
Le mercredi 22 mai 2024, le Festival de Cannes a une fois de plus vibré au rythme du cinéma avec la montée des marches du film “The Village Next to Paradise”, réalisé par le somalo-autrichien Mo Harawe. Ce long-métrage, sélectionné dans la catégorie Un Certain Regard, a captivé la Croisette grâce à son récit poignant sur la résilience et l’amour familial, ancré dans un village désertique de Somalie.
Un récit universel dans un cadre unique
L’histoire suit Mamargade, un père célibataire, déterminé à offrir une vie meilleure à son fils Cigaal malgré un quotidien difficile. Alors qu’il jongle entre des petits boulots, sa sœur Araweelo rejoint son foyer après un divorce tumultueux. Entre les épreuves imposées par la guerre civile et les catastrophes naturelles, cette famille se bat pour retrouver espoir et sérénité, dans un paysage aride et venteux qui devient un personnage à part entière.
“J’ai voulu me reconnecter à mes racines somaliennes tout en explorant l’universalité des relations humaines”, a déclaré Mo Harawe lors d’une conférence. Avec une écriture débutée en 2018, le réalisateur s’est inspiré de son enfance en Somalie et des émotions profondes qui transcendent les frontières.
Une montée des marches sous le signe de l’élégance et de l’émotion
Les membres de l’équipe du film, dont les acteurs principaux, se sont avancés sur le tapis rouge sous un tonnerre d’applaudissements. Mo Harawe, humble et rayonnant, a dédié cette soirée à “ceux qui cherchent leur place dans le monde”. Les spectateurs ont salué l’élégance des acteurs somaliens, choisis avec soin pour incarner l’authenticité du récit. “Un bon casting, c’est déjà 50 % du travail de réalisation”, a confié le réalisateur.
Un tournage transformateur
Le film a nécessité trois mois de tournage intensif dans des décors naturels somaliens. “C’était une expérience unique qui m’a changé en tant qu’être humain et en tant que cinéaste”, a confié Mo Harawe. Les acteurs, pour la plupart non professionnels, ont marqué le réalisateur par leur sincérité et leur engagement.
Un message d’amour et d’humanité
Ce premier long-métrage se distingue par sa narration intuitive et sa sensibilité visuelle. Mo Harawe invite les spectateurs à repartir du cinéma avec un “cœur rempli d’amour”. Il espère que les visages, les paysages, et même les gestes simples des personnages résonneront durablement.
Un hommage au langage universel du cinéma
Mo Harawe, qui a grandi entre deux cultures, voit le cinéma comme un moyen d’expression universel. “Je ne rêvais pas de devenir réalisateur, mais le langage visuel m’a permis de m’exprimer au-delà des mots”, a-t-il expliqué. Ce film est ainsi une ode à la force des liens humains face à l’adversité et au rôle du cinéma dans la construction de ponts entre les cultures.
Alors que Un Certain Regard célèbre les nouvelles voix du cinéma mondial, “The Village Next to Paradise” s’impose comme une œuvre intemporelle, à la fois profondément enracinée dans les réalités somaliennes et porteuse d’un message universel. Une soirée inoubliable pour la Croisette, et une nouvelle étoile dans le firmament de Cannes.
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