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Esso Essomba : « Les fonctionnaires ont mis le Cameroun à terre »

Mais, la musique et la starmania lui donnent un nouveau nom de baptême à la fin des années 70 lorsqu’il sort son album à la célèbre chanson «Messoh» (je suis de retour). Chanson qui n’est pas un tube. Mais, traverse des décennies à l’instar de «Musoloki» de son mentor Louis Ekambi, devenu Brillant. Reconverti dans les affaires aujourd’hui, ce «Mone nnam» (lenfant du pays) pour reprendre l’une de ses chansons est encore devenu plus célèbre depuis la décennie 90 lorsqu’il dirige la société civile nationale du droit d’auteur (Socinada), en tant que président du conseil d’administration.

Ladite société, après plusieurs soubresauts, va s’éteindre dix ans après, entrant ainsi dans le cercle des sociétés des droits d’auteur qui vont mal au Cameroun depuis le départ de la Sacem en 1979. Esso Essomba, accusé sans preuve, puisqu’il n’a jamais été poursuivi’ d’avoir détourné beaucoup d’argent des artistes, s’est reconverti dans les affaires. Son retour pour la conquête de la société camerounaise de l’art musical en juin dernier fut un échec. Mais, le chanteur de charme qui a remixé ses deux albums originaux, n’a plus rien offert aux mélomanes depuis 1981. son retour au Cameroun n’est pas un calvaire.
Ce riche propriétaire terrien vient dans un domaine à Yaoundé, son village, qui frise l’ostentatoire. D’ailleurs, cela lui plaît bien, s’il peut être heureux écoutant André Bocilli pendant ses lecture, avoir avoir sarclé son champ de maïs ou visiter sa volaille. C’est dans ce domaine digne d’un château que Esso Essomba a reçu le reporter de Mutations, pour une interview à bâtons rompus que lui-même a commencée, sans protocole. Esso Essomba ne s’explique pas. Il donne son point de vue sur l’état de l’art au Cameroun.

Où est passé Esso Essomba ?
Ce n’est pas parce que vous chaussez des godasses et un beau short que vous êtes footballeur. C’est la pratique dans un stade de football en occupant un poste précis et exceller dans ce poste qu’on devra vous appeler footballeur. Plus précisément, on devrait vous appeler attaquant, défenseur ou gardien de but. Voilà les séquences qu’on retrouve dans un métier bien défini. Dans le métier de l’art, en ne prenant que la musique, il y a 50 petits métiers tout autour. Quand on parle de la musique en général, on parlera des musiciens, comme dans la médecine : généralistes et spécialistes. Je suis souvent stupéfait e me rendre compte qu’une petite fille que je voyais dans la rue hier et qui arrive à la radio en chantant faux et mal, qu’on se mette à l’encenser, qu’on l’appelle musicienne. Il est intéressant de poser des question, non aux théoriciens, mais aux acteurs. Peut-être que les théoriciens mettent en place un cadre normatif pour évoluer dans l’art. 
Mais, il faut pouvoir démêler les chevaux. Il y en a qui n’ont jamais chanté et pourrissent l’environnement. Il y en a qui chantent beaucoup à la télé mais, qui chantent faux. J’ai pris du recul parce que j’ai mal. Si j’étais resté en Europe comme Manu Dibango, car, il est dans une environnement où tout le monde est bon. Mais, dans mon environnement au Cameroun où beaucoup sont mauvais, je refuse de cela pour un art aussi perfectible. Il faut dire que je n’ai pas la science infuse. Il y en a qui connaissent beaucoup plus que moi. Mais, je participerais à mon niveau en racontant ce que j’ai pu vivre. Je ne suis pas un donneur de leçons.

