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Portrait: Douleur

Comme le dit si bien ce proverbe, « On est mieux servi que par soi même », pour rédiger la Biographie de “Douleur”, il faut être Deïdo de souche, y naître et y avoir grandi, et mieux connaître l`artiste. “Douleur” fait partie de cette race d`artiste dont la source d`inspiration est intarissable à cause de la teneur de ses textes et le message que ces derniers véhiculent.

Enfance

Comme la majorité de tous les natifs Deïdo de sa génération, “Douleur” est né à Deïdo et a fait ses études Primaires à l`école Publique du même canton, au terme de ce cycle; il s`inscrit au Collège DE LA SALLE et ceci dans la filière (Electricité) pour se faire une carrière solide pour les lendemains meilleurs.

Cycle Secondaire

Au bout de sa première année du (Secondaire Technique), il commence à ressentir les incompatibilités d`humeurs qui existent entre les conducteurs électriques, les tournevis et les ressources naturelles dont il dispose et qui sont: Sa voix, Son inspiration et ses Textes.

Pour conclure cette aventure estudiantine, “Douleur” classe ses crayons, range ses classeurs et son bleu d`atelier au placard, ceci pour la conquête des horizons nouveaux. Sans aller très loin dans ses recherches, il traverse sa rue de “ Bonantonè ” à Deïdo et rencontre son cousin SAMMY NJONJY, guitariste émérite qui faisait déjà les beaux jours de SALLE JOHN dans l` Ambassbey.

Le Virus musical de Douleur

“Douleur” travaille ses compositions avec ce dernier et finit par trouver des mélodies convenables à son inspiration artistique. Dès cet instant il chante ses compositions avec ce guitariste, et commence à se faire connaître dans son quartier Bonantonè, puis par le tout Deïdo qui venait prendre un pot dans le Club de son père.

Sans relâche, “Douleur” travaille en profondeur, pour composer des chansons significatives et éducatives, en somme du (Makossa imbibé du « beat” d`Essèwè) un rythme bien aimé du clan SAWA dans le littoral lors des veillées funèbres.

Dès cet instant, Il devient populaire au point où chanter pour les clients de son vieux devenait un devoir de tous les jours, par la même occasion il apprend à taquiner les cordes de chaque guitare qui lui passait sous les bras.

Contact avec son premier producteur

Dans la tête de “Douleur », les méninges moulinent d`autres pensées progressives et rémunératrices; objectif : se faire connaître au-delà du pré-carré natal qu`est son village Deïdo.

Dans la multiplication des contacts, il ne rencontrera aucun producteur intéressent au Cameroun. Nous sommes vers la fin des années 80, une occasion s`offre à lui d`où il rencontre le batteur EBENY DIHAN, camerounais d`origine Yabassi, bien connu sous le sobriquet de « Ebeny Donald Wesley ». Ce dernier faisait la « Une » des percussions de toutes les chansons Makossa de l`époque 80.

 

Pour avoir écouté quelques chansons du chanteur Deïdo pendant l`un de ses multiples séjours au Cameroun, Weslay décide de faire déménager l`artiste pour l`autre coté de l`atlantique, plus précisément à Paris où il a fait sa base.

Le 26 juillet 1981 c`est la date fatidique comme aime le dire Douleur, Wesley embarque « l`artiste » dans l`aventure musicale de la cour des grands, où ce dernier rencontre tous les requins de la crème musicale de chez nous opérant dans l`hexagone.

Après maints fracas et déboires professionnels entre les deux associés, les nouvelles données changent toutes les promesses du Producteur. Dans la tête de Douleur, il trotte une dette morale, Faire un disque et au plus vite.

Dans cette affaire, Douleur mettra les pieds en studio, juste pour monter une maquette non finie avec Wesley. Durant 2 années de copinage sans aboutissement avec son producteur parisien, la dislocation naît et le disque ne verra jamais les bacs, ce qui monta la moutarde dans le nez de l`artiste et il finira par claquer la porte de « Wesley ».

Deuxième contact, ce fut avec TOTO G (Toguy) : Naissance de son 1er Disque

Dans son harcèlement habituel, il continue de renouer des contacts dans le milieu camerounais à Paris, et le premier qui s`offre à lui est bien celui que Wesley sollicitait comme arrangeur.

Sans tarder, en sa qualité de professionnel inqualifiable et surdoué, Toto Guillaume décide de goupiller le 1er Album de « Douleur » à la hâte afin de faire connaître son poulain dans le marché africain.

Tout va si vite et le 1er 33 Tours de “Douleur » voit le jour en été 83 dans une pochette noire sans management de design et sans photo, d`où naît l`énigme de savoir qui est ce chanteur au nom de « Douleur ».

A partir de celui-ci, le tout Douala fredonnera les titres « NEN BOBE » (J`ai broyé du noir) y compris “NKONKELE” (la grippe sentimentale), des titres très parleurs qui relatent ses moments difficiles et ses amours d`antan perdus.

2ème Disque (NKUMBELE) ..,

Le succès du 1er Album est révélateur et plein de textes significatifs. Toguy le sait et aime ce genre d`artiste riche en inspiration. A peine les émotions calmées au Cameroun, “Douleur” travaille encore plus dur avec en projet, mettre sur pied le 2ème Album qui doit confirmer sa place discographique dans le marché camerounais où on ne fait de cadeaux à personne.

En 85 Toguy réunit son staff à Paris et monte la maquette de “NKUMBELE. Ce disque fait un plein tabac avec son titre (ALLO MADEMOISELLE), qui marchera très fort en Afrique de l`Ouest, ceci pour avoir utilisé des tons et le laconisme Ouest Africain.

