Cinéma

77e Festival de Cannes : La Zambie à l’honneur grâce à Rungano Nyoni

L’histoire retiendra cette montée des marches comme un moment clé pour le cinéma africain : Rungano Niony a marqué le 77e Festival de Cannes avec On Becoming a Guinea Fowl, premier film zambien sélectionné dans l’histoire du prestigieux festival. Accueilli par une standing ovation, ce drame poignant résonne bien au-delà de la Croisette, affirmant la place grandissante des cinéastes africains sur la scène internationale.

Une première historique pour la Zambie

Cannes a toujours été un terrain d’expression pour les talents du monde entier, mais la Zambie n’y avait jamais encore inscrit son empreinte. Avec On Becoming a Guinea Fowl, Rungano Niony ouvre un nouveau chapitre, offrant une voix à son pays sur l’échiquier cinématographique mondial.

Inspiré d’un souvenir d’enfance, le titre du film fait référence au cri d’alerte de la pintade face au danger. Une métaphore forte qui prend tout son sens dans cette œuvre où le silence et l’omerta deviennent des armes de domination. À travers une mise en scène empreinte de réalisme magique, Niony tisse un récit universel sur la violence structurelle et la condition féminine, ancré dans une réalité profondément africaine.

Un cri contre l’omerta et les abus

Dans On Becoming a Guinea Fowl, Susan Chardy incarne Shula, une jeune femme confrontée au lourd héritage familial d’un oncle abusif dont le décès inattendu soulève des tensions et révèle des secrets longtemps enfouis. Entre deuil et quête de vérité, le film explore la complexité des dynamiques familiales et sociétales, dénonçant avec subtilité le poids du patriarcat et les silences imposés aux victimes.

En écho aux combats féministes contemporains, On Becoming a Guinea Fowl s’inscrit dans une veine cinématographique où l’intime se mêle au politique. À travers la détresse de ses personnages et la résilience de ses héroïnes, Rungano Niony donne une voix aux oubliées, celles dont les souffrances sont souvent reléguées à l’ombre des traditions et des intérêts familiaux.

Une reconnaissance méritée et un avenir prometteur

Présenté dans la section Un Certain Regard, le film a reçu un accueil triomphal, sous les yeux de personnalités du cinéma africain et international. Maïmouna Doucouré et Asmae El Moudir, membres du jury, ont pu témoigner de la puissance émotionnelle de ce long métrage, tandis que le Belgo-Congolais Bajoli, co-président de la Caméra d’Or, saluait la force de son message.

Avec cette œuvre, Niony s’impose comme l’une des voix les plus prometteuses du cinéma africain contemporain. Déjà récompensée par un BAFTA pour Je ne suis pas une sorcière, elle confirme ici son talent pour capturer l’essence de récits ancrés dans des réalités locales tout en touchant à l’universel.

Le cinéma africain continue de tracer sa route à Cannes, et la montée des marches de Rungano Niony restera une image forte de cette 77e édition. Un pas de plus vers une visibilité accrue des cinémas d’Afrique, et un cri – ou plutôt un cacabement – qui résonne bien au-delà du festival.

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Osiera Mebounou

Je suis Osiera Mebounou, animatrice radio/Tv/ et rédactrice

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