Les veuves au cœur de la société : une journée pour la reconnaissance et la justice

À l’occasion de la quinzième édition de la Journée internationale des veuves qui se tiendra le 23 juin 2025, une voix forte s’élève pour rappeler l’importance de reconnaître, protéger et valoriser les veuves – ces femmes souvent marginalisées. Madame le ministre de la promotion de la femme et de la famille Marie-Thérèse ABENA ONDOA parrain de l’événement, s’est joint à l’association des veuves Sainte-Anne d’Oveng pour livrer un message puissant de respect, de justice et d’inclusion. Entretien.

Demain 23 juin 2025 marque la quinzième édition de la Journée internationale des veuves. Quel est le message que vous avez souhaité faire passer à ces mamans, ces sœurs rassemblées ici ?
Le message est simple, mais essentiel : les veuves doivent être soulevées entre elles. C’est une journée de mémoire et de mobilisation. C’est pourquoi le ministère est arrivé ici, dans cette paroisse qui accueillait l’association des veuves sainte Anne de l’archidiocèse de Yaoundé, pour marquer cette date importante.

Pourquoi avoir choisi cette paroisse et cette localité en particulier ?
L’association a sollicité ce lieu pour organiser cette édition à Oveng, Nous avons trouvé important d’être présents, de soutenir l’initiative en parrainant l’événement, mais aussi pour passer un message aux veuves de tout le pays, notamment celles des régions environnantes, je veux parler de celles de Bikok, Akono, Mbankomo … Elles sont nombreuses et trop souvent invisibles.

Ce message semble aller au-delà du simple soutien symbolique…
Exactement. Ce n’est pas qu’un message civil, C’est un appel à l’attention sociale de l’ensemble de la société : l’administration, les associations, les communautés doivent intégrer les veuves dans leurs projets. Il faut leur permettre de participer, de s’exprimer, et surtout, cesser les violences et les marginalisations qu’elles subissent. Elles sont souvent victimes de violences, de discriminations et d’injustices fondées sur des pratiques socio-culturelles néfastes. C’est pour cela que la présence des autorités traditionnelles est primordiale aujourd’hui, Car on nous oppose souvent que la tradition exige qu’on les traite ainsi, mais nous devons faire évoluer cette tradition.

Quelles actions concrètes seront entreprises durant cette journée ?
Elles vont bénéficier de séances de formation avec les experts du ministère pour découvrir leurs droits. Ces droits existent, mais ils sont méconnus ou ignorés. Il est essentiel de les vulgariser, de faire savoir qu’ils sont garantis par l’État, et qu’ils permettent de lutter contre les abus comme la dépossession des biens, ou l’exclusion des décisions familiales et communautaires.

Un dernier mot pour conclure ?
Tout le monde doit prendre conscience : une société ne peut se développer pleinement en excluant une partie de ses membres. Les veuves ont toute leur place dans la construction d’un avenir équitable. Cette journée est un pas vers cette reconnaissance.