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Corry Denguemo : « Je suis entrain de me préparer à revenir »

Elle charge désormais ses ambitions de coryphée aux cauris, pour lever sur le mât du monde, les symphonies de son continent. Absente de sa scène originelle pour de meilleures expériences, voir Corry Denguemo suscite les interrogations suivantes. Lisez l’entrevue avec la chanteuse.

Tu es connue comme chanteuse émérite du groupe Macase. Ça fait longtemps que tu l’as quitté pourtant. Pourquoi cette séparation ?

Humm ce n’est pas une séparation, je fais toujours partie de la case ! Comme j’ai coutume de dire, puisque je fais autre chose à côté, c’est-à-dire j’évolue en solo à côté, et voilà quoi… Je voulais voir d’autres choses, rencontrer d’autres personnes, travailler avec d’autres personnes, voir un autre univers, ne pas rester enfermée dans un seul truc …

Il y’a également un concept que tu as impulsé « Mango Night » que tu laisses orphelin ?

Ce n’est  pas un abandon, il y’a des festivals qui se passent partout dans le monde, on n’a jamais su qui a été à la base. Je ne sais pas pourquoi tout le monde veut toujours me mettre ça sur le dos. J’ai commencé un truc, que je sois là ou pas et que d’autres personnes continuent, j’aimerais qu’on le prenne comme si je suis toujours là. Je fais toujours partie de l’équipe, je gère à distance, j’apporte mon expertise même si je ne suis pas là mais ça continue. Ce qui est seulement dommage, c’est que les gens veulent toujours voir les mêmes têtes. Il faut être habitué aux nouvelles têtes parce qu’il y’a une nouvelle génération, il faut tendre la main, il faut ouvrir. Il ne faut pas rester là à s’asseoir et dire que non ! Et déjà ce n’est pas pour toute seule. Je suis avec Paulin Bertrand Bidzogo qui est mon collaborateur depuis le début, avec qui on a créé Mango Night. Je ne suis pas seule, et on a toute une équipe qui travaille dessus. Et je pense que les gens devraient s’habituer à la même équipe. Ils se ferment quand ils voient la nouvelle équipe et pourtant ce sont des jeunes qui veulent travailler. Il faut aussi montrer le chemin aux autres. Si je meurs aujourd’hui ça meurt ? Non ! Il faut quand même que ça continue en la mémoire de … peut-être ! Donc, je pense que ce que je peux dire c’est que les gens continuent à venir quand Mango Night est produit, et à faire comme au départ, comme ils ont commencé. C’est dommage qu’on veuille toujours voir les mêmes têtes. C’est vraiment dommage. Donc, ce n’est pas un abandon, on est toujours là. Et même à distance, l’expertise est toujours là, avec internet, le téléphone, on peut faire tout ce qu’on veut quoi !

Corry, tu es une native de Centrafrique, tout comme Idylle Mamba. Mais beaucoup ne te savent pas ainsi mais plutôt Camerounaise et le pays t’a d’ailleurs adopté comme une de ses filles.

Beinn, simplement parce que ma mère est camerounaise. Ma mère est Essomba, mon père lui, il est Centrafricain. Je porte le nom Denguemo, n’est pas camerounais. C’est un nom Centrafricain. Denguemo, c’est un nom Mandja de la Centrafrique. Je suis homonyme de ma feue grand-mère, simplement. C’est vrai que beaucoup de gens  ne savent pas peut-être ça ou ils refusent de l’accepter, mais je suis comme ça, c’est moi, c’est ma personnalité. Denguemo, c’est moi quoi c’est Centrafricain, c’est moi !

Depuis deux, trois ans déjà, tes actualités présentent tes spectacles Outre-Manche. Peux-tu nous dire pourquoi on en parle de l’autre côté mais pas ici ?

 Euuuhh ! C’est parce que je ne veux pas encore trop en parler… Parce que je ne veux pas encore trop parler de moi. Je veux qu’on m’oublie d’abord en fait ! Je suis entrain de me préparer à revenir. Mais bon, c’est vrai que de l’autre côté ça va très bien. Je fais pas mal de festivals… J’ai été en Thaïlande deux fois cette année, en Suisse, en Allemagne. Là, le mois prochain, je vais à Cotonou pour une semaine, après je vais en Suisse pour un autre événement. Après, je vais à Nantes, après… Bref, j’ai tout un calendrier quoi !

Motus en tout cas, sur cette actualité chaude que tu préserves  jalousement pour plus tard… Mais en même temps, il y’a toute une génération derrière toi, comme Krisss Lady pour qui tu as pris la peine de te déplacer aujourd’hui. Quelle est ton opinion sur ces jeunes qui prennent leur envol ou reprennent le flambeau de leurs aînés ?

Beinn ! Je crois que c’est une bonne chose. J’ai vu Krisss quand elle commençait, elle voulait passer sur le Mango Night. C’est vrai que sur le Mango Night, on est assez stricte sur le live. Je lui ai dit, il faut que tu travailles, parce qu’à l’époque, elle ne chantait pas très juste et je suis agréablement surprise de voir ce soir qu’elle a beaucoup évoluée. C’est agréable à voir et à écouter, à savoir surtout qu’elle travaille, que les jeunes travaillent parce que même comme je ne suis pas là, je reçois beaucoup de demandes pour le Mango Night. Et, au moins, ça galvanise parce qu’ils ont une scène sur laquelle ils peuvent passer et ça les amène à travailler. Moi, je crois que c’est une très bonne chose parce qu’il ne faut pas s’asseoir sur ce qu’on a déjà et se dire qu’on est les seuls et les autres, on s’en fout. Il faut tendre la main aux autres, parce qu’on est tous de passage. Il faut faire sa part et après, on tirera notre révérence. Il faut qu’on laisse la place aux autres. Je pense que c’est très bien que les jeunes commencent, parce qu’il y’a un gros potentiel au Cameroun et il ne faut pas lâcher prise. Juste qu’il faut savoir ce qu’on veut et ou va. Il ne faut pas le faire pour un intérêt particulier. Il faut le faire avec le cœur et foncer quoi !

Un petit message de Corry Denguemo à ses fans et à tout le monde ?

Corry Denguemo est là, même comme on ne l’a voit pas, elle est là… Donc, euh je pense à eux. Et vraiment c’est un autre public maintenant que j’ai, d’autres fans et euh c’est vrai que le public camerounais me manque aussi. Mais comme on dit, l’homme propose, Dieu dispose. J’espère que d’ici quelque temps, je reviendrai avec quelque chose de nouveau pour faire écouter à tout ce monde qui m’aime bien, et que j’aime aussi, à mon premier public. Ce public qui m’aime et que j’aime autant. Ce public que j’affectionne, parce que c’est d’ici que je prends l’envol. C’est d’ici que je puise mon inspiration, mon univers, mon feeling, bref ils me manquent et bientôt peut-être, je serai de retour.

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