Est-ce pour cette raison que vous abandonnez la gestion du droit d’auteur ?
Nous vivons dans un système qui est prêt à vous broyer, à vous descendre de votre piédestal pour vous mettre à nu. Certains ont dit de moi que je suis un artiste talentueux. J’ai essayé d’entrer dans le droit d’auteur et vous avez vu ce que j’ai subi. Les autres ne sont pas prêts à me suivre. De peur qu’ils finissent comme moi. Nous sommes dans un système accaparé par les fonctionnaires avides d’argent. Aucun fonctionnaire, lorsqu’il a été nommé dans une société qui ne marche pas n’a été content, disant « oh, on m’a donné quelque chose qui est pourri ». Or, en les mettant là, on suppose qu’ils ont les talents et la capacité à redresser cette société. Pourquoi les fonctionnaires ne veulent-ils pas créer ? Il faut créer. Ils veulent gérer. On pense que les seuls habilités à le faire sont les fonctionnaires. Dieu seul sait qu’en 50 ans, ce sont eux qui ont mis le Cameroun à terre. J’insiste là dessus. Que retiendra-t-on d’eux?
C’est la raison qui amène certains grands artistes à se détacher de cette histoire de droits d’auteur. Car, ils se disent que ce n’est pas à travers le droit d’auteur qu’ils ont leur notoriété. Ils ont leur aura pour leur postérité ailleurs. Nous l’avons aussi vu avec des artistes comme André Marie talla, Toto Guillaume ou Manu Dibango qui ont été humiliés. Je ne sais pas d’où sortent ceux qui sont chargés de conseiller le chef de l’Etat. Qui a dit que, pour un pays émergent comme le nôtre, il ne peut pas avoir de spécialiste de la culture à côté du chef de l’Etat pour vendre l’image de ce pays comme la fait le football.
D’ailleurs, même au football, ceux qui ont fait des études à l’instar de Joseph Antoine Bell ont été combattus. Qui a dit qu’un artiste ne pouvait pas conseiller le chef de l’Etat, même s’il n’a pas de doctorat ? On a l’exemple du Brésil avec le président Lula Da Sylva qui a nommé le musicien, Gilberto Gil ministre de la Culture. Le président d’Haïti est un musicien. Même Bill Clinton qui m’a reçu à la Maison Blanche est un féru de la musique. Il joue du saxophone. Il faut faire haro sur cette manière rétrograde de penser que, pour développer le pays, il n’y a que les fonctionnaires. Que chacun se mette à sa place à que le pays avance.

Vous êtes le premier artiste camerounais à avoir gérer le droit d’auteur. Pourquoi avez-vous été combattu, est-ce parce que vous n’êtes pas pauvre comme la plupart des artistes ?
Tout part du départ des Blancs du pays. Les premiers noirs qui les remplacent sont des fonctionnaires. Or, s’il y a un semblable de modernité aujourd’hui, c’est grâce à des individus, des privés généralement discrets. Malheureusement, nous les artistes, sommes très visibles, en même temps que nous gênons les autres à tourner en rond. 60% de ma vie a été bâti sur l’art et la musique. Je pouvais aller jusqu’à 90%. Mais, j’ai dû me raviser très tôt. Nkembe Pesauk, après avoir fait sa musique au Cameroun, a dû reprendre al craie pour enseigner dans une université aux Etats-Unis, parce que incompris au Cameroun. Voilà le sort réservé aux artistes un peu intellectuels que nous sommes. Il y a beaucoup de jalousie, d’incompréhension et d’arrivisme.
Tous ceux qui prétendent avoir été à l’école pour diriger ce pays, pour ceux de ma génération, nous savons comment ils y sont arrivés. Comme au Cameroun on voulait des diplômes, c’était la diplomite. Il y a plein de faux diplômés au Cameroun que de vrais diplômés et qui sont aux affaires. Par ailleurs, le Cameroun a démarré comme sur des «chapeaux de roue» où on avait besoin de gens, faute de main d’oeuvre. On a vu des infirmiers devenir des médecins à l’instar de mon père, sorti d’Ayos comme infirmier breveté. Il est allé à Dakar. On les appelait médecins indigènes. Tout simplement parce qu’il y avait un manque de personnel. Ils sont arrivés et ont dit : « nous ou le déluge ». C’est pour cette raison qu’on nous a toujours traités, jusqu’à ce jour de manière vulgaire. C’est aussi pour cette raison qu’on n’a jamais proposé au chef de l’Etat une politique réel. On ne peut pas penser que 50 ans après l’indépendance, qu’il n’y ait pas une véritable structure d’Etat qui puisse pousser les artistes à exceller dans l’art.

Vous-même n’avez jamais été tenté de jouer le jeu un jour, puisque les principes ne sont utiles que s’ils servent les hommes ?
Il y a des gens qui sont chargés de détecter les talents, qui apporteront quelque chose à l’édifice de ce pays. Si je parle mal du chef de l’Etat ou d’un ministre, ils seront au courant tout de suite. Tous savent ce que j’ai fait pour ce pays et ce dont je suis capable. Ils savent même où j’habite. Quand je suis malade, ils le savent. Nous sommes dans un pays où il n’y a plus de repères. Nous avons des confrères mal en point aujourd’hui. Or, quand ils étaient aux affaires, nous leur donnions des conseils. Ils n’ont pas voulu les suivre et ils le regrettent aujourd’hui. Je ne peux tenter quoi que ce soit. Car, je crois aussi en Dieu. Je pense qu’il y a des hommes capables d’impulser quelque chose qui puisse nous permettre de réaliser nos rêves. Le Cameroun aujourd’hui est pétri de potentialités. Et le bonheur est fonction de ce que chacun a dans la tête. Tout le monde n’aimerait pas vivre de façon ostentatoire comme moi.