3ème Album de “Douleur” (WAKE UP AFRICA)

 

L`album du divorce avec TOTO Guillaume le producteur. A peine les ventes de NKUMBELE stabilisées en Afrique et particulièrement au Cameroun, Toguy le même producteur est convaincu que “Douleur” est juteux en inspiration et peut faire des chansons à tour de bras, sans se lasser.

L`artiste revient en studio une année après pour mieux polir son image dans la crème artistique camerounaise de Paris et de Douala. Pour l`honneur, il fera une chanson pour Nelson Mandela qui à l`époque se trouvait dans les geôles Sud-Africaines, et un autre titre “COCO A SENGA SESE” (Coco souffre), chanson dédiée à sa mère qui décèdera quelques temps après.

La traversée du désert de “Douleur”

La séparation avec Toguy et la traversée du désert vont de pairs. Comme à l`accoutumée, les alliances avec les producteurs camerounais ont toujours un parfum d`arrière goût de divorce qui plane en filigrane et en permanence. “Douleur” se met en retrait pour faire ses comptes d`où il se sent lésé puis, met fin à ses turpitudes avec son Producteur Manager cité plus haut.

Il ne se décourage pas

“Douleur” fouille encore dans sa besace question de trouver la dernière cartouche pour atteindre sa cible. Au Cameroun, le passage à vide de l`artiste est confirmé, même les radios locales le diffuse sporadiquement, et tout le monde croit “Douleur” noyé au fond de son traditionnel fleuve Wouri, bref fini. Cependant d`autres “Douleur” naissent à Douala et reprennent ses chansons aux longues phrases sans ponctuation à couper le souffle.

Douleur et les Batteurs

Pendant cette période de vache maigre, il est contacté par “Guy BILONG” un autre batteur professionnel comme Wesley, qui décida de faire un “bœuf musical” en réunissant dans le même studio, plusieurs grands chanteurs du Makossa. “Douleur” y mettra un grand titre (NYOUMA NYOUMA) qui se décrit par (l`Ambiance) et l`album sera baptisé (Makossa Guest Stars), en somme un bon produit.

4ème Album de “Douleur”

A noter que chaque album de “Douleur ” et ses titres retracent une histoire vécue quelques parts. Devenu un habitué des studios, “Douleur” devint exigent tant dans la qualité du son que du numéraire, il va à la rencontre d`un autre producteur, “Maurice TANYE de Kanibals Records Paris” où il croit trouver son compte.

Il sort donc un autre album baptisé “ BENEGROUNG ” (Le Cimetière) comme pour exprimer sa résurrection après le silence, ce dernier sera arrangé par LOBE Valéry (Valo), batteur percussionniste. “Valéry Lobè” y mettra toutes les sonorités métalliques pour épicer le “ beat ”, le titre phare fut “ Travailleur immigré ” dédié aux africains en souffrance en France et “ Moussango ” qui signifie (la paix).

Dans la même galette Il fera également hommage au défunt (Bebey Black). La paix se fera donc avec tout le monde y compris ses détracteurs dont il ne cita jamais les noms lors de son passage à l`émission “ Tête d`Affiche ” à la FM 105 en 98.

Règlement de comptes

L`artiste sait le faire. Pour mieux régler ses comptes et remettre les pendules à l`heure, il peaufine sa stratégie d`artiste chanteur professionnel. “Douleur” découvre les 80% des arcanes de la machine productive et monte sa propre maison de Production, sous le slogan “ TIGER`S SOUND PRODUCTION ”. On n`est donc à l`heure du numérique et il faut graver le son sur CD.

“ Douleur” reprend tous ses grands titres sans modifications et les compilent dans ce support de nouvelle technologie pour mette fin à toutes les exploitations sauvages des ses œuvres à succès. Dans cette lignée, il sort deux CD. Le 1er sera the “ BEST OF DOULEUR” sur la pochette le masque du visage tombe peu à peu et on découvre son visage, puis peu après il fait “BENYENGUE BA DOULEUR” toujours des chansons déjà parues dans ses précédents disques.

“Douleur” dans la Cour des Grands

Avec l`arrivée du phénomène JPS, sous la Direction de A. TOURE “Douleur” rentre dans la cour des grands avec son 6ème Album qui s`appellera “ FUREUR” et ce fut vraiment la fureur de vaincre et d`être autonome dans la gestion de sa carrière.

Cet album est complètement différent des précédents, le Chanteur sort le gros de son inspiration pour se faire remarquer sur tous les plans, (Textes plus messagers, sonorités numériques, technique du chant, changement de son look qui deviendra plus Rasta). Entre temps il perd son père à Douala au début de son concert au Cinéma le Wouri, il termine son concert pour s`occuper du reste après.

ARMAGUEDON

7ème album baptisé par une expression bizarre. La confection de “ ARMAGUEDON ”a réuni pas mal de professionnels comme pour dire (Vas de l`avant nous te soutenons). “Douleur” a mis tous les atouts dans son camp pour convaincre.

Les lignes saxophonistes sont revues, corrigées et jouées personnellement par le (Grand Manu), ce qui lui vaudra une place de choix pour quelques interventions de chants dans le propre disque de Manu paru à la même période et intitulé (MBO` A SU).

Quant on sait les exigences de Manu en studio, il faut dire bravo “Douleur” et Salut l`Artiste, le Cameroun tout entier et particulièrement ton Deido natal te soutiennent comme pour dire: Tu es le lion indomptable de la musique camerounaise. Que dire encore de “ Douleur” ?

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