Yaoundé : Des fillettes âgées de 6 et 3ans incarcérées avec leur maman à la prison de Kondengui, la raison…

C’est l’histoire qui défraie la chronique depuis quelques jours. Djanabou une jeune femme de 28 ans originaire de l’Extrême-nord vivant à Tsinga à Yaoundé a été incarcérée avec ses deux fillettes âgées de 6 et 3ans, à la prison de Kondengui, rapporte le lanceur d’alerte David Eboutou.

Veuve, et mère de deux fillettes, elle est une commerçante d’arachides grillées. Accusée par une dame de vol de téléphone, la jeune mère a été présentée devant le procureur de la république lundi dernier et ne se reconnait pas dans les accusations portées contre elle.

Pour comparaitre libre, elle devait payer la somme de 100.000 F CFA de caution et avoir 2 garants. C’est dans l’incapacité de fournir cette somme qu’elle a été transférée avec ses deux enfants à la prison centrale de Yaoundé, où elle se trouve jusqu’à ce jour.

Toujours d’après David Eboutou, Djanabou a été sanctionnée par les responsables du milieu carcéral car soupçonnée d’avoir fait parvenir dans les réseaux sociaux, sa photo et celle de ses deux enfants de 6 et 3 ans incarcérés avec elle à la prison centrale de Yaoundé.

« M’étant rendu à la prison de Kondengui ce jour, laisser à DJANABOU de quoi se nourrir et quelques effets pour ses nourrissons, j’y ai trouvé une situation qui m’a choqué. Le quartier féminin numéro 5 où la jeune veuve est détenue était en état d’alerte. Une fouille générale y a été instruite depuis la matinée et la jeune mère faisait l’objet d’une punition. On lui reproche de m’avoir fait parvenir des images d’elle et de ses deux nourrissons », raconte le lanceur d’alerte sur sa page Facebook.

« DJANABOU n’a pourtant pas de téléphone. Pourquoi s’en prendre à elle, alors qu’elle endure déjà une épreuve face à laquelle beaucoup parmi nous ne pourrions tenir? Est-ce que les autorités pénitentiaires qui ont infligé ce nouveau supplice à cette pauvre dame voulaient se rendre complices d’une injustice en empêchant que l’histoire pathétique de DJANABOU ne parvienne jusqu’au grand public ? », S’interroge-t-il.

Et de conclure : « J’en suis ressorti de la prison de Kondengui le cœur lourdement attristé avec pour seul espoir , qu’avant la date du 20 novembre 2023,fixée pour le délibéré de son affaire en flagrant délit au Tribunal de Première Instance ( TPI) Centre Administratif de Yaoundé soit raccourci et qu’elle sorte de ce milieu maudit pour aller continuer de se battre pour donner un avenir à ses nourrissons. »

Espérons que cette jeune femme sera aussitôt libérée.