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Gambie : le président Jammeh va remplacer l’anglais par une autre langue nationale

M. Jammeh s’exprimait lors de la cérémonie de prestation de serment du nouveau chef du système judiciaire gambien ("Chief Justice"), le Pakistanais Ali Nawaz Chowhan, organisée le 6 mars, d’après cet extrait d’un enregistrement de la télévision publique gambienne GRTS.

Dans un long discours, le président gambien a fustigé les colons britanniques qui, a-t-il dit, sont allés en Gambie et ailleurs en Afrique non pas pour développer ces zones, mais pour les dépouiller de leurs richesses.

"Tout ce qu’ils ont fait, c’est piller, et piller, et piller, et piller ! La seule chose qu’ils nous ont laissée, c’est malheureusement la langue anglaise, que nous allons très bientôt abandonner au profit d’une langue locale, parce que nous ne pouvons plus continuer de croire que pour être un gouvernement, vous devez parler une langue étrangère. Nous allons parler notre propre langue", a-t-il déclaré.

Il n’a pas fourni de calendrier et n’a pas non plus indiqué la langue qui serait utilisée à la place de l’anglais.

Plusieurs langues locales sont parlées en Gambie, ex-colonie britannique d’environ 1,8 million d’habitants. Parmi elles, figurent le mandingue, parlée dans plusieurs pays d’Afrique de l’Ouest, ainsi que le wolof et le diola, communes à la Gambie et au Sénégal voisin. Yahya Jammeh lui-même est diola.

En octobre 2013, la Gambie avait décidé son retrait, avec effet immédiat, du Commonwealth, en qualifiant cette organisation de pays anglophones de "coloniale".

"En Afrique, notre maladie la plus dangereuse est l’ignorance", a encore affirmé Yahya Jammeh dans son discours, en déniant aux Britanniques toute légitimité à donner des leçons sur la démocratie, la bonne gouvernance et les droits de l’Homme en raison de leur passé colonial.

Porté au pouvoir par un coup d’Etat en 1994, élu en 1996 et réélu trois fois (2001, 2006, 2011), le président Yahya Jammeh, 48 ans, règne en maître sur la Gambie, petit pays anglophone enclavé dans le Sénégal, à l’exception de sa façade maritime.

Il a fait adopter en 2002 un amendement constitutionnel supprimant la limite du nombre de mandats. Son régime est régulièrement critiqué par des défenseurs des droits de l’Homme pour des violations des libertés.

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