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Ebah Essongué : « La 4ème édition du Woïla Hip Hop Festival aura lieu en décembre 2012… »

Bonjour Ebah, Merci de réponse aux questions de Culturebene.com. La 3e édition du Woila Hip Hop festival donc vous êtes Directeur Artistique s’est achevée il y’a quelques semaines. Quel bilan faites-vous de ces trois éditions ?

Merci Idrissou de cette opportunité que m’offre culturebene de faire le bilan de la 3ème édition du Woïla Hip Hop. Je dois dire que le challenge était grand pour nous dans la mesure où nous avons tenté le pari de délocaliser le festival de son village des deux dernières années, l’Alliance Franco Camerounaise, pour proposer des spectacles gratuits à l’esplanade de l’hôtel des postes avec l’appui des sponsors. Le résultat pour nous était plus que satisfaisant dans la mesure où le public a répondu en masse présent, les présentations des artistes étaient de haute facture cette année et les partenaires souhaitent à nouveau être à nos côtés en 2012 car ils croient en ce projet. En plus du Cameroun, le Tchad et la république centrafricaine ont pris part au festival ce qui lui donne une dimension internationale. Parmi les têtes d’affiche invités en 2011 il y’avait Habib du Bled et Princesse Kadidja du Cameroun, Croquemort et 2D Kost du Tchad, As Kotangbanga de la RCA. La chargée d’action culturelle de L’Institut Français du Tchad, Marine Tesseyre, était également présente.

Les deux premières éditions se sont tenues du coté du théâtre de verdure de l’Alliance Franco-camerounaise, pour cette 3e édition vous avez préféré la faire au centre ville. Pourquoi ce choix ?

Tout simplement parce qu’on souhaitait davantage rapprocher le festival de sa cible et permettre au grand public de découvrir le hip hop car l’une des vocations du Woïla Hip Hop est la diffusion des créations des artistes auprès du public.  Ce coup d’essai fut une réussite, on va remettre ça pour cette année et je peux vous dire que ça faire mal.

La 4e édition se tiendra en 2012, pouvez vous nous donner les dates ? Et quelles seront les innovations ?

La 4ème édition du Woïla Hip Hop aura lieu en décembre 2012. Comme d’habitude on aura des concerts d’artistes connus et des découvertes, des formations d’artistes. Cependant, cette année nous souhaitons renforcer la mise en réseau des acteurs culturels au Cameroun. Afin de favoriser la circulation et les échanges entre artistes, des concerts de sélection de groupes de danseurs en vue de la participation de jeunes groupes au festival Woïla hip hop seront organisés au Cameroun et au Tchad en partenariat avec des associations culturelles locales qui sont ensuite invités au festival.

Un festival permet aux jeunes artistes de se faire découvrir. Depuis le lancement, combien d’artistes ont été découverts par Woila Hip Hop festival ?

A travers le festival 2H Kulture a pu faire du booking pour certains artistes. Depuis 2009 nous recherchons des concerts dans le monde pour les jeunes artistes d’Afrique Centrale. Entre 2009 et  2011 nous avons permis aux  artistes suivants de se produire hors de leurs pays : Princesse Kadidja et Sahel Hip Hop du Cameroun se sont produits au Tchad lors du festival Ndjam Hip Hop, Mack Yobo du Tchad et Cosmic Amer ont pris part au festival Couleurs Urbaines en 2011. Enfin, As Kotangbanga de la RCA sera le 17 février en concert à l’IFT de Ndjamena dans le cadre du festival Ndjam Hip Hop.

C’est également un lieu d’échange et depuis la première édition, on a noté la présence des artistes qui viennent de partout (Boudor, Parol, Kotabanga, Habib…), est ce que les artistes locaux bénéficient ils  à chaque fois des expériences de ses têtes d’affiches ? (Conseils, featurings…)

En 3 ans, le festival  hip hop a favorisé les contacts, les brassages et les échanges culturels et s’est positionnée comme une véritable plate forme de diffusion des musiques urbaines du Cameroun. Le festival est devenu  un espace de formation pour les artistes en développement ainsi que pour la nouvelle génération d’entrepreneurs culturels camerounais. A chaque édition les artistes locaux apprennent auprès des grands frères qui viennent. Par exemple en 2010, Parol a fait de nombreux feat avec des artistes à Garoua et de Ngaoundéré ce qui était impossible par le passé pour les artistes du Nord. Par ailleurs, des projets intéressants sont à venir entre des artistes camerounais et tchadiens qui ont pris part à l’édition 2011.

Organisé un festival nécessite beaucoup de moyen, d’où sortent vos finances ?

Le Woïla Hip Hop est une initiative camerounaise pilotée par 2H Kulture. Les finances proviennent des caisses de l’association et des subventions de quelques rares partenaires. Par exemple cette année, nous avons supporté à hauteur de 50% le budget du festival ce qui n’est pas mal car le financement est une denrée rare par ces temps qui courent.

Quels sont les problèmes que vous rencontrez, quant on sait qu’il n’est pas évident d’organiser un tel événement sans gros moyen ?

Moi je préfère parler de défis et non de problème. Le Woïla Hip Hop est une grosse machine, et pour la faire avancer il faut relever de nombreux défis. Premièrement, il faut surmonter les difficultés financières en mettant en place une politique d’auto financement du festival. Et le fait que le festival supporte 50% de son budget c’est déjà une avancée dans ce sens. Cette année nous envisageons également une collaboration plus accrue avec les collectivités locales car à travers le festival celles-ci ont un moyen pour développer le secteur créatif au Nord Cameroun. Enfin, nous allons poursuivre l’éducation du public afin que celui-ci fréquente d’avantage les salles de spectacle pour apprécier les créations des artistes lors du festival.

Princesse Kadidja est en finale du concours de musique organisé par couleur tropicale (RFI) à votre avis, que doivent faire les internautes pour l’aide à remporter ce prix ?

La finale de couleur talent est prévue après la CAN et les internautes qui veulent voter pour Pricesse Kadidja devront attendre  encore quelques jours. On leur communiquera le numéro par lequel ils doivent envoyer leur sms pour soutenir Kadidja.

Quelques contacts utiles pour ceux qui voudraient participer au festival

Pour cette 4ème édition les artistes peuvent nous faire parvenir leur demande aux adresses suivantes : ebah_essongue@yahoo.fr ou kader_yodi@yahoo.fr .

votre mot de fin ?

La culture hip hop a connu une avancée énorme ses dix dernières années au Cameroun. Tous les acteurs à tous les niveaux doivent s’impliquer d’avantage car la professionnalisation du hip hop camerounais passe par là. Je remercie tous les partenaires du festival Woïla Hip Hop dont culturebene, big up à dj kader pour le taff en 2011 et je reste ouvert à toutes les propositions de travail. Bonne année 2012. 

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