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Chantal Ayissi : « Raymond Tchengang se soucie des artistes camerounais, et je le soutiens »

L’artiste est au pays depuis déjà quelques heures ; Chantal Ayissi tient ainsi à sa parole, de soutenir l’initiative de Raymond Tchengang, le Syndicat National des Promoteurs de Musique (SYNAPROM) dont l’effectivité des activités prendra forme le 30 Août prochain. Entre espoir et perspectives, l’artiste fait également son coup de guele.

Bonjour Chantal Ayissi, c’est toujours un plaisir de vous avoir sur culturebene.com

Ecoutez monsieur, c’est moi qui suis très ravie d’être une fois de plus avec vous..

Ça fait juste quelques heures que vous avez foulé votre terre natale ; les plaisir reste le même, on imagine…

Ah ça… Vous savez, quand nous sommes à l’extérieur, c’est pas le paradis comme le pensent certains. Là, je puis vous l’assurer, on n’est jamais bien que chez soi. Quand je suis chez moi, au Cameroun, c’est une fierté, une joie de vivre car je me sens très vite épanouie et libre.

On sait que votre venue au pays se justifie par ce soutien, inconditionnel, à l’endroit de monsieur Raymond Tchengang qui met ainsi en place un syndicat visant à préserver les droits des artistes camerounais. Jusqu’ici, que pouvez-vous nous dire à ce sujet ?

Vous savez, j’ai eu cette chance d’avoir vécu autant d’expériences dans ma vie ; aujourd’hui, mon âge me concède une certaine maturité de l’esprit, une certaine sagesse. Je perçois les choses autrement, et sais –quand il le faut- prendre du recul lorsque cela s’avère nécessaire. Pour vous dire que mes décisions, mes positions, je ne les improvise pas. Au-delà de l’artiste que j’incarne, je suis une mère d’enfants, j’ai une famille, donc je suis responsable. Pour revenir à vos propos, Oui je suis venue au Cameroun pour témoigner tout mon soutien à M. Raymond Tchangang dont je suis convaincue être là pour notre bien, nous autres artistes. S’il est là aujourd’hui, c’est parce que plus que tout, il souhaite que nous nous fassions respecter, et que nos droits ne soient plus bafoués. Il fallait vraiment que quelqu’un s’y colle, et c’est une bénédiction que cette personne soit Raymond. On a peut-être eu le malheur de choisir un métier qui non seulement est très critiqué, mais ne nourrit pas également son homme ; l’artiste camerounais souffre au plus profond de lui. Je vous assure, il est méprisé et passe pour un mendiant. Nous investissons pourtant pour sortir des œuvres, mais d’autres s’enrichissent sur notre dos. On pille nos droits d’auteurs et ce au vue et au su de tout le monde. Des sociétés de droits on en a connu plusieurs, mais malheureusement c’était un éternel recommencement. Alors, si dans cette cacophonie s’érige quelqu’un qui se soucie de notre condition, comment ne pas le suivre et lui porter soutien ? Raymond Tchengang n’est pas un musicien, il n’attend rien de nous, il a de l’argent et voudrait voir notre milieu vivre. C’est un patriote qui à son niveau voudrait apporter sa contribution. Il n’est pas comme ceux qui exploitent des artistes pour soit coucher avec elles (pour ce qui est des femmes), soit pour qu’on chante leurs noms, soit pour se servir de leur image, etc. On a vu Raymond venir au secours des artistes en prenant en charge leur hospitalisation, plusieurs fois il a répondu présent quand on avait le plus besoin de lui. Bref, je ne saurais ne pas le soutenir.

Nous allons revenir au SYNAPROM, rassurez-vous Chantal, le temps pour nous de parler de votre tout nouveau projet Evolution qui certainement constitue également l’une des raisons de votre venue…

Oui, Evolution continue sa promotion tranquillement ; vous savez j’ai toujours fait des chansons à thèmes et je continuerai, surtout celles qui valorisent la femme. J’en profite pour dire merci à mon public qui me suit depuis mon enfance, car j’ai débuté très jeune… Si je suis Chantal Ayissi aujourd’hui, c’est grâce à lui ; alors quand il émet des critiques à mon endroit, je ne peux qu’y prêter l’oreille afin de faire mieux. C’est un album, mais je précise qu’il a été refait car faisant partie de mon récent double album qui malheureusement n’a pas échappé à quelques tracasseries. Bref, je suis en train de le promouvoir, et un autre projet verra bientôt le jour. Vous en saurez plus le moment venu. On peut déjà le retrouver chez tous les distributeurs, et je compte –puisque je suis là en ce moment- m’occuper de son expansion.

