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Nicolas Joachim-Eugène : « Ma motivation initiale était d’utiliser les médias comme vecteurs de soutien… »

Nicolas Joachim-Eugène est une figure emblématique des médias ultramarins. Animateur et producteur depuis les années 2000, il est aujourd’hui consultant et expert international en Dispositifs Média en Réseau (D.M.R), un modèle innovant qu’il a forgé à travers 25 années d’expérimentations sur les territoires des mers et océans. Il nous a accordé une interview, à lire…

Présentez-vous à nos lecteurs :

Je suis Nicolas JOACHIM-EUGÈNE, animateur et producteur radio-télévision-numérique depuis les années 2000, et actuellement consultant et expert international en D.M.R (Dispositifs Média en Réseau). Cette expertise s’est construite au fil des décennies, notamment dans les territoires ultramarins français, à travers mers et océans.

Parlez-nous de votre formation, de vos débuts dans les médias, et des étapes clés de votre carrière :

Issu d’une formation scientifique (2e année d’école d’ingénieur généraliste en métropole, France hexagonale), j’ai lancé dès les années 2000 mes premiers dispositifs média en réseau au sein de la société civile, notamment après avoir été élu premier Ambassadeur Jeunesse de mon territoire, sous le titre de Monsieur Guadeloupe 2000. J’ai ensuite produit ou coordonné de nombreuses campagnes média éducatives en radio, télévision et internet, d’abord en Guadeloupe, puis dans d’autres territoires d’outre-mer. Diplômé en management des organisations, j’ai contribué à structurer ces expérimentations en véritables outils de politiques publiques, utilisés notamment en période de crise.

En 2022, en parallèle d’une mission avec les autorités dans le cadre du Plan d’Action Interministériel Jeunesse (P.A.I.J), j’ai reçu la médaille de l’engagement ultramarin du Ministère de l’Intérieur. Depuis 2024, des travaux de transmission de l’expertise D.M.R ont été lancés à l’échelle nationale et internationale.

Qu’est-ce qui vous a motivé à entrer dans le monde des médias ?

Ma motivation initiale était d’utiliser les médias comme vecteurs de soutien et de mobilisation des acteurs de terrain et de la population. Dès mes premières expériences, à travers des missions caritatives et éducatives notamment avec l’association ASCA en 2000 (Association de Solidarité et de Création d’Activités), j’ai compris que les dispositifs média étaient de puissants outils pour créer et soutenir des valeurs positives dans la société.

Quels souvenirs gardez-vous de vos premières émissions ?

Les souvenirs les plus marquants sont les retours enthousiastes du public jeune et de la communauté éducative, voyant leur travail valorisé à la radio et à la télévision. C’est à ce moment-là que le concept de Dispositif Média en Réseau s’est imposé comme un levier d’intérêt général et de mobilisation collective.

Y a-t-il eu une personne ou une émission qui vous a inspiré dans vos débuts ?

Oui, plusieurs personnalités, célèbres ou anonymes, issues du journalisme, de l’art ou de la société civile, ont contribué à nourrir mon parcours. Certaines émissions locales ont été des modèles, d’autres des contre-exemples.

Un documentaire hommage retraçant ces inspirations est en préparation pour 2025-2050. Il est en effet indispensable d’identifier, pour la postérité, et de rendre hommage à ces acteurs inspirants de nos peuples des mers et océans, trop souvent ignorés, voire même combattus : la reconnaissance et la valorisation de cet héritage est l’ADN même des D.M.R, une expertise vivante issue de ces territoires.

Comment avez-vous vécu la transition de simple animateur à homme des médias influent ?

Cette transition s’est faite naturellement, au fil des sollicitations croissantes des autorités et des acteurs de terrain. Je l’ai vécue avec sérénité, heureux de pouvoir conjuguer passion pour l’audiovisuel et engagement citoyen.

Toutefois, il était parfois compliqué pour moi, durant les premières années, d’expliquer de manière simple cette expertise D.M.R, pourtant endémique à nos territoires des mers et océans. Dans ce contexte, l’influence grandissante des expérimentations média a naturellement conduit à la formalisation des méthodes D.M.R dites « non partisanes » et « transpartisanes », qui m’ont personnellement permis de gérer sereinement toutes les pressions, qu’elles soient politiques, financières ou d’une autre nature.

Quels sont les projets ou programmes qui vous ont le plus marqué ?

