Olivier Dyl : « La musique camerounaise n’existe pas en Côte d’Ivoire… »

Bonjour Olivier Dyl, merci d’accorder cette interview à culturebene.com, beaucoup comme moi vous ont découvert à canal 2 international, comment êtes-vous arrivé dans cette chaine ?

Oui bonjour à vous, c’est moi qui vous remercie d’avoir pensé à ma modeste personne, je suis arrivé à canal 2 par le biais d’un casting organisé par la radio sweet FM en 2002 à l’époque le chef de chaîne était Eric Omed.

Quelles sont les raisons de votre départ de la doyenne des chaînes privées camerounaises?

Vous savez à un moment de la vie, on arrête de rêver on veut faire rêver et moi je ne voulais plus être prostitué à la radio et la télé en gagnant un salaire de misère pendant que mon émission « sweet masters miss academy » rapportait des millions, moi je devais me contenter des jetons je me suis dit, j’ai déjà un nom maintenant il faut l’habiller ; Malheureusement mes employeurs n’ont pas accepté mes conditions et je suis parti en 2007 après 2 ans de négociation sans issue.

A quel moment partez-vous du Cameroun pour la côte D’ivoire ?

Je pars du Cameroun en Août 2007, pas pour la côte d’Ivoire mais plutôt pour la Belgique à Charleroi précisément. Malheureusement j’ai eu des problèmes de séjour là-bas et je me suis retrouvé au Maroc, puis en Côte d’Ivoire par la suite. Bref c’est une longue histoire mais très bonne expérience de ma vie ….

Manager, producteur, conseiller en communication, journaliste… quelle casquette vous va le mieux ?

Vous avez oublié promoteur culturel. J’ai commencé sur les podiums des lycées et collèges comme promoteur et présentateur de spectacles, le reste je l’ai découvert plutard, moi je suis un employé complet du showbiz, je suis showmaker.

Comment arrivez-vous à gérer toutes ces casquettes ?

Quand on connait le showbiz et surtout qu’on le vit depuis la tendre jeunesse on peut facilement gérer toutes ses casquettes car elles vont ensemble. Tenez, si vous êtes manager d’un artiste, et qu’il doit prester, vous pouvez le présenter…, alors là vous êtes communicateur et ensuite vous pouvez organiser des shows pour lui alors vous êtes promoteur ou évènementiel, et vous financez son album en studio et autres… vous devenez producteur etc. Vous voyez que c’est simple et facile !

Comme vous, Yves de Mbella représente valablement le showbiz kamer au pays d’ADO, quelle relation entretenez-vous avec ce grand-frère ?

YVES DE MBELLA c’est le sommet en Côte d’Ivoire, nous autres on est sous ses bottes. il m’a beaucoup soutenu pour mon intégration, d’ailleurs mon plus gros contrat à Abidjan c’est grâce à lui, il m’a recommandé à la radio des nations unies en Côte d’Ivoire (ONUCI Fm) où j’ai été retenu, et j’animais un programme « samedi et dimanche chez vous » de 7h à 12h jusqu’à ce que la guerre commence avec Aby Diouf, excellente journaliste sénégalaise qui fut d’ailleurs à RFI avant Yves qui est lui aussi un grand, on se respecte mutuellement.

Il y’a de cela deux mois, on vous a vu sur Jambo en compagnie de la star Petit Pays Rabba Rabbi, comment se passe votre collaboration ?

Petit pays est un grand artiste africain que je respecte et qui est comme un papa pour moi, je le soutiens dans la communication et le management, c’est-a-dire j’élabore des stratégies de Com pour lui, et j’organise ses éventuels spectacles ou clips et autres…On bosse actuellement sur l’album gagné-gagné que j’ai positionné partout même sur trace africa et qui est l’un des albums les plus appréciés et achetés en ce moment. Nous sommes à plus de 90 000 cd vendus à ce jour sans avoir commencé la promo en Europe. Là on sort d’une mini tournée sous-régionale, Gabon et Guinée Equatoriale…

Comment se passe votre séjour au Cameroun ?

Le Cameroun c’est chez moi, alors on ne peut qu’être bien chez soi surtout après 3 ans d’absence.

Quel regard portez-vous sur la musique camerounaise ?

On a les meilleurs musiciens en Afrique mais avons nous les meilleurs chanteurs? Notre musique est très bonne mais beaucoup d’artistes sont plus des chanteurs que de véritables stars vous savez, vous pouvez bien chanter mais si vous n’avez pas le mythe de l’artiste le public ne pourra jamais vous immortaliser et beaucoup de chanteurs chez nous au Cameroun manquent de mythe, bref d’image et très peu acceptent être managés et même quand ils le sont ils n’écoutent pas leur manager ; D’ailleurs il y a plus de cousins, d’amis, de frères ou des porteurs de sacs que de véritables managers au Cameroun.

Comment se porte la musique camerounaise du coté de la Cote d’Ivoire ?

La musique camerounaise n’existe pas en Côte d’Ivoire. On ne connait personne de la nouvelle génération sauf les anciens qui sont connus : Sam Fan Thomas, Mony bile, les Decca, Ndedi Eyango…, et Petit Pays le public ivoirien ne connait pas la génération 2000.

Quels sont vos projets immédiats ?

Beaucoup de choses à faire mais je préfère ne pas en parler ici svp mais soyez sûr, c’est du costaud.

Quelques contacts utiles ?

Je suis free pour d’éventuels évènements et autres c’est mon boulot aujourd’hui, je suis un stratège du showbiz, ma ligne verte c’est +237 98 97 65 78.

Un message à l’endroit de ceux qui vous liront sur culturebene.com?

Le message est simple, il ne faudrait pas que ceux qui nous regardent et nous lisent, écoutent toujours tout ce qui est dit dans notre métier. Il est comme une villa et il y a des gens qui tournent autour d’elle, et à force de tourner autour on pense qu’ils y habitent, alors que même le gardien ne les connait pas, donc il faut être dedans pour connaitre ce qui s’y passe vraiment, et surtout beaucoup de courage à cultureEbene.com et respect, à toutes les personnes qui m’y liront bonne année 2012.

Questionnaire de Proust

Votre vertu préférée : showbiz

Le principal trait de votre caractère : Ma rigueur

Votre principale qualité : véridique

Votre principal défaut : impulsif

Votre personnage historique : Thomas Sankara

La faute que vous ne supportez pas : hypocrisie

L’être qui compte le plus dans votre vie : ma mère

Votre meilleur souvenir : la naissance de mes enfants

Votre pire souvenir : mon rapatriement de la Belgique

Votre plat préféré : le kok bassa avec du bon manioc et la peau de bœuf dedans