Agnès Yougang : « Je me suis mise à mon propre compte car la télé n’était pas assez créative »

Jeune réalisatrice camerounaise, Agnès Yougang depuis 2003, année à laquelle elle a obtenu sa licence en Lettres Bilingues, n’a cessé de croire en son potentiel dans l’univers du 7^ème art. Malgré le contexte no propice à l’épanouissement véritable des acteurs du secteur, elle tient le coup, et a de grandes ambitions.

Dites-nous déjà qui est Agnès Yougang ?

Je suis Agnès Yougang, jeune camerounaise passionnée des métiers de la réalisation et du cinéma ; je suis détentrice d’une licence en Lettres Modernes Bilingues obtenue en 2003 à l’Université de Dschang où je faisais partie de la troupe théâtrale, mais j’étais déjà une férue du théâtre au lycée. Alors après mon diplôme, aucun autre domaine ne m’intéressait dans l’art que le cinéma. Voilà ce qui explique cette orientation.

Et vous tourniez déjà dans des minis séries à l’époque ?

Bien sûr, ça ne manque pas ; ma toute première apparition était dans Prévenir ou mourir, un film sur la prévention contre le SIDA en 2002. Ce premier rôle je l’ai eu grâce au concours d’un réalisateur qui venait de Mbalmayo et qui avait sollicité notre troupe de théâtre pour le film. Mais c’est aussi grâce à cette expérience que je découvre le monde de l’autre côté de la caméra. Cette découverte m’a tout de suite saisie, et je ne pensais plus qu’à ça.

Et êtes-vous passée par des ateliers de formation, avez-vous bénéficié des conseils et aides de certains aînés ?

Oui, quand je suis arrivée à Yaoundé par la suite, j’ai fait une formation en réalisation de deux ans chez HDN Pictures, puis d’autres formations se sont ouvertes à moi, notamment avec des burkinabès, je me suis même rendue en Belgique toujours dans le cadre d’une formation de perfectionnement dans la chose, puis en France.

Et qu’est devenue Agnès après autant de connaissances acquises ?

J’ai intégré la chaine de télé New Tv où j’ai fait trois ans ; c’est à partir de là que je rencontre pas mal de personnes dans le monde du cinéma et je me suis faite un bon carnet d’adresses.

Aujourd’hui vous bossez en solo ; depuis combien de temps exactement ?

C’est depuis 2010 que je me suis mise à mon propre compte, parce qu’honnêtement je me suis rendue compte qu’à la télévision j’étais un peu trop fermée et il manquait de créativité. J’avais un besoin ardent de créer mes propres projets, et j’en ai réalisé un tas par la suite.

On peut avoir les noms ?

Mon tout premier film s’intitulait Gigolo et trop qui a été vendu à la chaineTv5 et a été diffusé sur plusieurs chaines du pays. J’adore ce film car il me parle beaucoup et c’est ma première œuvre. Il sera d’ailleurs projeté au Goethe Institut dans le cadre des RIFIC comme film d’ouverture. Il faut préciser qu’à partir du 29 octobre à 17h il y aura une série de diffusions des courts métrages. Je dois ajouter que je m’intéresse aussi aux documentaires, j’en ai d’ailleurs réalisé un qui a même remporté le Prix du Jury du festival Image en live en 2013, et là je suis en plein montage d’un autre qui est porté sur la catastrophe de Nsam, qui sortira sous houlette de Malo Pictures. J’ai également plusieurs fictions et séries de courts métrages que pas mal de gens découvriront. J’ai travaillé la plupart avec mon ami Francis Tene K.

Vous n’avez pas assez parlé de vos films ?

Pour ce qui est des films je dirais qu’il y a Tu ne mourras pas, Fais ton choix, bref plusieurs qui sur le coup m’échappent un peu.

Quels sont les réalisateurs que vous appréciez dans le milieu ?

Au Cameroun j’aime bien le réalisateur Gérard Nguélé, il m’impressionne beaucoup, il y a également le jeune Pierre L. Simo ; mais je ne voudrais pas me limiter aux réalisateurs, car il y a également des techniciens qui font un travail remarquable comme Joël Zegua, comme producteur vous avez Cyril Masso.

Vos contacts ?

Mon numéro c’est le 94048117 et mon mail : megayougang@gmail.com