Bobby Shahmahn: « Mbolo est le plus gros projet de cette fin d’année 2011… »

Bonsoir Shahmahn, bienvenue dans nos locaux…
Merci à vous, kamerhiphop.com, c’est la balle et je ne peux qu’être honoré d’y réagir.

Pour commencer, nous aurions aimés avoir une idée du bilan d’activités Red Zone depuis la fameuse « Raid Tape » ?
Déjà en sortant la « Raid Tape », le but était de renforcer notre notoriété auprès du public, avec un CD de qualité, avec la crème des crèmes des artistes dont la renommée n’est plus à faire, à l’instar de Palesto, Digital, Sangoa Mboa, Boudor, Kreezry, O. Willer et Mouss du Sissongho MC’S qu’on a découvert véritablement sur cette compile. Le résultat, c’est celui là, que le marché nous donne, un retour de cette compilation qui s’est plutôt bien comportée et nous a encouragé à sortir les Sissongho MC’S à travers leur album « Mbolo », Sangoa Mboa sortira en début 2012 et Digital au cours de la même année.

Des supers projets que tu as commencé à réaliser avec « Mbolo » comme tu l’as souligné, serait ce là, la raison de ta venue à Yaoundé ?
Euh…, je suis à Yaoundé déjà parce qu’en marge du hip hop, j’ai une activité professionnelle précise : la publicité. Donc je gère 2 ou 3 recouvrements. C’est Décembre, vous comprenez que c’est chaud avec Noel, les fêtes, la famille et autres. Mais en réalité, oui, je suis à Yaoundé surtout pour l’album de Sissongho MC’S. Après, je compte me reposer un peu, car c’est ma ville ici, c’est ma vie, c’est tout ce que j’aime.

Puisque tu en parles, cet album, depuis sa sortie, ou en est il exactement ?
Déjà l’album, il compte 15 titres. Je l’ai travaillé en collaboration avec mes frères de toujours : DJ Akam, DJ T-BO, Panebo et quelques artistes bien connus, comme Boudor, Sadrak, Oshimihn, Bashiru, Digital, Dar X et bien d’autres. Donc « Mbolo » est un album qui en réalité n’était pas prévu, pas qu’on l’a improvisé, c’est juste qu’à un moment, il y’a eu un flux de création, qui a fait que Sissongho MC’S, à travers cette réalisation, nous aie convaincu. C’est un groupe humble dans sa démarche, très original dans la façon dont il aborde les thèmes, comme on peut le découvrir sur CD. Mais, il y’a une grosse richesse musicale aussi, dans la recherche qui a été faite sur les musiques, par rapport au CD. Parlant précisément de ce projet, je pense dire que c’est « le » gros projet de cette fin d’année 2011, parce que, révolutionnaire. Et je pèse mes mots, je sais qu’on n’a jamais sorti une musique comme celle là, pour la bonne et simple raison que cet album marque la rupture entre le mimétisme qu’on fait de notre hip hop par rapport au hip hop occidental, et maintenant la vrai acceptation, le fait qu’on accepte veritablement quelle est notre identité culturelle et comment on choisi de le faire valoir.

Il va s’en dire que le public pourra désormais consommer un hip hop authentique purement camerounais et qui revendique nos racines ?
C’est bien ça.

On te retrouve pratiquement partout, au four et au moulin dans tes multiples entreprises, pourtant autour de toi se trouve une équipe de plus en plus forte, comment réussis tu à faire tourner cette grosse machine qu’est le « Red zone » ?
Red Zone est un état d’esprit à la base, ça, il faut d’abord le savoir. Pour formaliser les choses, on en a fait une structure légale, lui donnant ainsi un cadre juridique décent, afin de pratiquer l’activité qui nous permet de vivre, c’est-à-dire la production des spots publicitaires. Le model que j’ai cultivé est très simple. Il est parti du fait que, comme on n’a pas les gros moyens pour produire, et qu’on ne peut pas faire attendre les artistes en leur faisant miroiter un avenir qui n’existera jamais, le consensus était de leur faire accepter, de se faire former, et de participer ainsi à la production de l’argent au sein du red zone. Ce qui fait aujourd’hui, tous les artistes de red zone ont une qualité professionnelle, et chacun tire des revenus de notre activité dans la publicité, de sorte à être financièrement autonome. Donc tel que je viens de le décrire, je n’ai pas de problème de gestion, puisque nous formons ensemble un tout.

Quels sont les projets immédiats du Sissongho MC’S ?
Déjà le 11 Décembre, les gars sont en première partie du concert de Sexion d’Assaut, samedi 10 Décembre, ils sont invités à « Wicked tracks » sur STV avec Tito, puis Koubalanta de Boudor sur Nostalgie. Le 17 Décembre sur Buss IT Up de Sultan Oshimihn, les autres dates vous les aurez au moment opportun. Nous sommes entrain de boucler déjà l’agenda de spectacles de Sissongho MC’S sur l’année. Il faut également savoir que le choix que nous avons fait, c’est de ratisser les petites scènes, pour développer une meilleure proximité avec leur public.

Shahmahn, on va se dire au revoir, mais c’est non sans te demander les sentiments qui t’habitaient lors du spectacle du Sumanja de vendredi dernier, car on t’y a aperçu…
Un sentiment de joie tout simplement. Je suis à Yaoundé, de passage certes, mais je me devais de venir soutenir mes jeunes frères du SUMANJA. Vous savez, Zomloa, comme Red Zone est un état d’esprit. J’ai conçu le logo de Zomloa à l’époque qui représente un grand sage. Et nous autres les grands frères, on se considère comme étant un collège de vieux sages. Donc pour moi, Zomloa, c’est les origines, c’est la famille et quand je suis en présence de Bilik, je suis en présence du grand frère, du père, d’une certaine manière. Malgré les divergences d’opinions qu’on peut avoir, humainement, il représente beaucoup pour moi. C’était un grand moment d’émotion, de me retrouver à la sortie du SUMANJA et de voir qu’il y en a qui travaillent encore avec opiniâtreté, et témérité. C’est ça qui nous sauvera, je pense.

Bon séjour à Yaoundé et bon continuation Shamahn…
Merci à vous, et surtout au public de Yaoundé, achetez l’album, il ne coute que kolo (1000frs cfa). C’est un album qui vous réveillera les papilles.

source: kamerhiphop.com