Jeannette Mogoun : « les hommes, c’est les bêtes de sexe»

Son dernier bébé « Epilogue d’une Trottoire », fait de Jeannette la comédienne du moment, elle qui a su à travers cette pièce, reproduire la scène d’une prostituée et son malhonnête de client, qui en fin de compte s’est servi d’elle.

D’où vous vient la motivation d’incarner ce genre de rôle ?

Je dirais juste que, lorsque j’ai lu le texte pour la première fois, il m’a immédiatement captivé, en tant que femme. Vous savez, la pute n’est pas toujours celle que nous voyons dans la rue. Parce qu’une femme, qui vit avec un homme, et que cet homme, tout ce qui lui passe par la tête c’est le sexe, quand il fini de coucher avec elle, il fout le camp, c’est que cette femme est une pute à sa manière, celle qui est même sur le trottoir vaut mieux qu’elle, parce qu’elle au moins, le fait pour de l’argent. Dans la tête de cette femme, elle fait par amour pour son homme, alors que lui, ne pense qu’à l’utiliser. Moi j’ai vécu beaucoup de choses, j’ai mes expériences personnelles avec des hommes, qui m’ont poussé à aimer ce texte.

En vous regardant jouer, on est tout de suite frappé par le naturel, l’originalité et la facilité avec laquelle vous incarnez le rôle, on serait même tenté de penser que c’est une situation que vous avez peut être vécue vous-même ?

RIRE. Ah non, pas du tout. C’est juste qu’on a beaucoup travaillé, j’ai aussi bénéficié du soutient de deux personnes que je tiens à remercier, Dovie Kendo mon metteur en scène et Hervé Yanguem qui a fait la scénographie. Ces deux personnes m’ont énormément aidé et m’ont accordé toute leur confiance.

Après avoir assisté à votre spectacle, que devrait retenir le public ?

Deux choses essentielles : que les hommes arrêtent de martyriser les femmes, qu’elles soient putes, célibataires ou mariées. De deux, que les jeunes filles apprennent à ne pas mettre l’argent au devant, il y’a d’autres moyens qui permettent de mieux gagner sa vie, sans toute fois être obligée de subir cette souillure. Parce que les hommes, c’est des bêtes de sexe, ils vont les utiliser au point de les user.

Avis d’après scène

Nana Ardo (Humoriste) : « ce n’est pas l’homme qui a enchainé la femme dans la rue… »

C’était un chef d’œuvre. Dovie Kendo nous a habitué à des scènes de haute facture, qu’elle y soit elle-même actrice ou metteur en scène. C’était un vrai régal que d’assister à ce spectacle qui nous inspire à plus d’un titre, sur plusieurs aspects. Ce fut un sujet très intéressant qu’on peut aborder sous divers angles : les comportements des couples, l’éducation des enfants… pour ma part je dirais que dans la vie, si vous vous faites ver de terre, comment voulez vous qu’on vous respecte ? On va vous piétiner. Ce n’est pas l’homme qui a enchainé la femme dans la rue pour se prostituer. Et même s’il l’a malmené pour un peu de sou, il l’a trouvé là, sur le trottoir et non à la maison. Donc pour dire que, c’est la femme qui s’est faite ver de terre, alors elle se fait piétiner.

Lucia (spectatrice) : « je ne m’attendais pas à un spectacle comme ça… »

Je ne m’attendais pas à un spectacle comme ça. C’était très intéressant et l’actrice joue formidablement bien. J’ai pu comprendre beaucoup de chose : d’abord, que c’est un métier compliqué, et je pense qu’en voyant ce spectacle, les filles ne seront pas motivé à faire la même chose.

Un spectateur : « la comédienne a vraiment joué à fond …»

C’était très original, à un moment vous avez l’impression de vivre réellement la scène sur le trottoir et tout… la comédienne a vraiment joué à fond et ce qui m’a le plus impressionné, c’est quand elle quittait d’un personnage à l’autre, avec une telle facilité, on aurait dit qu’elle a fait ça toute sa vie. Bravo, c’était super. Je pense qu’on devrait aller dans les rues et ramener ces filles qui font le trottoir et leur montrer le spectacle, afin qu’elles prennent conscience. (Rire).