Avec The Jazz Crew, le groupe monté au lycée, Blick Bassy compose et décide de se consacrer à la musique, contre vents et marées. Son engagement pour le patrimoine bantou se révèle avec Macase, la formation qu’il quitte en 2005 après deux albums pour s’installer à Paris. Il y découvre les sons de la kora, du n’goni, et joue dans les bars pour se faire un nom. Son premier album solo, Léman, sorti en 2009, témoigne de son périple d’Afrique Centrale vers l’Afrique de l’Ouest, au départ de la France. L’histoire d’Hongo Calling est celle du cheminement d’un rythme, le hongo. Blick explique : « C’est un rythme traditionnel bassa, très festif, qui accompagne les gens dans tous les événements de la vie, pendant les séances de guérison… On le retrouve au Sénégal, au Cap-Vert, au Brésil. Je me suis demandé comment ce son avait voyagé, très probablement avec la route des esclaves. »
Parmi les intervenants d’Hongo Calling figure le Brésilien Lenine. « Je connaissais bien son travail, c’est un excellent rythmicien. On s’est croisé sur un festival en Angola, et je partais enregistrer à Rio. Il m’a invité chez lui, on a fait deux titres ensemble, c’est une vraie rencontre ! », raconte Blick. Il poursuit : « Je suis parti avec les titres en tête, mais j’étais dans une recherche sur ces rythmes. C’est comme ça que j’ai rencontré Marcos Suzano, qui a fait les percus, et le flûtiste Marcelo Martins, un mec génial. Les choses se sont construites à Rio et j’ai terminé à Paris. » Sur ce disque, Blick dit « partir les yeux fermés du Cameroun en suivant le hongo jusqu’au Brésil, entrant parfois dans la peau d’un esclave ». Sa voix aérienne joue des intonations de la langue bassa avec virtuosité, épousant des rythmes de samba ou d’assiko, une danse traditionnelle camerounaise. Producteur, arrangeur, Blick Bassy est un fervent défenseur de la langue bassa et d’une culture griotique. Il porte à Yaoundé le projet Rap Conteurs et une association dédiée aux enfants des rues. À tous, il fait le même discours : « Assumez vos racines, c’est votre identité. ».
S’il caresse des projets avec le Capverdien Tcheka, Blick est autant fasciné par Camarón de la Isla que par la musique indienne : « Quand on travaille, on peut passer un cap et entrer dans une transe qui nous fait penser que "ça vient d’ailleurs". Ça veut dire qu’on a franchi les barrières, qu’on ne contrôle plus rien ! » Blick Bassy a encore de beaux voyages devant lui.
source: mondomix.com
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