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Blanche Bailly: «Très jeune on se moquait de mes grosses fesses, aujourd’hui je les assume »

Cette bombe africaine nous vient de KUMBA au Cameroun. À l’âge de 13 ans elle est allée poursuivre ses études en France où elle obtient son bacc et plus tard  a rejoint Londres où elle a trouvé du travail. Mais la passion pour la musique était si forte qu’elle a décidé de tout laisser tomber en 2015 pour revenir au pays et lancer sa carrière. Voici Blanche Bailly…

Bonsoir Blanche Bailly, votre séjour à Yaoundé se passe bien?

Bonsoir à vous, et merci pour cette attention. En fait je suis au pas de course ; je suis arrivée aujourd’hui  (dimanche 23 juillet 2017) et je dois rentrer à Douala très tôt demain.

Et comment maintenez-vous la pêche?

Je dirais que le fait de savoir mes fans aussi nombreux me booste énormément. Vous savez, c’est le rêve de tout artiste : enchaîner des dates, être proche des fans, se faire beaucoup d’argent. C’est un peu tout ça ma force.

On a connu votre titre KILLA, puis des covers notamment SAWA ROMANCE de Locko, mais également KAM WE STAY qui a un discours contraire à MIMBAYEUR…

Non en fait les gens confondent un peu ; dans « Mimbayeur » ils se sont focalisés sur la phrase « Ndjomba no bi marred » qui leur rappelait la chanson de Nicole Mara or ici il s’agit de l’histoire d’un couple dont le mec se prend trop la tête  (un mimbayeur). Alors quand survient la rupture, il traite la fille de tous les noms d’oiseaux et à elle de pleurer que le ndjomba ou encore le « viens on reste » n’est malheureusement pas le mariage.

Vous exhibez beaucoup vos formes généreuses, vos jolis tatouages… Y en a à qui ça fait fantasmer mais d’autres trouvent cela vulgaire.  Que leur dites-vous?

Vous savez un artiste c’est tout ça c’est-à-dire le talent, le physique, la beauté,  bref des atouts qui font qu’on vous sollicite pour des publicités, des rôles dans des films, des clips d’autres artistes, etc. Ceci dit, le fait que j’exhibe mes formes africaines découle aussi de la confiance en soi car d’où je viens, on se moquait de mes grosses fesses, on me trouvait grosse et j’ai fini par me détester, j’étais mal dans ma peau. Vous savez, quand on ne peut changer une chose, on l’accepte. Et moi en grandissant j’ai fini par m’accepter. Je revendique aujourd’hui et assume mes formes africaines.

Revenons sur le vidéogramme de MIMBAYEUR, la tapette sur vos fesses, votre baiser langoureux avec Mink’s… D’aucuns trouvent ces scènes osées. Que leur dites-vous ?

Quand j’entends les retours de certaines personnes sur mon clip ça me fait trop rires. Je ne comprends pas pourquoi les gens sont si choqués au point de s’ériger en donneurs de leçons or ils font pire. Moi quand j’écris une chanson et quand je réalise un clip je veux qu’ils soient plus réels que possible. Dans MIMBAYEUR ce qu’on voit c’est le vécu de nos jeunes aujourd’hui, ce sont des gestes qu’on fait au quotidien rien de bien tabou. Curieusement ils n’ont pas vu les parties où Mink’s me violentait…

On rappelle que vous faites partie des talents de Buea qui aujourd’hui ont pignon sur rue…

 

Oui Buea est la fondation de la musique urbaine camerounaise aujourd’hui. On est une famille, on est conscient de ce qu’on représente et c’est pour longtemps. Bref en termes de prods, Phillbillbeat reste mon beatmaker mais j’ai collaboré avec Salatiel et mon prochain single qui arrive c’est Blaise B qui l’a travaillé – ça c’est une exclu que je donne à culturebene-, sans oublier mon EP qui arrive et où l’on retrouvera plusieurs collaborations notamment avec Daphné.

Êtes-vous en couple? Comment gère-t-il votre carrière et tous ces compliments à votre endroit? C’est pas chose facile on imagine…

Malheureusement je ne suis pas en couple. Vous voyez quelqu’un en ce moment avec une Blanche Bailly, vous? Il faudrait qu’il soit très patient, compréhensif, posé et mature. Et jusqu’ici tous ceux que j’ai croisé n’ont pas ces qualités.

Seriez-vous prête à laisser la musique pour fonder un foyer?

Non oooh, pourquoi? Je ne peux pas sacrifier ma musique; celui qui m’aime devrait pouvoir me soutenir dans ma carrière et non m’en dissuader. Je ne cherche pas à devenir une femme au foyer qui attend tout d’un homme. C’est d’ailleurs dommage de voir qu’en Afrique beaucoup de jeunes filles n’aient aucune ambition dans la vie et rêvent d’épouser un homme qui leur donnera tout. J’ai passé la moitié de ma vie en Europe et j’ai une mentalité différente. Moi j’ai tout abandonné pour ma carrière et je ne suis pas là pour blaguer. Je me suis tapée 13h de boulot par jour quand certains dormaient et quand j’ai pu réunir assez pour ma carrière je me suis lancée. On ne voit que la BELLE Blanche qui fait rêver les hommes or derrière ce visage se cache une femme forte qui bosse dur. C’est ça la clé de mes succès.

On va se quitter, tout en précisant que vous êtes en plein dîner mais avez accepté de nous répondre; bon appétit!

Merci encore culturebene!

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