
L’artiste camerounaise Kareyce Fotso, voix engagée et figure emblématique de la scène musicale africaine, a lancé un cri d’alarme sur les réseaux sociaux suite à une série de mésaventures vécues avec la compagnie aérienne nationale Camair-Co. Un témoignage édifiant qui met en lumière les dysfonctionnements chroniques d’un service public en perdition.
Tout commence le 13 juillet 2025, lorsque Kareyce Fotso embarque à Yaoundé pour Garoua, dans le cadre d’un projet de création artistique. Le vol, prévu à 11h30, ne décolle qu’à 19h30, sans aucune explication. Une première alerte.
Le 18 juillet, alors qu’elle doit absolument rentrer à Yaoundé, son vol part avec une heure de retard. Pire encore, après 30 minutes en vol, le commandant annonce une panne technique en plein ciel. Atterrissage en urgence à Douala. Et là, plus rien. Aucun agent Camair-Co à l’horizon. Aucun suivi. Les passagers, laissés à eux-mêmes, sont contraints d’attendre des heures dans des conditions déplorables : aucune assistance, aucun hébergement, pas même un verre d’eau.
À bout de forces, l’artiste décide de se loger à ses frais à l’hôtel Krystal Palace, sans qu’aucun représentant de la compagnie ne la contacte. Elle finira par rentrer à Yaoundé par la route, épuisée et révoltée.
Nouvelle tentative le 20 juillet : cette fois, le vol pour Garoua est prévu à 20h mais ne décolle qu’à 00h55, pour une arrivée après 2h du matin. Elle assure néanmoins son spectacle le 3 août à l’Alliance Française de Garoua. Mais son retour, prévu le 4 août, vire à nouveau au cauchemar.
Un appel l’informe laconiquement : “Il n’y a pas de vol pour Yaoundé jusqu’à date ultérieure.” Aucune précision, aucun suivi. Ce n’est que le 6 août qu’elle reçoit un message l’informant d’un éventuel décollage à 22h. Le 7 août, à plus d’1h du matin, Kareyce est toujours bloquée à l’aéroport de Garoua, sans eau, sans assistance, sans perspective. « Je suis ici, assise sur un banc, piquée par les moustiques, en train de rater des concerts internationaux, et personne ne bouge », a-t-elle déclaré.
Face à cette situation, l’artiste pose des questions simples mais brûlantes : Qui dirige Camair-Co ? Pourquoi tant d’inefficacité ? Pourquoi autant de mépris pour les usagers, les artistes, les citoyens ? Elle conclut son message avec une douleur mêlée de colère : « Si ça ne marche plus, fermez. Mais arrêtez de nous maltraiter. On ne joue pas avec la vie des gens. »
Une parole forte, une parole nécessaire. Alors que de nombreux Camerounais partagent des expériences similaires avec Camair-Co, la prise de parole de Kareyce Fotso vient rappeler, avec force, l’urgence de réformer ou d’en finir avec ce service public défaillant. Car le peuple mérite mieux. L’Afrique mérite mieux. Et ses artistes aussi !
Commentaires
0 commentaires