Manu Dibango & Co sur Mezzo

De son immense rire sonore, il réagit à ceux qui le tiennent pour le “vieux sage”. Manu Dibango ne cache pas son âge – 78 ans –, comme il le fait de ses yeux derrière ses lunettes noires qu’il porte même la nuit. En piste et en scène depuis le début des années 1960, il rigole bien fort en rappelant qu’à cette époque, c’est lui qui a amené le twist en Afrique. Se rappelle avec tendresse avoir accompagné Dick Rivers, Serge Gainsbourg ou Nino Ferrer. «Nino cherchait un organiste, je passais par là, on a fait la route ensemble».

Mais surtout, Manu, c’est Soul Makossa, phénoménal morceau qui n’était pourtant que la face B d’un 45 tours, mais qui conquerra l’Amérique. Plus tard, le morceau sera samplé par Rihanna (sur Don’t Stop The Music) et par Michael Jackson (sur Wanna Be Startin’ Somethin’ ). L’affaire passera en justice et le clan Jackson dédommagera Dibango. Commentaire du musicien au saxo d’or : «On dit que les Américains n’écoutent pas la musique qui ne vient pas de chez eux. C’est faux» !

Et celui qui a été élu Camerounais du siècle, à égalité avec le footballeur Roger Milla, continue de créer, de composer avec la jeune génération. «J’ai fait le tour de ce que je pouvais faire. Ça ne m’amuse plus d’arriver en studio avec mes compos. Je préfère appeler des jeunes et on s’inspire les uns les autres !», explique le musicien. Le présent, le passé, le futur et toujours Manu Dibango…

Serge Bressan
Télécâble Sat Hebdo