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Françoise Foning entame son dernier voyage dans les cieux.

La mise en bière de l’ancienne Maire de Douala Vème a eu lieu ce mercredi, 18 mars 2015 à l’hôpital général de Yaoundé en présence d’une vingtaine de membres du gouvernement, d’un parterre de personnalités publique et politique et d’un essaim de membres des réseaux associatifs féminins et de membres de la famille.

Parvenu de bonne heure à l’hôpital général de Yaoundé en compagnie de la Présidente du Groupement des femmes d’affaires du Cameroun (Gfac) et de cinq membres de la famille de Françoise Foning, grande a été notre surprise de constater que la seconde façade de cette instance hospitalière est obstruée. Toute chose nous ayant incité à rebrousser chemin et à s’orienter vers la première entrée, dont la barrière était largement ouverte. Après avoir allègrement battu le pavé pendant une fourchette de minutes, nous sommes tous arrivés à 7h et 10mn à la morgue. Visiblement affable, le chef de service de la morgue nous conduit, sans peine, à la salle, où va se dérouler le premier épisode du rituel mortifère de Ma’fo Nkong-lah. Les visages tristes, l’air pensif, la mine austère et le pas lent, chacun évite les premières places dûment réservées aux hôtes de marque et occupe la sixième rangée suivant l’alignement des chaises rouges soigneusement classées par les agents de la morgue. Alors que la Présidente du Gfac fouine sa besace et sort son chapelet pour prier, temps de carême oblige, d’autres membres de la famille tous vêtus en blanc font leur entrée et se dirigent vers le carré droit qui leur est réservé en face de l’autel forgé,où le célébrant principal va dire la messe.

7h et 45mn, Régine Amougou Noma, le pas alerte,le sourire en coin, entre en scène, salue deux membres de la famille qui devisent sereinement et va s’asseoir au niveau du carré gauche destiné, a contrario, aux membres du gouvernement et assimilés. Tous les membres du service du protocole n’étant pas encore tous mobilisés, Mme le Maire de Yaoundé IVème est loin d’imaginer qu’elle sera déplacée. Lorsque la délégation de l’Association des femmes Maires du Cameroun fait son irruption, sous les auspices de Célestine Ketcha Courtès, Maire de Bagangté, un membre du protocole se met en branle et va calmement dire à R. Amougou Noma de se joindre à ses congénères ayant occupé les premiers sièges de la partie latérale droite de la salle. Près d’une vingtaine, ces élues du peuple sont, toutes, vêtues en tissu bleu kaki, portent un foulard noir et arborent fièrement une écharpe tricolore au niveau des côtes. Parmi ces amazones, l’on aperçoit, entre autres, Elise Mballa Meka, Denise Fampou, Yvette Claudine Ngono.

8h00, les dames du Cercle des amis du Cameroun (Cerac) investissent l’enceinte de la salle sous la conduite de Linda Yang, talonnée de près par Fadimatou Cavaye. Venus à leur rescousse, trois membres du protocole les font asseoir au niveau des trois premières rangées de la partie centrale de la salle. Elles arborent, toutes, un uniforme drapé aux couleurs: vert; rouge; jaune et noir. Uniforme ayant la configuration d’un « kaba ngondo » .Progressivement, des personnalités politiques, des acteurs publics, des Hommes de médias, des mouvements féminins et des membres de la famille assiègent les quatre coins de la salle. Bientôt, le plein d’œuf. Entre-temps, les techniciens de la Crtv (Cameroon radio and television), arrivés à 8h et 5mn, procèdent à des derniers réglages et distillent, en même temps, des sonorités de la Voix du Cénacle, dont la figure de proue, c’est un secret de polichinelle, est Gervais Mendo Zé,qui est malheureusement absent parce que écroué à la prison centrale de Yaoundé.

8h et 30mn, place au ballet des pontes du régime en place. Augustin Kontchou Kouomegni, Henri Eyebe Ayissi, Jean-Claude Tsila, Jean Nkuété, Jean-Bernard Ndongo Essomba, Joseph Lé, Pierre Moukoko Mbonjo, Halim Hayatou, Fritz Ntonè Ntonè, Roger Milla, etc entrent, tour à tour, et occupent le carré gauche dont près de quinze sièges sont vides. Les femmes ne sont pas en reste.Rose Zang Nguélé, Julienne Ngo Som, Ama Tutu Muna, Angeline Akoa emboîtent le pas à leurs pairs. Lorsque Issa Tchiroma Bakary, Amadou Ali, Patrice Amba Salla, Edgar Alain Mebe Ngo, Jacques Fame Ndongo et Ferdinand Ngo Ngo foulent le sol de la morgue de l’Hôpital général à 8h et 45mn, le service du protocole s’ébranle et se précipite à leur offrir quelques places à la première rangée. Une minute après, Elie Claude Ndam Njitoyap, le Directeur de l’hôpital général, en blouse blanche, se positionne à l’axe central, veille au grain et vérifie s’il n’y a aucune fausse note.

8h et 50mn, Philémon Yang, représentant personnel du Chef de l’Etat, arrive et est conduit, illico presto, à la première loge. Tous ou presque s’agitent, les membres du protocole ferment toutes les portes centrale et arrière. Les cameramen se déploient dans tous les sens sous l’œil vigilant du chef du protocole. La foule devient, de plus en plus, attentive et a le regard rivé sur l’entrée, d’où sortira la dépouille de Françoise Foning. 8het 55 Mon Seigneur Jean Mbarga fait son entrée et se dirige vers l’autel affrété de façon circonstancielle. Des agents de la police se mobilisent et bloquent toutes les entrées alors que le corps de la défunte, recouvert du drapeau national, est placé en face du public, visiblement attristé et éprouvé. La salle a alors fait le plein d’œuf. Quelques signes émotifs sont observés autant dans le carré occupé par la famille que dans la foule. L’atmosphère est, sans coup férir, austère et mortifère. L’ancienne Maire de Douala Vème s’apprête à amorcer son départ pour l’éternité. Des retardataires cherchent vainement des places assises dans la salle. Alors que Emile Andzé Andzé, Maire de l’Arrondissement de Yaoundé Ier, trouve une place sur le tard à la première rangée, son congénère de Yaoundé VIIème, le Sieur Tamba, est conduit, malgré lui, au fond de la salle dans la foule de curieux. « Quand des hommes politiques arrivent en retard, ils font face à des impondérables », lance un membre du protocole, visiblement rigide et exaspéré. Certaines actrices du Gfac et d’autres personnalités publiques sont aperçues à l’extérieur parce que arrivées après le Chef du gouvernement. Beaucoup d’entre elles tentent de se frayer une passerelle. Mais en vain!

9h00, l’Archevêque métropolitain donne le ton. Voyant la quasi-totalité des visages tristes, Msgr J. Mbarga, s’inspirant de l’épitre de St Paul, martèle: « Il ne faut pas que nous soyons abattus ». Pendant quinze minutes, la messe est dite. Occasion opportune, pour le prélat, de souhaiter, ipso facto, que « l’âme de la lionne politique trouve, dans les cieux, l’éternité de sa miséricorde ». 9h et 15mn le cortège funèbre s’ébranle et amorce l’itinéraire conduisant à la Cathédrale « Notre Dame de victoire », où a été dite la messe en hommage à la défunte. Fin du premier épisode du rituel funéraire de Françoise Foning.

Serge Aimé Bikoi, Journaliste indépendant.

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