Comment comprendre que les Camerounais soient parmi les meilleurs instrumentistes au monde. Mais, que sur le plan du chant, ils soient quasi inexistants ?
Le domaine de l’art est un domaine très compliqué. On parle même des castes, des loges où on n’entre pas aussi facilement. Il est plus facile de recruter un instrumentiste qu’un chanteur. Un chanteur est déjà un leader en soi. Il est au devant de la scène. Il est plus difficile de sortir un chanteur. Les instrumentistes accompagnent seulement. Ils forment un tout. L’industrie de la culture en occident est plus importante que l’industrie de la guerre. Imaginez que ces industriels misent sur nous les chanteurs. Je vous prendrai l’exemple de Julio Iglesias ou Mike Brant, Claude François, Dalida, qui sont venus s’imposer avec le chant en France. Il faut que nous redéfinissions les règles. Nos chanteurs ne doivent pas aller être découvert à l’extérieur. C’est quand ils partiront d’ici qu’ils s’imposeront et à l’extérieur, et ici. S’ils ont leur base là-bas, ils ne perceront jamais. Jacques Greg Belobo est en observation. Il fait le tour du monde aujourd’hui.
Mais, lorsqu’on se rendra compte qu’il est en train de ravir quelque chose, il lui arrivera un petit accident. Que faisons-nous pour protéger les nôtres ? Soit ils sont être exploités, pressés et ils nous reviendront quand ils ne valent plus rien, comme on est en train de la faire avec nos footballeurs. Pense-vous qu’on paie Eto’o Fils pour sa belle gueule ? C’est le rendement. Par conséquent, nous nous sommes appropriés les clubs étrangers parce que nos compatriotes y évoluent. Qu’est-ce que nous avons mis en place pour les garder ici, la possibilité pour qu’ils excellent d’abord ici avant que les autres viennent les chercher ? Ces bassistes qui sont parmi les meilleurs du monde sont simplement exploités et c’est parce que le Blanc nous a dit qu’ils sont bons. S’il ne s’agissait que de nous, on ne saurait même pas qu’ils sont valeureux. 

Puisque nous n’avons pas de conservatoire, faut-il valoriser les chorales ou créer une école de chant ?
C’est par substitution que les chorales émergent. Certaines évoluent à l’emporte-pièce. Toutefois, il faut déjà saluer leur initiative. Lorsque le vieux Ele Ntonga, ce haut cadre de la justice commençait, paix à son âme, on ne donnait pas cher sa peau. Il a eu de la considération pour sa fonction. Nous qui sommes passés par le collège Vogt savions déjà que c’était quelqu’un d’intelligent. En passant par les chorales, il ne gênait personne. Il était dans un cadre sacerdotal et on l’a laissé évoluer. C’est scandaleux que nous n’ayons pas au moins dans chaque mairie d’arrondissement pour le cas de Yaoundé, quatre petits murs pour des formations. Nous avons les retraités de la garde présidentielle qui chôment qui sont titulaires des Bs1, Bs2, les plus grands diplômes de la musique. Ils pourraient être recrutés dans les mairies. On pourrait alors organiser des concours inter-mairies ou intercités.
Cela pourrait motiver les enfants et nous fabriquerions alors des génies. A l’époque du ministre de l’enseignement supérieur Jean marie Atangana Mebara, nous avons créé le festival universitaire comme l’Ossuc. Car, le seul fait d’être à l’université ne doit pas priver les jeunes de continuer à faire ce qu’ils faisaient déjà au secondaire : les arts. Et que, lorsqu’un universitaire pratiquera un art, il le fera à la dimension du niveau intellectuel qu’il a. et le jour où lui-même sera ministre ou Premier ministre, il ne regardera pas avec dédain la culture. Lorsqu’il écoutera, il aura la capacité d’apprécier. Il pourrait aisément parler de musique ou de tour autre art parce que lui-même l’aura pratiqué. Malheureusement, c’est un projet qui est mort avec le départ du ministre. Les idées ne manquent que pas.
Je vous prendrai le cas de la ville de Yaoundé. Elle est laide parce qu’on n’a pas fait confiance aux architectes, qui sont des artistes. La communauté urbaine ne devrait délivrer une autorisation qu’après l’avis favorable d’un architecte, qui connaît le plan directeur de la ville. Je vois des confrères comme Aladji Touré, qui viennent animer des ateliers au Cameroun chaque année. Je ne sais pas si le ministère de la Culture est au courant. Chacun peut initier. Chacun apporte une pierre à l’édifice. Mais, quand cela devient important, l’Etat qui a les moyens doit apporter son soutien. Nous sommes passés à côté de beaucoup de choses.

