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Ukraine : le comédien Volodymyr Zelensky élu président !

Le comédien novice en politique Volodymyr Zelensky a remporté dimanche une victoire écrasante à la présidentielle en Ukraine avec 73 % des voix. Le président sortant Petro Porochenko a « félicité » son adversaire.

L’acteur et humoriste de 41 ans a obtenu 73 % des suffrages au second tour de la présidentielle contre 24 % pour son rival Petro Porochenko, de 53 ans, selon la Commission électorale après dépouillement de 85% des bulletins. Ce résultat reflète l’ampleur de la défiance des électeurs à l’égard du pouvoir en place.

À l’issue de quatre mois de campagne hors normes menée essentiellement sur les réseaux sociaux, ce résultat reflète l’ampleur de la défiance des électeurs à l’égard du pouvoir en place et ouvre une page riche en incertitudes pour ce pays en guerre, tiraillé entre la Russie et l’Union européenne.

Des résultats officiels partiels doivent être publiés au fil de la nuit par la Commission électorale, qui a estimé la participation à 15h (heure locale, 12h GMT) à plus de 45%.

  1. Porochenko a reconnu sa défaite et a « félicité » son adversaire

Encore dans l’attente des résultats officiels, le chef de l’Etat sortant Petro Porochenko a toutefois reconnu sa défaite. Les sondages réalisés à la sortie des bureaux de vote, qui lui donnent seulement 25% des voix, « sont évidents et me donnent toutes les raisons pour appeler mon adversaire et le féliciter », a déclaré M. Porochenko devant ses partisans.

« J’accepte cette décision. Je quitte mes fonctions mais je veux souligner avec fermeté: je ne quitte pas la politique« , a-t-il ajouté alors que des législatives sont prévues fin octobre.

« Je ne vous laisserai jamais tomber« , a promis M. Zelensky aux Ukrainiens depuis son quartier de campagne, où il est aussitôt sorti remercier ses partisans, avant de s’adresser à « tous les pays de l’espace post-soviétique »: « Regardez-nous ! Tout est possible ! ».

« Tout est possible », lance M. Zelensky après l’annonce de sa victoire à la présidentielle ukrainienne

Rares sont ceux qui ont pris au sérieux Volodymyr Zelensky, acteur et humoriste de 41 ans, lorsqu’il a annoncé sa candidature en plein réveillon du 31 décembre.

« Casser le système » en restant pro-occidental

Cinq ans après la révolution pro-occidentale du Maïdan, réprimée dans le sang, les Ukrainiens ont toutefois décidé de renverser la table à nouveau. Cette fois-ci, par une élection qui n’a pas manqué de coups bas mais s’est déroulée dans l’ensemble dans le calme et dans le respect des normes démocratiques.

Le raz-de-marée remporté par Volodymyr Zelensky, qui a promis de « casser le système » sans dévier du cap pro-occidental, donne la mesure de la défiance des Ukrainiens envers leur classe politique dont Petro Porochenko est un vétéran.

A 53 ans, ce dernier paie les scandales de corruption incessants depuis l’indépendance en 1991, les difficultés économiques de l’un des pays les plus pauvres d’Europe, et son incapacité à mettre fin au conflit qui endeuille son pays.

  1. Zelensky, un président sans majorité parlementaire

La politique que compte mener Volodymyr Zelensky reste très floue. Président, il va se retrouver chef des armées et responsable de nominations clés. Mais sa marge de manœuvre pour prendre des mesures concrètes sera très limitée faute de majorité parlementaire, alors que les législatives ne sont prévues pour l’instant que le 27 octobre.

Les défis sont immenses dans cette ex-république soviétique, confrontée à une crise inédite depuis son indépendance en 1991. L’arrivée au pouvoir de pro-occidentaux en 2014 a été suivie de l’annexion par Moscou de la péninsule ukrainienne de Crimée et d’une guerre dans l’est qui a fait près de 13 000 morts en cinq ans.

Cette crise a largement contribué aux graves tensions actuelles entre la Russie et les Occidentaux, qui ont décrété des sanctions réciproques. Si elle se confirme, l’élection d’un nouveau président inexpérimenté sera suivie de très près par les chancelleries.

« Il est rare dans une ancienne république soviétique qu’un président sortant reconnaisse sa défaite »

Scrutin suivi par toutes les capitales occidentales

Le scrutin a été suivi de près par les chancelleries occidentales, qui ont pris fait et cause pour l’Ukraine dans son conflit avec Moscou. L’hypothèse d’un retour dans le giron russe semble écartée mais, ignorant tout de Zelensky, elles redoutent d’avoir affaire à une personnalité imprévisible.

Vendredi, le chef de la diplomatie américaine Mike Pompeo a appelé les deux candidats, qui avaient été reçus à Paris mi-avril par le président français Emmanuel Macron.

Selon Moscou, la large victoire de M. Zelensky montre que « les citoyens ukrainiens ont voté pour le changement« , a réagi dimanche le vice-ministre russe des Affaires étrangères, Grigori Karassine, à l’agence de presse russe Ria Novosti. « Le nouveau gouvernement du pays doit comprendre et réaliser les espoirs des électeurs« , a-t-il ajouté.

Quelques heures avant la fin du vote dimanche, le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov avait indiqué espérer que Kiev resterait fidèle aux accords de paix de Minsk de 2015 après l’élection. Ces derniers avaient permis de réduire considérablement le niveau de violences dans la zone de conflit.

Si Petro Porochenko est crédité par ses supporteurs d’avoir rapproché l’Ukraine des Occidentaux, redressé l’armée et évité une faillite de son pays, aucun haut responsable n’a été condamné pour corruption et le processus de paix semble dans l’impasse.

Très en retard au premier tour, il a tenté de mettre en avance son expérience politique, diplomatique et militaire accumulée en cinq ans, mettant en garde sur les risques pesant sur l’Ukraine et se posant en rempart face à Vladimir Poutine.

Il n’est jamais parvenu à reprendre l’avantage sur son adversaire, qui l’a attaqué sur la corruption de son entourage et s’est posé en « type simple » antisystème à l’image du professeur d’histoire sympa élu président qu’il incarne dans une série télévisée.

Car Volodymyr Zelensky doit une bonne part de sa popularité à la série télévisée à succès « Serviteur du peuple« , dans laquelle il incarne un professeur d’histoire devenu chef de l’Etat qui se joue des bassesses de politiciens corrompus et d’hommes d’affaires véreux.

 

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