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G-Laurentine Eyebe : « Le People effraie encore au Cameroun…»

Chef service des magazines Nyanga et Weekend de la SOPECAM, Mme G-Laurentine Eyebe Assiga est journaliste diplômée de l’ESSTIC. Spécialisée en culture, notamment le secteur de la Mode, elle nous livre son analyse sur tout ce qui entoure le « People ».

People, tabou au Cameroun

Le constat est clair ; jusqu’ici on se rend bien compte que le « People » effraie toujours. Il est rare de trouver dans les kiosques des magazines ou la presse People 100% camerounaise, c’est-à-dire comme on en trouve ailleurs, mais cette fois-ci, qui ne parle que des peoples camerounais. Pourtant des peoples il y en a ; attention, je ne parle pas de ceux-là qui ont forgé leur réputation dans le mauvais sens ou en faisant dans du négatif, parce qu’on a très souvent assisté à des faux Buzz pour se rendre célèbre. Il y a toujours cette frilosité chez nous qui fait que nos stars cachent leur intimité, leur jardin secret et restent toujours dans l’ombre, or être people c’est assumer tout cela : Se laisser filmer presque partout, être suivi, accepter les critiques même les plus acerbes parfois, bref, vous ne vous appartenez plus, mais plutôt au public. Je vous prends un exemple : L’épouse du Prince William est enceinte et ça fait le tour de la planète… C’est ça être un « public », un « people ».

Le X-Maleya, un exemple à suivre.

Le trio X-Maleya, nous les suivons depuis l’aube de leur carrière, parce que notre rôle à Nyanga et Weekend, et même bien avant, à l’époque de Weekend Tribune qui était un supplément à Cameroon Tribune, c’est de détecter les talents de demain, les peoples de demain. Mais cela obéit à certains critères, car il faut être quelqu’un de positif, et aspirer être une lumière pour les plus jeunes demain. Et dans ce sens, j’estime que le X-Maleya s’est vaillamment illustré. Ces trois artistes font honneur au Cameroun et sont d’une humilité aberrante ; ce sont des personnes humainement chaleureuses. Voyez-vous, quand vous arrivez chez Haïs –pour ne parler que de lui-, c’est tout naturellement que vous disputiez une partie de jeux vidéo… Maintenant, il faudrait qu’il se sente en confiance, car beaucoup en abusent aussi, et ont des idées derrière la tête ; vous savez, c’est pas tout le monde qui vous veuille du bien. Mais beaucoup confondent prudence et snobisme. Que Non ! Ces garçons sont d’une extrême simplicité. C’est aussi ce qui explique qu’une fois au courant qu’ils ont visé l’Olympia, nous n’avons pas hésité de faire plusieurs papiers dans ce sens. Je tire d’ailleurs un coup de chapeau à tous ceux et celles qui en ont fait autant, ça prouve que nous sommes tous pour un combat qui porte le label Cameroun.

Mani Bella, la Pala Pala People

Je surprendrai certainement quelques uns, mais honnêtement Mani Bella est une femme déjà simple, et ce qui fascine en elle c’est qu’elle sache exactement où elle veut aller, et s’est armée d’une détermination sans faille. On l’a connu sur un titre qui avait déjà fait du chemin, puis le phénomène Pala Pala est venu asseoir une notoriété qui va sans cesse grandissante. Aujourd’hui c’est des tournées qui n’en finissent plus, tant sur l’échelle continentale qu’internationale, et elle est nominée aux Kora. Son dernier vidéogramme fait un carton et Mani demeure celle qu’on a connue dès le début. Elle a également ceci qui la particularise, cette identité de « Lady Gaga Camerounaise » ; seulement, beaucoup restent à la surface en se disant que cela est dû à un soi-disant côté loufoque, or c’est beaucoup plus parce qu’il y a un background artistique. On ressent bien de la recherche dans ce qu’elle fait, et pourtant à la voir physiquement, on ne dirait pas la charismatique sur le petit écran ; Mani Bella c’est cette petite femme mince au premier abord, bref, ses réalisateurs et photographes savent la mettre en valeur. Elle est très créative en tout cas et elle compte parmi nos peoples, encore qu’elle attise des commentaires. D’aucuns lui font des reproches sur des paroles dans telle ou telle chanson or il n’en est rien, personnellement je trouve que dans son discours rien n’est faux. Elle fait une déclaration : Elle a désormais une nouvelle vie qui l’épanouie, et dit STOP a tout ce qui est « passé ». Oui, on dira que des enfants miment et tout… Mais combien comprennent ? Bref c’est un autre sujet de débat. Mani a une histoire, elle a un passé, aujourd’hui elle tourne la page et elle le fait savoir de la manière la plus courageuse qui soit ; où en est le mal ?

Le people, une icône

Aujourd’hui on assiste à un débat inutile sur telle star internationale qui ne devrait pas être reçue au Cameroun, ou que tel organisateur ait fait venir des artistes expatriés etc. Franchement, c’est être de mauvaise foi. Mani Bella actuellement fait le tour de l’Afrique ; à une époque c’est le Makossa et la musique Zaïroise ou Rumba qui dominaient l’Afrique. Aujourd’hui c’est au tour des autres de briller et forcément ils parcourent le continent. Forts de leur succès, ils sont invités au pays, où est le mal en ça ? Flavour lui-même l’a reconnu lors de son dernier passage ici, il a dit qu’ils imitaient nos artistes Makossa et dans sa musique on le ressent. Actuellement ce sont des peoples à l’échelle continentale d’où la saturation de l’espace, quoi de plus normal ?

People, c’est d’abord l’attitude

Quand on est un people, on est une personnalité publique et cela implique qu’on n’aille pas n’importe où. A partir de ce moment on devient une référence, et beaucoup s’identifient à nous. Il faut être correct, toujours soigner son vestimentaire, adopter une attitude exemplaire et éviter au maximum la vulgarité. Bien sûr, beaucoup, après avoir été victimes d’attaques et critiques méchantes, optent pour la vulgarité comme thérapie, mais honnêtement c’est pas la meilleure solution. Il y a la possibilité de prendre un coach, un conseiller qui vous canalise et vous montre la démarche à adopter. De temps en temps, on observe cette petite attitude snobe qui caractérise les peoples, mais c’est beaucoup plus pour entretenir un mystère, encore que l’image est la clé de voute d’un people.

 

G-Laurentine Eyebe anime le forum des journalistes culturels sur le réseau social Facebook et y a également un compte. Elle répond au 79 52 68 45.

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