Et si nous parlions de la Socinada, comment est-elle créée ?
La Socinada naît à partir de la mort de Bebey Black en 1988. Ayant constaté qu’il n’y avait aucun mouvement associatif pouvant nous permettre de gérer le décès d’un confrère, nous avons pensé lancer à Yaoundé une réunion afin que les artistes fassent une petite quête. Les confrères de Douala nous ont rejoints à l’instar de Joe Mboule, Nkotti François, Salle John, Beko Sadey etc. La mutuelle des artistes camerounais voit alors le jour. Elle est dirigée par Joe Mboule. Nkembe Pesauk et moi qui avons été chargé de concevoir les statuts avons pensé qu’il fallait remettre une société de gestion de droit d’auteur, la Socadra morte, ne pouvait plus renaître de ses cendres. Il y eut des sceptiques qui ne concevaient pas que l’Etat pouvait nous laisser une parcelle de pouvoir, pour le faire. C’était un rêve de jeune. Nous avons cependant été beaucoup encouragés par feu ministre Henri Bandolo. D’ailleurs, la loi 90 votée en août 1990 qui crée la Socinada s’appellera la loi Bandolo.
Profitant de la libéralisation en perspective, nous nous sommes lancés. C’est le ministre Augustin Kontchou qui nous permet de mettre cette société en place. Comme nous étions les meneurs, nous avons exigés qu’au départ, le professeur Stanislas Melone dirige cette société. D’ailleurs, c’est lui qui rédige les statuts de la Socinada. Même si notre objectif était que la société soit gérée par les artistes. Nous connaissions un peu le droit. Mais, il avait une importante carrure. Lorsqu’il est nommé recteur de l’université de Douala, il cède sa place au bout de son mandat de trois ans à Robert Sanding Beng, conseiller technique du ministre de la Défense. Il avait déjà été directeur général adjoint de la Socadra. Je crois que l’esprit du fonctionnaire l’a emporté sur celui de technocrate. Je suis donc plébiscité en 1995 lors d’une assemblée générale extraordinaire. Car, le mandat était de trois ans, que nous avons prolongé à cinq ans, les assemblées générales nous coûtant cher. Lors de cette Ag, nous avons cotisé une somme de 1050.000 et un chèque en bois que nous avait remis le directeur général de la Crtv Gervais Mendo Ze.
Avec l’aide du ministre Henri Bandolo, par ailleurs président du conseil d’administration de la crtv, nous avons eu des négociations avec le Dg de la Crtv. Ce qui nous a permis de passer d’un contrat de 50 millions Fcfa à 150 millions Fcfa à verser chaque année à la Socinada pour le compte du droit d’auteur. C’est moi qui viendrai relever le contrat à 350 millions Fcfa qui est existe encore. Nous avons réussi à réaliser un budget de 850 millions Fcfa. C’est ce qui a suscité beaucoup de jalousie. Les gens se sont rendus compte qu’il y avait beaucoup d’argent dans le droit d’auteur.

A quel moment la société commence à avoir des ennuis ?
La Socinada commence à avoir des ennuis lorsqu’il y a changement à la tête du ministère de la Culture. Le ministre Isaïe Toko Mangan s’en va et arrive le ministre Ferdinand Léopold Oyono. Nous avons eu deux séances de travail avec lui. Il a été très agréablement surpris par le travail abattu. Surtout que nous le faisions sans l’aide de l’Etat. Par ailleurs, nous travaillions sans texte d’application de la loi de 90. Nous étions aidés par quelques amis du gouvernement. Mais, le hic viendra du fait qu’un secrétaire nous annonce que par tous les moyens, les choses pourraient être revues car, le ministère n’avait pas d’emprise sur la société. Nous sommes en 1999.

