CamerounMusiquePortrait

Gilbratar Drakus, un artiste énigmatique

Le Festival International des Musiques Bantoues, également appelé Festi-Bikutsi, aura lieu du 25 au 30 novembre au Camp Artistique de Lada Nkoabang (entrée 10e arrêt). Cette année, sous le thème « Révolution et appropriation », le festival honorera Gibraltar Drakus. Qui est ce personnage symbolique du bikutsi ?

Un artiste énigmatique

Gibraltar Drakus est l’un des artistes les plus durables et les plus énigmatiques, qui a contribué à transformer le bikutsi en un magnifique tissu de rythmes en triolets, conquérant les oreilles du monde entier. Si Gilbratar Drakus a malheureusement eu une discographie moins élogieuse, il convient de saluer son implication dans la révélation de plusieurs jeunes talents et l’encadrement de bon nombre d’entre eux dans la gestion de leurs carrières respectives. Un travail de l’ombre qu’il poursuit également en studio, signant moult arrangements d’albums et le coacal pour relever la qualité du chant.

Hommage à Zanzibar

Au début des années 1990, Les Têtes Brûlées étaient incontestablement les artistes les plus célèbres et les plus influents du bikutsi, en partie grâce aux innovations de leur guitariste incendiaire Zanzibar, de son vrai nom Theodore Epémé. Après leur première tournée européenne en 1987, le groupe explose sur la scène internationale, mais Zanzibar meurt tragiquement et mystérieusement, ce qui met presque fin au groupe.

Gibraltar Drakus était le plus jeune membre des Têtes Brûlées et le protégé de Zanzibar. Il était donc normal qu’il dédie son premier album de 1989, « Hommage A Zanzibar », à ce guitariste révolutionnaire qui avait tant compté pour lui. Pour l’auteur du disque, il s’agissait de tenter de perpétuer le jeu de Zanzibar, et d’exprimer sa reconnaissance envers celui à qui il estime devoir beaucoup.

Leur première rencontre remonte au milieu des années 1980. À l’époque, il n’est qu’un musicien en herbe qui joue et chante dans les orchestres scolaires, mais il réussit le “baptême du feu”, selon ses termes, que lui fait passer Zanzibar au Liberté bar de Yaoundé : « J’ai joué un répertoire d’une vingtaine de chansons […] Et il m’a soudainement adopté comme un petit frère, un fils, un protégé », se souvient-il.

L’adolescent rejoint les rangs des Têtes brulées. Du moins provisoirement. “Jugé trop jeune, il sera viré du groupe, par souci de préservation de scolarité”, lit-on dans Le Bikutsi du Cameroun de l’ethnomusicologue Jean-Maurice Noah, paru en 2004. Auprès de celui qu’il considère comme son mentor, son “guide professionnel”, Gilbraltar Drakus apprend, engrange un savoir qu’il utilisera ultérieurement avec les différentes formations bikutsi auxquelles il a pris part ou qu’il a initiées : Les Martiens (avec d’anciens membres des Têtes brulées), Zoblak, Bikutsi System…

Pour l’enregistrement de « Hommage à Zanzibar », Gibraltar Drakus s’est assuré les services du prolifique producteur Mystic Jim, qui a enregistré et mixé l’album. Il a voulu que le son se situe quelque part entre les sensibilités des célèbres Vétérans de Yaoundé, Zanzibar et Messi Martin.

Commentaires

0 commentaires

Retrouvez-nous sur les réseaux sociaux:

📸 INSTAGRAM: https://instagram.com/culturebeneofficiel
🌐 FACEBOOK: https://www.facebook.com/culturebene
🐤 TWITTER: https://twitter.com/culturebene
📩 EMAIL: culturebene@declikgroup.com
Afficher plus

Danielle NGONO

Rédactrice chez Declik Group

Articles similaires

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Bouton retour en haut de la page