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M.A.P Man : « C’est une invention qui m’a coûté dix ans de recherche »

Le génie lui est venu de mettre sur pied cet instrument tiré des profondeurs de notre fertilité artistique. Il serait judicieux de savourez les sonorités que pond l’invention de Monsieur Songouang Jasmin, pour en tirer des conclusions. C’est au sortir de scène lors du Salon International de la Musique Africaine, festival « Le Kolatier », que le sexagénaire a accepté de nous confier quelques mots.

Pourquoi vous appelez-vous Map Man ?

M.A.P, c’est une appellation qui veut dire Musique-Amour-Paix. Donc, je fais la musique d’amour et de paix.

Vous avez créé un instrument, comment s’appelle t-il ?

L’instrument s’appelle le « Yendem », qui a créé un autre métier dans la musique qui est celui du « Mbou Yendem » parce que c’est moi qui connait son utilisation. Si je n’apprends pas aux gens à le jouer, personne ne peut le jouer aussi facilement comme moi.

D’où vous est venue l’idée ?

Je fabrique aussi les sanzas de toutes les formes afin de terminer avant de terminer par ma propre invention parce que j’ai constaté que les fabricants de sanza sont devenus rares. Avant que je me mette à fabriquer, je suis allé au village à plusieurs reprises pour pouvoir avoir de la sanza faite par les anciens et qui ne l’avaient pas. Les utilisateurs s’amoindrissent, les fabricants aussi. Les festivals comme ce que j’ai créé, comme ceux-ci qui font venir les artistes pour que vous vous intéressiez à nous, ça fait une relance qui à la fois est économique, artisanale et culturelle.

Ça fait combien d’années que vous l’avez créé ?

Je l’ai présenté la toute première fois au public lors des journées technologiques en 2005, où j’ai eu le quatrième prix national de l’invention. C’est à partir de ce moment que j’ai lancé le mémoire de présentation de l’instrument Yendem à l’OAPI (Organisation Africaine de la Propriété Intellectuelle, ndlr), qui a  abouti en 2010 avec un brevet N° 18 220.

Etes-vous déjà allé présenter votre instrument à l’extérieur du pays ?

Oui, au moment où j’étais au ballet national, c’était encore de la sanza simple. Je faisais souvent des intermèdes pendant que nous faisions des spectacles de danse.

Y’a-t-il des jeunes à qui vous apprenez à jouer du « Yendem » ?

Oui, j’ai des jeunes au quartier avec qui je fais la formation. Mais tout n’est pas encore ce que j’aurai souhaité parce que ça demande de l’accompagnement. Ça demande une salle, ça demande d’autres instruments, ça demande la disponibilité de l’apprenant et des apprenants.

De quoi est composé votre instrument ?

Mon instrument est à trois claviers. Il y’a deux claviers qui sont composés de lamelophone,  le troisième clavier est un cordophone. Une sitar. Donc, son nom d’invention est une sanza à double clavier surmontée d’une sitar.

Pourquoi l’avez-vous donc appelé Yendem, son nom d’invention était-il trop long ?

J’ai donné le nom de « Yendem » parce que le nom d’invention il faut que vous justifier à partir d’où est née votre invention. Maintenant, je lui donne le nom qui me plait et qui accompagne mon inspiration, mon invention. « Yendem » est tout simplement ce mot qui veut dire « don de Dieu ». parce que je me dis qu’il n’y a que Dieu qui m’a inspiré à aller jusqu’à ce niveau. C’est une invention qui m’a coûté dix ans de recherche.

Où faites-vous vos formations ?

Je les fais à domicile et puis de temps en temps et puis dans des festivals comme ceux-ci. Moi j’ai créé un festival à moi que j’ai appelé « Rencontres Internationales des Arts et Spectacles par des Instruments Patrimoniaux de Musique », parce que j’adore nos propres instruments. Je sais que l’avenir se trouve là-bas. L’avenir de notre musique et même du monde. L’uniformité de la culture, c’est déjà la baisse de notre existence. Si on veut que tout devienne uniforme, on ne sera plus que dans l’attente, sans plus savoir quoi faire.

Comme quoi un peuple sans culture est voué à l’échec ?

Oui,  il est voué à l’échec. Et une culture uniformisée sur le plan planétaire donne l’attentisme puisqu’on a déjà tout uniformisé. On ne sait plus quoi faire. Alors, c’est chacun qui devrait travailler de son côté, à partir de ce qu’ils ont, qui permettent au monde de tourner régulièrement.

Vraiment beaucoup de courage et de bonheur, que le futur soit fructueux et qu’il vous permette de réaliser encore de plus belle chose, pour l’Afrique, pour le Cameroun.

Merci beaucoup aux jeunes de s’intéresser aux vieux qui ont besoin de laisser à la progéniture, quelque chose de bien. Ça c’est mon souci et à partir de la formation. Ça c’est pérenniser notre propre création parce qu’avec cet instrument, on se sent camerounais à part entière. A partir du moment où, c’est nous qui pouvons aussi enseigner aux autres, ce qui est venu de chez eux et que nous pouvons aussi les retourner l’apprentissage, en fait ce qui vient de chez nous. Parce que, cet instrument vient d’abord de l’Afrique et ensuite du Cameroun.

Comment faire pour vous contacter ?

Tél : 99 18 15 14 / 73 90 57 67

E-mail : pactacam2010@yahoo.fr

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