Quand est-ce que les choses s’arrêtent ?
Tout s’arrête avec la convocation d’imminents professeurs d’université supposés maîtriser le droit d’auteur. Il s’agit d’Adolphe Minkoa She, Christophe Senna. Nous aurons des réunions à la présidence de la République et dans les services du premier ministre pour arbitrer. Le premier ministre, par le biais de son secrétaire général, a demandé que conformément au désir du chef de l’Etat dans sa politique culturelle, de laisser les artistes s’occuper eux-mêmes de leur propre société. Mais, vous savez, on est au Cameroun. Ces professeurs sont arrivés pour démontrer au Premier ministre que la société marchait mal et qu’il fallait tout changer. Nous avons été priés de nous mettre de côté. Et, par respect pour le ministre d’Etat, pour son âge et pour sa carrure, nous nous sommes retirés et avons laissé faire. Ils ont fait passer leur loi à l’Assemblée nationale, ils ont dissout la Socinada et ont créé la Cmc plus tard et puis, patatras.

Mais, vous avez été accusé de détournement de 4 milliards Fcfa ?
Nous avons eu trois contrôles. Ces audits ont été payés par les fonds propres de la Socinada. La Crtv a toujours payé. Où est passé cet argent ? Une société de droit d’auteur ne peut pas tomber en faillite, puisqu’il y a toujours de l’argent. Et on a fabriqué des choses selon lesquelles j’ai détourné 4 milliards Fcfa. Je n’ai jamais été interpellé et les auditeurs ne m’ont même jamais appelé. Ils sont arrivés dans nos installations et ont pris tous mes documents. Des sociétés sont installées dans mes locaux sans qu’on ne m’ait appelé pour récupérer mes effets personnels jusqu’à ce jour. Malheureusement, aucun artiste, depuis ce temps-là, n’a pu toucher 1.000.000 Fcfa de droits d’auteur.

Il y a ce procès retentissant avec votre Dg, Vincent Diboti qui est traîné en juste par un groupe d’artistes…
Il est traîné en justice avec pour motif : détournement de biens. Il comparaît normalement et est libéré pour défaut de preuves. Je crois qu’il n’y a pas plus haut que la loi dans ce pays. Je vous rappelle que les plaignants ont désisté et le ministère public a continué avec l’affaire jusqu’au dénouement final : son acquittement pur et simple. Le problème devait être celui des justificatifs des dépenses engagées. Les auditeurs doivent auditionner les responsables mis en cause. On n’auditionne pas en venant s’asseoir dans les locaux, en compulsant les documents et en faisant un rapport. D’ailleurs, nous savons où se trouve l’auditeur de ce fameux rapport. Il a pris 25 ans de prison, Claude Bernard Messi, qui était dans un micmac avec les autres. Voilà pourquoi le Dg Vincent Diboti a été relaxé.

On accuse aussi la Socinada d’avoir été complice de Mc Pop Music accusé d’avoir volé les timbres de cette société…
On a profité d’un fait. Alain Noumsi (Mc Pop) music et bien d’autres personnes ont été en prison. On a découvert une manipulation des timbres qui n’ont pas une valeur fiscale. Ils avaient une valeur symbolique pour liciter le produit. S’étant rendu compte que ces timbres ont été volés, le directeur général a porté plainte. Nous sommes dans un pays où des tonneaux vides font beaucoup de bruit. Même jusque-là, on n’a pas pu démontrer que le directeur général avait été coupable de détournement de timbres. Comment aurait-il pu ? Un haut cadre comme lui ? Ce n’était même pas possible.

Pour une si importante affaire, puisque la valeur des timbres était estimé à plusieurs millions Fcfa, comment comprend qu’Alain Noumsi n’ait passé que 10 mois en prison alors qu’il vous a volé beaucoup d’argent ?
Simplement parce qu’il y avait ces interférences. Des artistes eux-mêmes sont venus s’interposer à la procédure. Or, cette procédure avait été entamée pour leur défense. Des brailleurs sont venus dire que c’était le Dg le responsable, et non Alain Noumsi. Cela a profité à Alain Noumsi. Et cela illustre la division de la société. Du fait de la puissance de l’Etat. Comment ne pas penser que ce que le ministre Oyono, très proche du chef de l’Etat disait ne venait pas de la bouche de ce chef de l’Etat ? Il faut restituer l’histoire telle qu’elle a été vécue. Peut-être ceux qui sont arrivés après moi ont fait mieux que moi.

quotidienmutations.info

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