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Restitution culturelle : « Il n’y a pas que les biens, il y a aussi les traditions orales africaines »

C’est l’historien et écrivain guinéen Djibril Tamsir Niane qui a soulevé la question à Dakar lors d’un colloque consacré à l’historien sénégalais Yoro Khary Fall, disparu en 2016 à 67 ans.
En plein débat sur la restitution des œuvres culturelles, les déclarations du Guinéen Djibril Tamsir Niane apportent un nouvel angle d’approche à cette question. Fin novembre, à Dakar, l’écrivain et historien a indiqué qu’« il faut aussi une restitution des documents de tradition orale collectés par des institutions américaines, dont la Fondation Ford ».
Référence à l’initiative de l’Unesco de 1967
Dans le cadre d’une table ronde intitulée « Le banquier des historiens », le spécialiste de l’histoire du Mandé et auteur de l’ouvrage Soundjata ou l’épopée mandingue, publié chez Présence africaine, a rappelé un fait de grande importance initié par l’Unesco en 1967. Selon Djibril Tamsir Niane, l’organisation onusienne en charge de la culture s’était lancé cette année-là dans une campagne de collecte des traditions orales africaines. Côté américain, la Fondation Ford s’était investie dans cette initiative et avait donc recueilli des éléments importants du patrimoine africain. Selon l’auteur d’Histoire de l’Afrique occidentale » et de l’ouvrage Le Soudan occidental au temps des grands empires, des documents de tradition orale sur El Hadj Oumar Tall se sont retrouvés « dans beaucoup d’universités américaines, notamment à New York ».
Pourquoi les traditions orales sont aussi concernées
Pour appuyer sa thèse d’une nécessaire restitution des documents de traditions orales africaines, Djibril Tamsir Niane avance que « la tradition orale est une matière indispensable qui a une valeur inestimable ». Et d’estimer « qu’il est nécessaire aujourd’hui encore de procéder à la collecte des traditions orales dans tous les domaines, environnement et santé, entre autres ». « La tradition orale est la grande école où l’on apprend tout », poursuit-il, assurant qu’il « n’y a pas un secteur qu’il ignore ». Pour le célèbre écrivain et historien guinéen, « les traditions orales africaines sont des témoignages du passé et peuvent être habilement exploitées pour les besoins de l’histoire ». Cité par l’Agence de presse sénégalaise (APS), il rappelle que « la parole ne s’envole pas, elle reste », et ce, d’autant que « l’enseignement de la tradition orale se fait par l’intermédiaire des griots ». Un argument qui justifie à lui seul que la restitution des traditions orales africaines s’inscrive dans le sillon de celle des biens culturels sur laquelle Felwine Sarr et Béatrice Savoy ont réalisé un rapport remis au président Macron fin novembre dernier.

Par MALICK DIAWARA
Source : lepoint Afrique

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