Les projets menés en période de crise m’ont profondément marqué : campagnes « Échanges retour au pays », séries éducatives pour la réussite scolaire, mobilisations jeunesse, actions familiales et campagnes de prévention. Autant d’initiatives qui ont généré reconnaissance et transformations concrètes.

Il faut aussi souligner la puissance de terrain de ces dispositifs, notamment grâce aux stratégies de « street marketing D.M.R » : affichages locaux, distributions sur le terrain, démarches de porte-à-porte ou visites… Ces actions augmentaient à la fois l’impact de l’outil et son interactivité avec les acteurs du quotidien.

Avez-vous dû faire face à des défis majeurs ? Comment les avez-vous surmontés ?

Oui, de nombreux défis liés aux crises sociales, politiques ou sanitaires. Mais c’est précisément de ces situations qu’ont émergé des solutions pratiques et les bonnes pratiques aujourd’hui compilées dans l’expertise D.M.R, désormais partagée entre les territoires ultramarins.

C’est d’ailleurs ce réflexe de compilation et d’amélioration régulière des solutions trouvées face aux défis qui a véritablement donné naissance à cette expertise. Par ailleurs, les contextes cumulés d’insularité, d’isolement et de crises de toutes natures sur nos territoires en ont fait de véritables laboratoires, d’où est ressorti l’héritage des D.M.R des peuples des mers et océans, désormais accessible à tous.

Comment décririez-vous votre style d’animation ou votre signature médiatique ?

Mon style est plutôt classique, parfois journalistique, mais toujours adaptable aux dynamiques des jeunes relais de territoire impliqués dans les dispositifs. Ma spécificité réside dans le coaching et la transmission à de jeunes animateurs issus de ces relais.

Je continue d’ailleurs d’intervenir régulièrement sur les antennes du service public (radio, télévision et internet via France Télévisions), mais aussi sur les médias privés des territoires ultramarins à travers le monde.

Quelles compétences sont indispensables pour durer dans ce métier ?

Il faut combiner des compétences en production, animation, gestion de projet et management d’équipe. Le réseautage est également essentiel dans tout dispositif média en réseau.

Quel regard portez-vous sur l’évolution des médias traditionnels face aux réseaux sociaux ?

Les médias traditionnels doivent continuer à intégrer des stratégies de diffusion multi-supports, de rediffusion et de présence numérique continue. Ce sont des piliers de l’expertise D.M.R, qui propose des modèles souples et adaptables à tout contexte.

La radio et les médias traditionnels ont-ils encore un avenir ? Sous quelle forme ?

Oui, à condition qu’ils s’ouvrent à la mutualisation, à l’interaction et à la complémentarité avec les réseaux. Les expérimentations D.M.R montrent qu’il est possible de renforcer leur audimat et leur impact sociétal.

À noter que le « street marketing D.M.R », avec affichages, distributions ou visites de terrain, reste un levier puissant de cette approche interactive et attractive.

Quels sont vos projets actuels ou à venir dans le secteur médiatique ?

Je renforce actuellement à l’international la transmission de l’expertise D.M.R via des documentaires, des séminaires télévisés, des espaces de dialogue en présentiel et en ligne, en lien avec les acteurs ultramarins et internationaux.

Pensez-vous transmettre votre expérience à la jeune génération ? Sous quelle forme ?

Oui, c’est même l’un de mes objectifs majeurs. Des HUBS d’échanges ultramarins sont en création, notamment depuis Saint-Martin, en connexion présentielle et numérique avec l’international, pour faciliter la transmission vivante de cette expertise aux jeunes générations.

D’ailleurs, pour la période 2025-2030, un réseau régulier d’échanges d’expertises médiatiques entre les peuples des mers et océans et l’international est déjà en cours (depuis Saint-Martin entre autres).

Si vous deviez créer un média aujourd’hui, quel serait son concept ?

Je ne créerais pas un média de plus, mais je produirais des contenus conçus pour être mutualisés avec les médias existants, selon les principes D.M.R. Cela garantit pérennité, visibilité et impact collectif.

Quel message souhaitez-vous adresser à ceux qui rêvent de faire carrière dans les médias ?

Qu’ils s’inspirent des expériences des peuples des mers et océans, et qu’ils utilisent les dispositifs D.M.R pour créer des projets utiles, durables et à fort impact. L’expertise est libre de droit, et je suis désormais disponible en tant que consultant pour accompagner ceux qui le souhaitent, dans le cadre de partenariats gagnant/gagnant.

 

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