Vous avez garé là, deux de vos voitures fabriquées localement et par vous-même. Présentez-nous les, s’il vous plait.
En fait elles sont de marque VM, c’est-à-dire « v » comme véhicule et « m » comme moto.
Et quels sont les éléments qui ont permis une telle conception ?
Disons que je les ai conçues à partir des pièces de motos.
On voit bien que pour l’instant vous ne mettez pas encore l’accent sur l’esthétique de la chose, même si le génie est à féliciter…
Pour l’instant, vous l’avez-vous-même dit. Mais pour dire vrai, ces voitures sont conçues pour des zones rurales. C’est pour faciliter le déplacement des agriculteurs et de leurs biens vers les marchés.
Et d’où vous vient une telle idée ?
L’idée me vient du constat fait il y a quelques temps ; vous savez, en saison pluvieuse, les agriculteurs ont beaucoup du mal à rejoindre les points d’écoulement de leurs produits. Le fait que les voitures soient quasi inexistantes dans ces zones, et que les motos seules ne parvenaient à porter le maximum de produits agricoles, il m’a semblé opportun d’agir. Et ces voitures miniatures mais efficaces, sont la résultante de cette initiative.
Quelles en sont les caractéristiques ?
Comme je vous l’ai dit tantôt, les VM (véhicules-motos) sont fabriqués avec des accessoires de motos, c’est-à-dire le moteur, les roues, les phares de motos, les amortisseurs motos, bref tout est moto dans la conception de ces voitures, sauf bien sûr la carrosserie qui émane de ma propre inspiration. Un véhicule peut nécessiter les accessoires de deux à trois motos. En fait pour l’instant j’en ai produit deux modèles, dont une qui est une commande et l’autre destiné aux travaux agricoles. La vitesse maximum du VM est de 90 km/h. Je vous explique pourquoi ; je me suis basé sur le rapport poids-puissance. Tenons un moteur de moto de 150 de cylindré ou de petit moteur de un cheval vapeur et demi, on ne peut pas lui donner une masse très lourde. De ce fait, nous faisons tout afin que la masse totale soit de 800 Kg pour 300 kg de charges.
Ça vous a prix combien de temps, la conception d’un VM ?
La conception prend beaucoup de temps, mais la réalisation en prend beaucoup moins ;
Et à combien estimez-vous leur prix ?
Disons, environ un million et demi. Mais avec ce moyen de locomotion, le planteur au village peut travailler, aller à la maison se reposer, et repartir au champ sans être inquiété.
Vous êtes venu exposer ces inventions au SIARC, certainement aux fins d’attirer l’attention du gouvernement…
Exactement, vous avez tout compris ; en fait si jamais l’Etat m’en donne les moyens, si je prends un crédit, je pourrais ouvrir une usine de moules où je vais façonner des ailes, des capots, et il ne me restera plus qu’à assembler les pièces mécaniques. Je pourrai prendre toute une équipe de personnels avec qui on produira au moins 10 véhicules en un mois.
Avant de vous lancer dans la fabrication des véhicules, que faisiez-vous de votre temps ?
J’ai toujours été un inventeur ; j’avais mis en place il y a quelques années, une unité de transformation de cacao, de l’écabossage jusqu’au produit fini. Actuellement le gouvernement est en train de prototyper une série de machines, s’inspirant de cette invention. A partir de là, nous pourront désormais mieux exporter et avoir une valeur ajoutée. Voilà un peu ce que j’ai fait pour mon pays.
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