Christian Womé : « L'auditoire ne juge qu'une seule fois et ça dure seulement quelques secondes »

Vous vous faites remarquer dans l’univers médiatique depuis un certain temps et votre visage en dit long à ceux qui tous les jours sont connectés sur Good Morning Cameroon (STV). Mais à la base, qui est Christian Womé?

Je suis un camerounais âgé de 27 ans originaire du Nyong – ekelle (Bassa) né a Yaoundé, où j’ai pratiquement fait mes études, avant d’être poussé par la vie dans la ville de Douala il y a 10ans déjà.

D’où part le déclic de votre parcours?

En 2008, une voisine bénéficie d’un stage de vacances dans une radio (Dynamic FM 103.9), on en parle un soir et je lui demande de me connecter aussi. Et voilà. En fait tout ceci nait de la passion que j’avais du métier de la communication. Je courais après des amis de la famille qui bossaient pour des agences de com. Sur les cars podiums pour des marques, je restais jusqu’à tard les regarder travailler, et je rangeais le matériel avec eux. Bref j’étais fasciné.

Avez-vous rencontré des difficultés? De quel ordre?

Si le fait que je n’étais pas payé au début puisse être considéré comme une difficulté, pour moi ce n’était pas le cas. Je prenais plutôt confiance à être là. Bon, peut être le fait que d’être resté derrière la baie vitrée pendant longtemps… Mais a force d’y être j’ai fini par maitriser la mise en ondes, ce qui m’a d’ailleurs valu mon premier contrat pro. Par la suite, le défunt RUDY LA FLEUR me donne une chance de présenter le Stars News dans son 10h-12h, puis je prends le 6h-9h (show-time) le Samedi avec Ulrich Johnson un collègue, puis intérimaire de RUDY quand il tombe malade et le programme me revient après son décès. Un peu difficile de reparler de ce grand frère plein d’inspiration et d’avenir même si au début il fallait vendre des beignets pour quelqu’un très tôt le matin avant d’aller à la radio à 9h (rires). Cela a duré jusqu’à ce qu’un jour je rencontre Cyrille BOJIKO qui me fait le suivre tous les matins 6h à Sweet FM pour Sacré Matin pendant plusieurs mois. A peine fini il faut être à Dynamic FM pour le 10h-12h. Si vous appelez ça difficultés, moi j’appelle ça ECOLE!

La télé est-elle aussi passionnante comme voudraient bien nous le faire comprendre certains ? Si oui quels en sont les avantages? Comment y êtes-vous parvenu ?

Encore une fois, par hasard, sur un casting involontaire… Mais pour répondre au premier volet de votre question, je dirais Non, la télé n’est pas aussi passionnante que la radio. Du tout.

Dans un autre monde s’il fallait choisir entre animateur radio, présentateur télé et journaliste (presse écrite) que seriez-vous et pourquoi pas les autres?

Je serais animateur radio! Tout simplement parce qu’à la télé comme à la presse écrite on ne s’amuse pas beaucoup. Il ya trop de restrictions, trop de contraintes, trop de protocole. L’animateur lui, c’est son génie, sa créativité, sa spontanéité et tout ceci doit être exprimé. Mais techniquement dans nos télés ici on n’a pas les moyens! Pourtant à la radio c’est du virtuel en tant réel (rires). Trop cool.

Christian Womé vit-il seul? Aurait-il des gosses?

hummmm! Pas marié, mais pas de place pour personne à moins que… (Rires). Oui j’ai 2 gosses magnifiques ANDREA MONIQUE WOME 4ans et WILLY NATHAN WOME 2 ans. Ils sont supers ; de futurs animateurs (Rires).

Êtes-vous épanoui dans ce que vous faites ?

Je remercie le ciel de m’avoir permis de faire ce que j’ai toujours rêvé faire. Malgré les difficultés d’ordres professionnelles, la passion ne regarde pas ça!

Quel est votre secret pour garder la forme et être toujours aussi souriant à la télé?

Un secret? Pas tant que ça. J’apprends à connaitre et à comprendre les autres tout en me disant que chacun a sa conception de la vie et des choses. Même si c’est difficile dans notre métier de gérer les divergences de vision (je parlais du génie en ébullition de l’animateur il ya un instant), on fait avec. Je reste toujours entouré (ma famille restreinte, les pensionnaires de l’orphelinat NOUVELLE DESTINÉE), je regarde les dessins animés, je voyage, j’écoute de la musique camerounaise, je pratique du sport et je bois des boissons gazeuses.

Un conseil à tous ces jeunes qui voudraient suivre vos pas?

J’ai comme l’impression qu’on est destiné à faire ce métier… Mais bon. A défaut je leur dirais d’être passionnés et de vivre cette passion chaque fois qu’ils en auront l’occasion. Car l’auditoire ne juge qu’une seule fois et ça dure seulement quelques secondes. Toujours se remettre en question, toujours positivement écouter et prendre les critiques, regarder les autres faire, ne jamais s’attacher, mais se cultiver dans la curiosité.

C’est quoi vos projets dans un futur proche?

Aller vers de nouveaux challenges pas dans le terroir, ou finir loin des médias tout en étant dans la com, peut-être sur une plate forme pétrolière (rires).