon rêve est que le théâtre africain ait plus de possibilités de diffusion en Afrique et que les populations pour lesquelles les spectacles sont créés aient la possibilité de les voir.

Quel message, Elvire va-t-elle laisser à l’endroit de toute la jeunesse africaine?

Je voudrais juste encourager la jeunesse africaine qui selon moi se bat pour rayonner. Je lui demande de continuer et au bout, elle aura sa récompense.

Culturebène.com te remercie.

C’est moi qui vous remercie et félicite l’équipe de rédaction de Culture Ebène.

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