Il passera sa petite enfance entre plusieurs villes au gré des affectations de son grand père maternel alors professeur de collège d’enseignement secondaire avec qui sa mère et lui vivent. Le quotidien de la famille installée définitivement à Yaoundé en 1989 n’est pas facile à gérer. On ne peut pas lui offrir des jouets, alors il s’en fabrique. Des objets qu’il trouve autour de lui, il en fait des personnages auxquels il fait interpréter des fables sortis de son imagination.
Un jour de 1987 alors qu’il est au cours élémentaire I, il franchit l’entrée d’un ciné clubs alors très à la mode dans les quartiers populaires de Bafia à l’époque et y découvre le cinéma. Le film qui est diffusé est intitulé « opération tonnerre » interprété par un certain Sean Connery qui fait…James Bond. (Son premier spectacle à succès s’intitulera Black, James Black, acteur pas comédien) Suivront Rambo I de Sylvester Stallone, Big boss de Bruce Lee, mais aussi des grands matchs ; appellation masqué de films porno. C’est comme cela « au kwatt », le quartier en camfranglais, argot urbain au Cameroun, avec une pièce de cinquante francs CFA on fait l’expérience du film porno avant celle de l’érection.
Il est plutôt attiré par des acteurs qui savent manier avec élégance l’art de la parole (Denzel Washington, Al Pacino, Robert de Niro etc.…) il rêve de crever l’écran, comme ses idoles, et mieux de leur rendre la réplique.
En 1996, il quitte définitivement l’école où il s’ennuie et dribble les cours depuis deux années pour les cinés club. Une seule idée lui trotte en tête, faire ce qui lui plait, notamment du cinéma. La famille s’oppose violemment à ce projet. A défaut de lycée, on lui impose qu’il fasse le concours de la police ou de l’armée. Il choisira ses ambitions et quittera la famille.
Le quotidien sans la famille est encore plus difficile mais c’est le prix à payer pour ses rêves. Consciencieux du chemin à parcourir pour y parvenir, il se mettra en quête d’une école de cinéma en vain. Il n’en existe pas à Yaoundé à l’époque, mais ce ne sera pas suffisant pour le décourager car à l’image d’une bonne partie de ses idoles dont il raffolait de biographies dans les magazines spécialisés (première, ciné club) il décidera de se mettre tout d’abord au théâtre. C’est ainsi qu’en novembre 1998 il réussit avec la contribution d’une tante à s’inscrire au centre d’apprentissage théâtral de Yaoundé. Cette entreprise ne devra pas mettre long feu car trois mois plus tard, il claquera la porte de l’école après une violente dispute avec le directeur qui en plus de ne pouvoir répondre à ses attentes artistiques est à son goût pédant et irrespectueux. Il s’en tient à être autodidacte et avec Etienne Ebene, son ami et cousin autant épris de cinéma que lui, il s’entraînera à reprendre à longueur de journées, des séquences de films entre deux séances de cinés clubs
La poésie est pourtant la première forme d’expression artistique qu’il embrasse. Dès 2000, il déclame des poèmes à la « ronde des poètes » et commence peu à peu à adapter ces poèmes en scénettes et plus tard en sketches. C’est en 2003, encouragé par ses potes, en particulier Jean-Claude AWONO Président da la Ronde des Poètes, il décide de monter son premier spectacle d’humour qu’il présente au grand public en janvier 2004 au centre culturel français de Yaoundé. Le public présent est conquis, 20 personnes environs dans une salle de 380 places. La presse lui fait une critique élogieuse et l’artiste se lance définitivement dans le « one man show » tout en continuant à jouer dans des pièces de théâtre, conte et autres, qui le mèneront dans plusieurs festivals en Afrique ; il joue également dans deux longs métrages camerounais dont un sera programmé en 2008 au festival pan africain du cinéma à Ouagadougou.
Etant le seul camerounais de sa génération à faire du one man show entre 2002 et 2006, sous sa houlette, d’autres jeunes prendront le train en marche ; notamment Major Assé avec qui il anime le « stand up night show », soirée de stand up organisé tous les trimestres à Yaoundé et à Douala. Ce concept est rapidement devenu, depuis sa diffusion sur les antennes de Canal 2 International, le rendez-vous humoristique le plus prisé par le grand public camerounais.
En créant l’association Africa Stand Up, qui organise les stand up night show, Valéry Ndongo est devenu, en quelques années, le véritable pionnier de cette nouvelle génération d’artistes en quête d’un renouveau culturel au Cameroun.
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