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JP Essomè : « Depuis que Ama Tutu Muna a pris la tête de la culture, les artistes ont connu beaucoup de problèmes…»

Bonjour J-P Essomè, nous parlons aujourd’hui de votre tout dernier hit « Elokotoko »…

Effectivement, là nous sommes en train de tout peaufiner car dès demain le clip et le titre seront sur la grande toile ; d’ailleurs à ce sujet, nous sommes en train de tout faire afin qu’avec les patrons de culturebene.com, les choses se passent mieux dans ce volet. Vous savez, nous nous sommes des artistes, et si nous voulons exceller dans ce métier, nous avons besoin des professionnels de la communication comme vous, et constatant l’évolution du monde, attaquer aussi le circuit internet où tout se joue actuellement. Elle est révolue cette époque où on se contentait d’écrire de belles chansons et tout venait seul ; aujourd’hui on a besoin des professionnels de la communication pour gérer nos carrières, autrement, autant laisser tomber.

Elokotoko parle de quoi ?

Dans Elokotoko je dénonce ces hommes qui veulent tout pour eux et rien pour les autres ; vous imaginez un homme qui se paye plusieurs hectares de terrain pendant que toute une population souffre et n’arrive pas à trouver 50 m2 où loger.

Mais on constate beaucoup d’ambiance dans ce titre, est-ce volontaire ?

Vous savez, pour mieux passer le message, mieux sensibiliser, surtout dans des milieux populaires, c’est sous fond d’ambiance ; mais le plus important est que le message reste.

Merci déjà de nous permettre de regarder en exclusivité le clip, qui d’ailleurs est très beau ; avec qui l’avez-vous réalisé ?

Disons que j’ai fait appel aux bonnes personnes ; il y a African Kings qui à la réalisation, et Pipiyou Concept, qui est le meilleur dans le domaine, au montage.

Alors à quand la distribution et la mise en ligne ?

La mise en ligne déjà c’est pour cette semaine ; dès demain www.culturebene.com balancera en exclusivité la vidéo.

Vous ne lésinerai sur aucun moyen pour l’expansion de ce single, avons-nous cru comprendre…

Ça c’est sûr ; internet, radio, télé et tout… Nous souhaitons toucher tout le monde ; pour ce qui est d’internet, nous attendons l’accord des patrons de culturebene.com pour la collaboration qui se dessine plutôt bien, car ça nous permettra d’avoir une meilleure visibilité. Vous savez, nous autres artistes ne pouvons qu’écrire de belles chansons, et pour aller loin dans ce métier, il faut s’offrir les services des professionnels de la communication comme vous www.culturebene.com

Nous avons remarqué que vos prestations se font de plus en plus à l’étranger ; est-ce que J-P Essomè rassure aussi sur son retour sur les scènes locales ?

Oui, c’est un retour que je suis en train de faire parce qu’on ne peut pas bouder son pays ; même si on vit dans un environnement où ceux qui ont la charge de le sécuriser pour nous, font plutôt tout pour que nous soyons dans la merde.

Alors, 12 albums à succès sur le marché et plus d’une décennie dans le milieu, où en était votre carrière, avant bien sûr ce grand retour ?

Je vais être honnête avec vous ; depuis 8 ans, c’est-à-dire depuis que la ministre Ama Tutu Muna a pris la tête de la culture, tous les artistes camerounais ont connu beaucoup de problèmes et en connaissent même encore pas mal à l’heure où je vous parle. Dans tous les pays il y a les problèmes de piratages, sauf qu’on voit bien comment ils se démêlent pour endiguer ce mal. Moi je n’ai plus, depuis 8 ans, touché mes droits, or je compte des albums à succès incontestables. Nous avions mis une société de gestion de nos droits en place, et nous pensions que l’Etat, vu que nous payons nos impôts, pourraient sécuriser notre environnement. Mais nous nous rendons compte que la piraterie est là, des gens sans foi ni loi vendent nos œuvres aux yeux de tout le monde, et la ministre des arts et de la culture ne dit rien, même le ministre du commerce. C’est vraiment incroyable, vu que c’est à cause de cette piraterie qu’aujourd’hui les salles de spectacles, les salles de cinéma et autres ont fermé…

Donc pour revenir à la question, c’est la piraterie qui a ralenti votre carrière ?

Exactement ; il faut toute une équipe pour gérer la carrière d’un artiste et surtout s’assurer de la distribution de ses œuvres, seulement dans l’environnement dans lequel nous vivons actuellement, rien n’est fait pour que l’artiste soit épanoui. Avec ce piratage, l’artiste n’a pas de retour sur investissement.

Vous faites partie de ces artistes qu’on produisait avec de forts capitaux, et aujourd’hui tout cela a disparu ou presque, mais vous êtes toujours présent ; vous voyez-vous en train de produire des artistes demain ?

Non, je ne le pourrai pas ; parce qu’avant la piraterie, j’avais mon propre studio d’enregistrement qui était d’ailleurs le plus grand studio d’enregistrement du pays, il portait le nom « Studion 1+1 », et c’est Touch la Touche qui était mon ingénieur de son. Mais j’étais contraint de fermé parce que les artistes n’ont pas d’argent et les producteurs n’existent plus. Dans mon studio j’ai enregistré tout ce beau monde : Claude Ndam, K-tino, Aloa Javis etc. Donc c’est un drame pour nous autres artistes, surtout quand tout le monde sait que la seule société de droits d’auteurs reconnue à l’international c’est la Cmc. Ils savent également que les juridictions du Cameroun ont rendu 9 jugements en faveur de la CMC et au nom de tous les camerounais. Mais la ministre a refusé d’appliquer ces décisions. Là nous pataugeons avec la Socam, où on nous parle de problèmes de nationalité et de 750 millions détournés par une certaine Odile Ngaska. C’est malheureux, mais c’est un peu ça notre quotidien.

Donc votre espoir serait que la CMC revienne ?

Beh, c’est la seule chose à faire ; la ministre a beau refuser la vérité, mais comme le feu Eboa Lottin disait : « La vérité c’est comme les fesses, on est obligé de s’asseoir avec ». Seule la Cmc est reconnue sur le plan international, et Sam Mbende est aujourd’hui président de l’Alliance panafricaine des auteurs et compositeurs de chansons (PACSA). Vous voyez le paradoxe ?

Où trouver les cd de Jean-Pierre Essomè ?

Bah, pour le moment je ne peux pas vous dire si je distribue ou pas ; mais vous pouvez toujours faire un tour dans les circuits ordinaires. Sinon, pour ceux qui voudraient m’avoir pour des spectacles, appelez au 22 01 14 34. Mais honnêtement pour ce qui est de la distribution, les artistes camerounais ne savent plus où vendre leurs œuvres. Pendant qu’on gaspille 2 milliards pour un matériel de sonorisation qui ne changera pas la vie de l’artiste, je crois que si on avait mis cet argent dans la lutte contre le piratage, ç’aurait été un choix plus que positif.

 

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