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ARMAND : « ma sculpture est une sorte de rétroviseur pour rappeler les consciences »

Peux-tu te présenter à nos internautes ?

Salut, je me nomme KEFOUBE Vivien mais on m’appelle Armand, je suis artiste sculpteur originaire de l’Extrême-Nord Cameroun plus précisément de Kaélé. Je suis né le 23 décembre 1986 à Boklé-Garoua et je suis l’ainé d’une famille de 7 enfants dont 4 filles et 3 garçons.

Comment te retrouves-tu dans la sculpture et qu’est-ce qui t’a motivé ?

La sculpture pour moi aujourd’hui est le fruit d’une curiosité. J’ai commencé là en 2008, alors que j’étais en classe de 1ère au lycée. Je me souviens qu’a cette époque-là je cherchais encore à devenir footballeur, je venais à l’alliance franco- camerounaise de Garoua attendre un ami pour aller aux entrainements. Lui, exerçant déjà dans la sculpture, je me retrouvais à ses cotés à l’observer. Dès lors le ponçage des objets fut mon premier pas, que j’ai très vite associé aux dessins que je faisais depuis l’enfance à l’école. J’y ai pris goût, et c’était parti…

Comment ton entourage a-t’il réagi face à ce choix ?

Pas facilement… car mes parents n’étaient pas de mon avis quant à ce choix. Ils s’y sont fermement opposés, jusqu’à entrainer d’importantes mésententes entre nous. Tout ceci leur paraissait n’être qu’une perte de temps. Dès le début, réussir dans la sculpture m’est apparu comme un défi, et ceci le reste encore aujourd’hui. Selon moi, même si l’artiste peut vivre de son art, seule la persévérance prime.

Quelles sont les thématiques que tu abordes dans tes créations ?

Je m’inspire principalement de ce qui m’interpelle au quotidien, que ce soit personnel, ou simplement ce que je peux apercevoir dans mon entourage. Je cherche à refléter ces maux qui minent la société à travers mes sculptures. Une sorte de « rétroviseur » pour rappeler les consciences, obliger les spectateurs à revenir sur ce qu’ils voient quotidiennement et considèrent comme ordinaire.

Du 10 au 29 février, tu exposes à l’AFC. Peux-tu nous présenter cette exposition ?

Pour ma 1ère exposition, que j’intitule « Le quotidien au Nord-Cameroun », j’ai choisi quelques sujets révélateurs des difficultés que l’on peut rencontrer ici, tels que, entre autre, la famine, l’adultère, les troubles de la conscience, la corruption ou encore la lutte pour la survie.

Arrives-tu à vivre de ton art ?

Jusqu’à aujourd’hui, je n’ai vendu aucune création. Je les ai toutes réservées pour l’exposition. Pour gagner ma vie, je sculpte des objets plus classiques tels que des hippopotames (Africa), des lions,  des panthères,… bref tous les animaux, des silhouettes de femmes africaines, des chaises, des mortiers, etc… Je crois qu’on peut dire qu’actuellement je vis de l’ « artisanat » plutôt que de l’ « art ». Je fraie mon chemin dans l’art petit à petit, et continue à croire qu’il sera un jour possible de vivre pleinement de mon art.

Quel message peux-tu adresser aux jeunes qui, comme toi, veulent se lancer dans la sculpture ?

Je leur conseille de faire d’abord des études pour accéder à un niveau intellectuel suffisamment élevé qui leur permette de voir plus loin. Mieux vaut se tourner vers la sculpture par goût que par dépit.

Contacts : Armand, sculpteur au centre artisanal de l’Alliance française de Garoua / kebfoubearmand@yahoo.fr / Tel : 97 89 05 36

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