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Sidiki Bakaba : « les jeunes africains ont soif d’apprendre, Il faut juste leur en donner l’opportunité … »

L’ex responsable du palais de la culture d’Abidjan transmettait alors avec beaucoup de joie ses multiples expériences aux jeunes comédiens venus de toute la sous-région Afrique Centrale. Lors de la représentation devant clôturer ledit atelier samedi dernier au Goethe Institut Kamerun, nous n’avons pas résisté à l’envie de lui braquer notre micro pour quelques commentaires sur cette belle aventure.

Votre séjour au Cameroun dans le cadre de cet atelier sur « le jeu d’acteur et la mise en scène » vous a-t-il satisfait ?

Oui, je suis très content ; j’ai trouvé des jeunes très enthousiastes, vous savez, ce qu’on ne sait pas des jeunes africains c’est qu’ils ont soif d’apprendre. Il faut juste leur en donner l’opportunité c’est tout. J’ai donné 10 années de formation en Côte D’Ivoire, au palais de la culture d’Abidjan que je dirigeais et ce à la demande spéciale du Président Laurent Gbagbo qui voyait que le théâtre était entrain de mourir et surtout l’engouement d’apprendre de la part des comédiens. Comme je vous le disais tantôt, ce qui m’est cher dans ce métier c’est la formation. Transmettre mon savoir et au Cameroun, j’ai trouvé les mêmes jeunes qui veulent apprendre et partager mes expériences avec eux fut un honneur pour moi.

Ont-ils pu assimiler ce savoir, à votre avis, en quelques jours seulement ?

Ce n’est pas pour les flatter, mais je trouve qu’en trois jours ils ont vraiment appris, ce qui m’a d’ailleurs surpris. Pour la représentation que nous venons tous de vivre, j’avais un peu peur que nous n’y arrivions pas, vu les délais, mais là je suis satisfait.

Pour vous, qu’est ce qui leur manquent, pour parler d’épanouissement ?

Il suffit de les encourager, que les autorités prennent conscience de la nécessité de transmettre, car des gens comme moi il y en a partout dans le monde et en Afrique. Qu’on ait des Master Class, qu’on ait des stages ou encore des rencontres avec des jeunes, c’est de cela dont il est question.

Sur quoi vous êtes particulièrement fixés durant ces 03 trois jours ?

Vous savez, l’acteur a un instrument, c’est l’ensemble que constituent son corps, sa voix et son psychique. Tout ça s’entretient, surtout sa diction car il faudrait que même quand l’acteur fait une représentation en sa langue, que l’on puisse comprendre directement son travail d’acteur et sa mise en scène. J’ai dans ce sens pu leurs montrer une série de films de travail et leur ai montré ce qu’il ne fallait pas faire.

Pour vous le fait de ne plus avoir de salles de spectacles favorisait le découragement des comédiens camerounais ?

Non, surtout pas, au contraire, faudrait qu’ils travaillent encore plus ; il faut qu’ils s’approprient des lieux et espaces… vous savez, lorsqu’on m’a donné la direction du palais de la culture, je me suis dit il faut faire quelque chose ; alors j’ai eu l’idée originale de faire mettre une partie de l’avion du feu Président Houphouët Boigny pour l’espace jeu des plus petits. A l’intérieur c’est l’espace lecture, sous l’avion c’est carrément un théâtre et en même temps un cinéma. Vous voyez, il suffit d’un peu d’imagination. J’en ai parlé avec ces jeunes comédiens camerounais, cherchez des espaces et inventez, quand vous commencez votre travail à ces lieux, les gens viendront seuls et les structures qui les encadrent apporteront aussi leur contribution. Moi quand j’ai demandé à avoir une carcasse d’avion, beaucoup ont trouvé l’idée saugrenue, mais au bout de 2 ans, tous sont tombés sous le charme.

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