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Hommage de Paul Eric Kingue à Lapiro

LAPIRO !

Tu me laisses sans voix ! Je suis sans voix depuis ton départ … incapable de réagir !

Il y a exactement dix mois, tu m’annonçais le pire à venir !

Mais parce que chrétien convaincu, mon espoir de voir les choses arriver autrement que par la force de Notre Créateur, était resté vif. Pourtant, le pire tant redouté est arrivé, loin, mais si loin de moi, ne me laissant aucune possibilité de te dire vivement adieu.

Gars ! Comme tu aimais si bien m’appeler, tu étais un aîné, mais par la force des choses, tu es devenu un frère, un confident, un conseiller, et pour les trois (03) années que nous avons passées ensemble en prison, un ami de galère. Nous avons été si proches que nos journées en prison paraissaient si courtes, parce que précisément, nos échanges étaient si intenses.

Gars ! Lorsqu’il y a un mois tu m’annonçais ta fin proche, j’ai eu pour la première fois, peur ! Peur de te perdre, peur de rester seul dans le combat que nous projetions, peur surtout de voir le Cameroun perdre une valeur combattante sûre, telle qu’on en voit rarement aujourd’hui dans notre pays.

Lapiro ! Ton combat pour la prise en compte des plus faibles et pour le renforcement d’une véritable justice sociale restera ce que les camerounais dans leur grande majorité, retiendront de toi.

Quant à moi, pour avoir vécu avec toi quotidiennement pendant plus de mille (1.000) jours, ta simplicité, ta sincérité, ton sens de l’humour, ton amour pour tes semblables et pour ton pays, ta générosité, faisaient de toi un être exceptionnel que Dieu Tout Puissant m’a permis de côtoyer ces dix (10) dernières années.

Nous avons été injustement accusés d’avoir détruit nos localités respectives, sans qu’il y ait un seul instant, un intérêt à le faire.

Enchaînés et traînés dans les rues de Nkongsamba comme de vulgaires braqueurs, nous avons bravé sous les regards ahuris des populations de cette ville, l’humiliation, l’opprobre, parce que convaincus au fond de nous-mêmes, de notre innocence.

Nous restons innocents, malgré les décisions d’une justice humaine visiblement assassine qui a réussi à te précipiter à la mort.

Il y a une vingtaine de jours, tu m’annonçais cette fois-ci ton coma proche, mais malgré ton courage, je n’avais pu être ébranlé parce que convaincu que tu allais t’en tirer.

La mort a finalement eu raison de toi, mais sois rassuré, je continuerai nos deux combats, sans faiblesse ni relâchement, malgré ma situation d’incarcération actuelle.

Gars ! Sans remords et sans haine, Go bifo… Go bifo…

Ton héritage est lourd mais pas impossible à assumer. Je l’assumerai ! Tels sont mon engagement et ma promesse.

Tu nous laisses une progéniture que nous n’abandonnerons jamais jusqu’à ce que soit arrivé notre tour de quitter cette terre.

Adieu, Go bifo… et repose en paix, vaillant frère !

Paul Eric KINGUE
Ton ami de galère

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