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Dédé Bass Vuvuzéla est au Cameroun

jeudi 19 juin 2014, il est 17h, l’avion CamairCo  atterrit à l’aéroport international Yaoundé Nsimalen en provenance de la France. Dans la salle d’attente, journalistes et hôtesses attendaient la star du jour : Dédé Bass Vuvuzéla qui vient présenter son album « Retour à l’authenticité » aux Camerounais, après le single « Tob’assi » sorti il y a quelques mois.

Très décontracté et souriant, l’artiste signera quelques autographes et donnera quelques infos sur son séjour dans son pays, cette terre qui l’a vu naître.

« Je suis venu présenter mon album qui sort officiellement le 25 juin. Je donnerai deux conférences de presse à Yaoundé (le 25 juin) et à Douala trois jours plus tard (le 28 juin). Je prévois faire une tournée camerounaise en février et mars 2015. Comme invité, vous aurez la star de la Rumba congolaise Bozi Boziano, Papa Wemba avec qui j’ai discuté pourrait également faire partie de la tournée. Il y aura également pas mal d’artistes camerounais aussi.» A-t-il déclaré aux journalistes.

 Qui est Dédé Bass Vuvuzéla ?

C’est certainement l’un des plus doués de sa génération mais également l’un des plus discrets. Son efficacité l’a cependant toujours précédé.

Parmi ses faits d’armes les plus retentissants, l’invitation reçue d’un certain Kotto Bass de son vivant, pour tenir l’instrument dans ses productions. Ainsi, il aura posé sa ligne de Bass sur des titres comme « Ok Mado » ou encore « ça dépend de nous ». A côté de Kotto Bass, il se aussi fera l’honneur de jouer pour Lapiro de Mbanga, Georges Dickson, et autres Nguéa Laroute, sous le contrôle de SamFan Thomas et Fabo Claude.

Il faut avouer que pour notre homme, tout part de ce concours organisé par le Ministère de l’information et de la culture de l’époque, nous sommes en 1988. Un concours national pour jeunes artistes dénommé « Les Epis d’Or » et au bout duquel, son groupe du collège Johnston et lui sont classés 3è. Le jeune bassiste est déjà très remarqué pour son doigté et émeut même le public du Palais des Congrès de Yaoundé lors du passage de son orchestre. Le défunt ministre Henri Bandolo, qui présidait personnellement la cérémonie encourage le jeune talent. D’ailleurs après cet évènement, tous les groupes musicaux et organisations musicales s’arrachent ses services. Sa parfaite maîtrise du répertoire congolais finit par faire de lui le musicien préféré d’un certain Johnny Pindu, ex-sociétaire du Mayopi de Madilu System. Avec lui et la formation Zekete Stars, Dédé fait le tour des cabarets du Cameroun et plusieurs premières parties d’artistes internationaux en spectacle au pays. Même le grand Pépé Kallé reconnut le talent du natif de Bafia, lui donnant le surnom de Nguma pour ce que l’illustre chanteur appellera des coups de pilons.

En 1990, le Zekete Stars posera ses valises au Nigeria. Ce sera juste la base à partir de laquelle Dédé et compagnie arroseront toute l’Afrique de l’Ouest. Il parvint aussi à éprouver ses talents d’arrangeurs, en se penchant sur plusieurs albums à succès du coin, avant de revenir au pays en 1992.

C’est un retour aux sources pour s’abreuver avant le grand saut. Une tentative de mise en place d’un groupe avec quelques autres jeunes musiciens de l’époque se termine par un échec. Il y a avait alors sur le projet entre autres, Sergeo Polo, Papa Zoé et Eric Sefu. Dans le cadre de ce groupe mort-né, il avait écrit plusieurs chansons que l’artiste a su mettre au frais.

C’est finalement en 1998 qu’il débarque à Paris. Après plusieurs collaborations au pays. Sa réputation le précède pleinement. Il est attendu et à peine arrivé, il est raisonnablement sollicité pour des collaborations en studios et des scènes derrière plusieurs de grosses vedettes de la musique africaine. C’est donc un peu logiquement qu’il fait la première partie de Papa Wemba en 2000 au Zénith de Paris, c’était à guichet fermé. Il participait à cette aventure avec le groupe Copton family qui a tôt fait de l’adopter une fois en hexagone, à l’image de la communauté artistique congolaise toute entière. Ainsi, il accompagnera pour des travaux en studio ou pour des spectacles, des noms tels que Defao, Werrason, Bozi Boziana, Koffi Olomidé et autres Adolphe Dominguez. Ce fut même le cas dans l’album collectif Fara Fara qu’ils mirent sur le marché sur la place parisienne en 2001.

En 2002, c’est un inattendu retournement de situation. Dédé Bass laisse tomber la musique pour suivre un autre chemin. Celui d’une formation professionnelle puis d’un métier autre que la musique. Aujourd’hui, celui qui est né Démosthène Bienvenu Dong à Kédi à Batouri, dans l’Est du Cameroun, de parents originaires de Mouken, un village du département du Mbam, est patron d’entreprise en France depuis 2007, dans le domaine du bâtiment et de la décoration intérieure. Pour le petit orphelin d’une mère qui fut diaconesse et d’un père ancien d’église à la Paroisse Galilée du quartier Manguiers à Yaoundé, Eglise presbytérienne protestante.

C’est son pote Bobby James Nguimè qui l’incite à retrouver la musique en 2006. Dédé retrouvera donc sa guitare bass pour participer à l’enregistrement du dernier album de Bobby et celui de Consty Adeva.

Aujourd’hui, Dédé Bass Vuvuzela Triple A est à fond dans l’exploration du Mbala, cher à tous les natifs du Grand Mbam, pour la réalisation de l’album de treize titres « Retour à l’authenticité », le premier de sa discographie dont la sortie est prévue pour la mi-octobre. Une œuvre qui impressionne par le profil des artistes invités à l’instar de Popolipo « Le vieux crocodile », guitariste qui a fait la force des grands succès de Koffi Olomidé, Kaya Madoka, Christian Nyangouna, Nadia Ewandè, Gilbert Moudio « Moto ». Les titres seront à forte tendance afro avec des effluves  de Hi-life d’Afrique de l’Ouest, du Jazz et du Blues, le tout à la rencontre du Mbala des « mbamois », qui pourrait connaître par cet album sa première consécration internationale.

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