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DJ Roland : « Quand un DJ est bien quelque part, il n’a aucune raison de partir ».

Merci de nous recevoir chez toi Dj Roland ; c’est un réel plaisir.

Bonjour à vous et bienvenus chez moi ; j’en suis tout honoré.

C’est plutôt la grande forme, on dirait…

Ça va, ça va ; c’est vrai que la période des fêtes qui vient de s’achever nous permet de prendre un petit repos.

Si tu nous racontais comment est-ce que tu arrives dans le monde du Djing (Disc-Jockey) ?

Bah disons que je n’ai pas vraiment eu le choix (rire), je suis né dans ce métier ; mon père, Jules Etoundi, avait une discothèque dans la ville de Mbanga (la ville qu’a un peu rendu célèbre l’artiste Lapiro de Mbanga) en 1982, qui avait pour nom Disco City Sound. Bref, la passion est née dès mon enfance et je crois qu’il m’était presqu’impossible de ne pas en faire une profession plus tard.

Comment s’est faite ton entrée effective dans le milieu professionnel ?

Si j’ai bonne mémoire, disons que je me lance professionnellement en 1995, à l’époque des « double lecteurs », pour ceux qui s’en souviennent ; c’était en fait ce matériel qui faisait la différence entre un DJ amateur et un DJ professionnel. Je faisais mon secondaire du côté de Njombé (à quelques kilomètres de Douala), où j’ai fait la rencontre d’un certain DJ Ramo, ainsi que DJ Hervé ; on va dire que c’étaient là mes initiateurs. A l’époque on bossait du côté du VATICAN Night-Club. C’est de là que tout est parti véritablement.

La suite on la connait ; tu as tourné dans pas mal de grosses boites à Douala et à Yaoundé. Peux-tu partager avec nous ces expériences ?

Disons qu’au départ c’était plus par passion que je bossais dans ces boites ; moi je suis informaticien de formation et de profession, mais à l’époque où j’étais encore étudiant, je faisais du Djing (ça se lie Di-Jaying) plus pour épater et m’amuser car j’adorais ça. A Douala j’ai quelques Clubs à Bonabéri, puis je suis monté à Deïdo où j’ai bossé au Big Ben’s, puis c’était à l’Aristocrate Night-club. C’est après cela que j’atterri à Yaoundé, mais cette fois-ci avec la ferme conviction  de faire ce métier de façon professionnelle, c’était en 2005. Là je pose d’abord mes valises au Mvet Night-club. En 2007 c’était au tour du 118 night-club, puis je repars pour le Complexe Le Dreams à Mfou, et delà je suis sollicité au Djeuga Palace pour l’Olympic Club. C’est du Djeuga Palace que je pars pour le VIP ROOM, du VIP ROOM pour le Katios, et là je viens de signer mon retour à l’Olympic Club du Djeuga Palace.

Pourquoi tant de déplacements, serais-tu un nomade des platines ?

(Rire) Rien à voir ; c’est juste que, comme je l’’ai mentionné plus haut, j’ai de ça ma profession. Et qui dit professionnel dit forcément « déplacement », en fonction des propositions, des opportunités également.

La raison ne serait-elle pas aussi la rémunération assez maigre de certaines boites de nuit ?

C’est en partie ça ; mais le problème peut tout aussi ne pas être dû aux finances, mais à la gestion. Vous savez, il peut arriver qu’on ne soit pas d’accord sur le fonctionnement que veut nous imposer la boîte, qui viole les termes de notre accord. Donc généralement c’est par déception qu’on décide de quitter l’établissement. Aujourd’hui beaucoup ont des préjugés sur les Djs, mais je vous dirais que quand on est à l’aise quelque part, tu n’as aucune raison de partir.

Quand tu dis être DJ en te présentant à un tiers, quel regard jete-t-il sur ta personne ?

Je dirais qu’aujourd’hui les choses ont beaucoup évolué ; les gens ont compris qu’il n’y a pas de sot métier. Vous savez, à une certaine époque les footballeurs par exemple, étaient traités de tout, mais de nos jours ils sont très respectés. Pareil pour le DJ, sa position dans la société aujourd’hui est de plus en plus valorisée.  Ils sont nombreux, les DJs qui sont instruis, et ça change la donne.

Combien gagne un Dj en club ?

Je dirais qu’en moyenne c’est entre 200 et 300 mille francs…

C’est assez pour lui ? Quelle est votre période favorable ?

Disons qu’aujourd’hui j’estime que c’est pas assez, par rapport aux efforts que ça demande pour être toujours au top et satisfaire au maximum la clientèle. Mais on espère que cela va changer. Pour répondre à la seconde préoccupation, je dirais la période des fêtes, car nous recevons beaucoup de gens, donc pas mal de pourboires, etc.

C’est quoi votre fréquence de travail ?

En général c’est 4 à 5 jours par semaine ; c’est vrai que ça dépend aussi des contrats avec la boite.

Et où en est votre syndicat LPDJ ?

Pour parler de la Ligue Professionnelle de DJs, je dirais déjà que je suis secrétaire régionale (région du centre) ; vous savez, c’est un costaud projet, donc qui nécessite de la patience pour pouvoir évoluer progressivement. Nous avançons progressivement, mais nous sommes butés à des petits conflits, mais sans réelle conséquence. Ça va aller.

A quand le disque de DJ Roland ? Sous d’autres cieux, les DJ ont cette particularité de sortir des albums ou compilations…

Honnêtement, j’y pense ; déjà la musique pour moi c’est une passion. Aujourd’hui un vrai DJ ne devrait pas se limiter au cadre du Djing, il est sensé pourquoi pas, se lancer dans la production. Là je suis en train de penser établir un studio de production son ou une écurie, pour encourager les jeunes, car ils débordent de talent.

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