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Polycarpe Essomba : « Certains confrères ont transformé les radios en espèce de tribunaux »

De Radio Siantou à la télévision Equinoxe, Polycarpe Essomba est un nom bien connu de la sphère médiatique du pays et même de la sous-région ; fort de ses multiples expériences, il s’est senti le devoir d’apporter sa pierre à la construction ou à l’émergence d’une Afrique positive. Ce journaliste chevronné, correspondant N° 1 de Rfi au Cameroun, détient aujourd’hui l’arme qui lui permettra d’accomplir cette mission : « Afrik 2, la Voix du Continent » sa chaine de radio qui émet sur la 105.0 Fm

Afrik’2 est enfin là, et déjà il se fait une place dans la capitale ; et si on revenait sur ce qui a motivé sa création…

Disons que c’est l’aboutissement d’une carrière qui a débuté il y a 14 ans aujourd’hui, tout d’abord dans la rédaction de Radio Siantou, puis c’était la télévision Equinoxe où j’ai été le tout premier Rédacteur en Chef, ce qui m’a permis de parcourir le continent. Ce n’est qu’en ce moment que je découvre véritablement l’Afrique, un continent qui n’a rien à voir avec ce que relayaient certains médias. Du coup je me suis passionné de cette Afrique, et je me suis rendu compte du vide qu’il y avait à porter sa voix. Je trouvais un peu déplacé que l’on ne puisse qu’écouter des radios d’ailleurs pour entendre des problématiques africaines, notamment Rfi et BBC. J’ai de ce fait estimé que nous, enfants d’Afrique, qui avons été formés à bonne école et qui n’avons pas de complexe par rapport à nos confrères occidentaux, eh bien il n’y avait pas de raison que l’on ne puisse pas essayer, encore que nous sommes rendus à plus de 50 années après les indépendances. Voilà comment l’idée m’est venue. Il est impératif que nous portions nous-mêmes nos préoccupations et problématiques à la connaissance du monde. On aurait aimé se lancer en télé, mais la télé ça coûte excessivement cher. Alors on s’est dit, pourquoi pas une vraie radio qui obéisse aux standards internationaux.

Justement, le cadre est plutôt bien équipé ; certainement il a fallu des moyens costauds pour arriver à un tel résultat…

Effectivement, c’est un gros défi qui a nécessité de gros moyens, même si ce n’est qu’une radio. Nous voulons émettre aussi loin que possible et ce ne sera pas une mince affaire. Pour parvenir au niveau où nous sommes, il nous a fallu deux années ; cela est aussi passé par l’interruption de notre partenariat avec Equinoxe, puis une expatriation de près d’un an aux Etats-Unis, bref il a fallu murir le projet, on a pu engranger quelques partenaires, et aujourd’hui la radio est là.

Pourquoi avoir choisi Yaoundé ?

Nous avons voulu établir la radio en Afrique et particulièrement à Yaoundé parce que le besoin s’est fait sentir ; vous savez, après notre étude sur l’habitude de consommation, nous avons compris les exigences de la population par rapport à ce qui s’observe actuellement dans certains médias. L’offre actuelle n’étant pas très qualitative, parce que certains confrères ont transformé les radios en espèce de tribunaux. En tant que professionnel, cette situation m’a révolté car on ne peut pas laisser toute une capitale comme Yaoundé à la merci de telles radios. Il était alors question d’ouvrir une vraie et bonne antenne de radio dont le rayonnement va au-delà de nos frontières.

La ligne éditoriale ?

L’Afrique, et tout ce qui fait avancer l’Afrique objectivement.

Au sein de la famille Afrik’2, on retrouve la crème des animateurs ; une exigence de votre part, histoire de marquer très vite et pour longtemps votre potentiel ?

C’est vrai que je reconnais en chacun d’eux un réel potentiel ; vous savez, certains parmi eux ont travaillé avec moi, et d’autres se sont affirmés lors de ces 15 dernières années. Il était important qu’une radio aussi ambitieuse fédère ces compétences, et leur donner la vraie place qui est la leur, car beaucoup ont accumulé des frustrations le long de leur carrière.

Pour le moment, vous émettez juste dans la ville de Yaoundé ?

Nous avons déjà gagné la région du Centre, mais dans quelques jours seulement on ira à Douala car c’est un pole important, puis on gagnera progressivement les autres villes et le continent. Nous ne lésineront pas sur les stratégies pour que cela soit effectif, d’ailleurs nous sommes en pourparlers avec votre site pour la domestication de notre signal. Nous allons tenir une conférence pour le lancement officiel de la chaine, le 13 Octobre prochain, au cours de laquelle nous allons dérouler la grille des programmes aux hommes  de médias.

Restez-vous ouverts aux suggestions ? Où les soumettre ?

Bien évidemment que la maison reste ouverte aux suggestions ; c’est une équipe jeune qui s’enrichit des contributions des autres, loin de nous la prétention d’avoir la science infuse. Nous savons précisément où nous voulons aller, mais il n’est pas exclu qu’en cours de chemin les gens nous rejoignent. Là nous sommes à plus de 500 dossiers et nous en recevons toujours. Autant nous recevons des suggestions, nous recevons également des demandes, nous sommes ouverts 24/24 et sommes situés à l’immeuble JACO. Il est temps qu’on confère à l’Afrique une autre image, et on a besoin de tout le monde car chacun a une part de responsabilité. Arrêtons de penser que le pays va mal, qu’ailleurs c’est mieux ou que l’Afrique va mal ; moi je suis journaliste parce que je l’ai voulu, et celui qui a choisi menuiserie contribue également au développement du pays.

 

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