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AL FARUQ : « Etre champion d’Afrique me conforte que le slam poésie est ma voie… »

Vainqueur de la première édition de la coupe d’Afrique de Slam Poésie, quels sentiments au lendemain de ce sacre et comment as-tu trouvé les autres candidats ?

Une grande fierté doublée d’une impression de faire partie d’un monde : celui du Slam. Pour moi qui étais très intimiste dans mes écritures, le fait de voir d’autres personnes être touchées par mes  textes et partager mon univers est gratifiant. Ça l’est d’autant plus que chaque  candidat avait le potentiel nécessaire pour arracher le trophée. Etre le vainqueur me conforte que le slam poésie est ma voie.

La bataille pour le titre n’a du tout été une partie facile pour toi face au Sud-Africain. Peux-tu justement nous en dire un peu plus sur le texte qui t’a offert ce trophée ?

En finale j’étais face à Thuthu, un slameur à la mimique assez impressionnante. Le choix de mon texte  »Amour capitale » a été, je pense, décisif. Ce texte est écrit sous forme de lettre dans laquelle un homme déclare sa flamme tout en tournant des chansons célèbres en sa faveur ( Ne me quitte pas de Brel, J’me tire de Gim’s…) et promet de faire faire à sa bien-aimée le tour du monde. Le texte est rédigé sur la même base technique du  »name droping » , sauf qu’à la place des noms, j’ai préféré utiliser des pays, des villes et quelques capitales.

Par exemple, plutôt que de dire « tôt ou tard, je ferai débarquer sur ton port les feux bénins de mon amour », j’écris « tôt ou Qatar, je ferai débarquer sur ton Portugal les feux Bénin de mon amour ». Par ailleurs, au lieu de « J’ai la manie de fumer mes havanes quand je suis à bout », je mets « J’ai la Roumanie de fumer mes Havane quand je suis Abou Dhabi », l’idée étant d’installer un jeu de sonorités et de laisser sous-entendre que la bien-aimée aura la chance de visiter chaque ville, chaque pays, chaque capitale si elle accepte les avances de son soupirant.

Est ce qu’on ne doit pas aussi associer ta victoire au dynamisme de la scène slam sénégalaise finalement?

Le Slam sénégalais est très dynamique. Nous prenons d’assaut les bureaux administratifs, les artères publiques, les établissements scolaires, les amphithéâtres, les restaurants, les festivals et divers autres tremplins. Nous sommes de plus en plus nombreux, nous sommes extrêmement habiles avec les mots et les gens prennent de plus en plus conscience de l’impact que nous autres troubadours en jeans et en t-shirt pouvons avoir sur la marche du pays. Je suis très fier de venir de là.

Un mot sur l’organisation de la compétition dans l’ensemble ?

La CASP en est à son édition zéro, Tout est à construire. Heureusement que les organisateurs ont fait preuve d’une grande souplesse et s’en sont ouverts aux avis des slameurs à propos de certains points décisifs de la compétition. Cela rassure et augure d’une meilleure gestion dans les prochaines éditions.

Macky Sall, président du Sénégal, s’est empressé de te féliciter. Une double victoire pour toi peut-on dire? Quel effet cela te fait-il?

Cela fait toujours plaisir d’être reconnu dans ce que l’on fait. J’ai accueilli les félicitations du Président de la République avec honneur et fierté de la même manière que tous les messages que j’ai reçus de mes amis, parents et proches.

Après cette CASP, quels tes projets à venir?

J’ai mis sur pied le Collectif  »Slamansa » dans ma Casamance natale. Depuis le mois de septembre, nous travaillons à travers les ateliers d’écriture Slam’Tente sur le projet  »Slamons les consciences ».

Ce projet prend en charge des thèmes de société que l’on retrouve dans notre région tels que l’excision, les mariages forces, la drogue… La restitution de ces ateliers se fera du 20 au 23 décembre prochain. L’autre projet collectif est « Heal evils with words », porté par l’artiste chanteuse Lajoya et dans lequel j’ai été invité. L’objectif du projet est de réaliser 10 mini vidéos pour dénoncer toutes les formes de violences faites aux femmes par la voix de femmes mais également celle des hommes. Enfin, j’ai un projet de recueil de poèmes en stade avancé et un projet musical en vue.

Propos recueillis par Ebah Essongue Shabba

 

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