Chantal est là pour combien de temps, si ce n’est pas indiscret ?

Je suis là pour… Bah on verra (rires).

On revient à présent à Raymond et au SYNAPROM ; on aimerait bien comprendre, quelle est la nature de votre relation, Raymond et vous ?

Je suis une femme qui se respecte ; nous restons professionnels. Je me suis levée pour soutenir Raymond Tchengang car comme je vous l’ai dit, il est tout-à-fait possible qu’il puisse nous (artistes) apporter ce que le MINAC n’a pu jusqu’ici, pour ne pas dire la SOCAM et autres… Ce monsieur a prouvé son amour pour la culture, particulièrement pour les artistes. D’ailleurs, si Odile Ngaska a pu être à la tête de la SOCAM, c’est grâce à lui, car il avait une entière confiance en elle et a contribué entièrement afin qu’elle soit élue PCA. Il décide aujourd’hui de nous réunir autour d’une table pour qu’ensemble on prenne en main notre destin. C’est très intelligent de sa part d’avoir pensé ce syndicat. En plus, il n’y gagne rien ; c’est pour notre bien à tous, nous autres artistes, et c’est la raison pour laquelle j’invite mes frères à adhérer à cette initiative et à ne pas se laisser manipuler par ceux-là qui depuis des lustres avaient la gestion de nos droits d’auteurs mais nous les ont détourné. Aujourd’hui j’apprends qu’il y en a qui ont choisi précisément la date du 30 Août pour partager des guitares aux artistes. Parlons-nous de ces mêmes artistes qui souffrent et qui ont des maux de tête parce que ne sachant comment inscrire leurs enfants dans des écoles en cette rentrée ? La guitare est-elle une denrée alimentaire ? Nous on est avec Tchangang, malgré tout ce qu’ils penseront ou pourront dire car lui au moins connait les vrais problèmes des artistes et n’a jamais cessé, même quand il a été trahi, de venir en aide à ces derniers. Depuis des années ces guitares étaient où ? Elles attendaient la date de la tenue du SYNAPROM ? Après avoir pillé nos droits ? Vraiment, mes chers confrères devraient savoir ce qui est bien pour eux ; il ne revient qu’à nous d’encadrer ce philanthrope qu’est Raymond Tchengang, l’amener à nous faire confiance, et réciproquement.

Chantal Est-elle membre du bureau ou tout simplement une adhérente, au SYNAPROM ?

Je vous ai dit que je n’étais là que pour soutenir le projet et celui qui l’a pensé. J’ai payé mon billet d’avion pour ça parce que c’est du sérieux. Raymond est bien entouré et sait qu’il peut apporter quelque chose.

Mais quelques inquiétudes nous turlupinent toutefois ; il n’y a pas que des artistes ou promoteurs de musique qu’on voit entourer M. Raymond Tchengang depuis l’annonce de son projet. Seraient-ce des mécènes ?

Vous touchez là un point très important et merci de me permettre de dire un mot à ce sujet ; j’ai entendu comme quoi, Raymond Tchengang serait entouré des gens qu’on a connu dans le sport, plus précisément dans le monde du football. Je ne vois pas ce que les gens de la fécafoot viendrait chercher dans le monde des artistes, qui plus est, ont même fait la prison. Bref, c’est pas une image que Raymond devrait afficher. De se montrer avec des personnes à la moralité douteuse, franchement c’est des choses que les artistes ne digèrent pas facilement. C’est un producteur et amoureux de la culture, donc à même de connaitre que l’artiste est un caméléon qui peut changer de couleur à tout moment. J’ose croire que peut-être tout cela n’entre que dans le cadre de sa vie privée, ou qu’ils aient des projets autres ; mais si ces gens sont là pour se faire du beurre, en salissant ou en exploitant le nom de l’artiste, croyez-moi ils le regretteront très vite. Je ne suis pas venue ici avec Raymond pour que l’on se serve de moi à des buts politiques ou je ne sais quoi d’autre. Je suis là pour nous, artistes, surtout quand je pense que mes droits auraient pu nourrir mes enfants et ma famille. Ces vautours qui ont en tête de venir profiter de nous, venant s’amuser dans notre terrain.

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