Etenne Marcel : « la Côte d’Ivoire est plus avancée que le Cameroun dans le domaine de la mode »

Bonsoir Etienne Marcel…

Bonsoir monsieur.

Vos premières impressions ?

Beh écoutez, c’est un réel plaisir pour moi d’être à Perles Rares ; il faut qu’on se serre les coudes, alors quand un frère a besoin de moi à ces côtés je n’hésite pas une seconde de lui apporter mon soutien. C’est de la mode africaine dont il s’agit, alors c’est tout à notre avantage à tous.

On a eu le privilège d’apprécier votre collection tout à l’heure…

Oui (rire) il s’agit d’ailleurs de ma toute dernière collection ; c’est la toute première fois que je la dévoile, c’était une promesse que j’ai faite à Dio Ali et je l’ai tenue. Je pense que cette fois-ci c’est parti, je la montrerai dès cet instant au public partout où j’irai.

Donnez-nous votre avis sur la mode ivoirienne comparativement à celle du Cameroun ?

Il n’y a même pas lieu de faire des comparaisons ; la Côte d’Ivoire est nettement plus avancée que le Cameroun dans le domaine de la mode, c’est-à-dire que quand vous cherchez un employé dans ce domaine, ils sont des milliers (stylistes, modélistes, créateurs…) bref il y en a dans tous les coins, or au Cameroun il est difficile de les trouver pour travailler. Mais je pense que ça viendra peu à peu, j’ai remarqué quand-même qu’il y a pas mal de jeunes qui s’intéressent de plus en plus à la mode, pas mal d’écoles ont également vu le jour. Donc d’ici 5 à 10 ans il y aura une réelle avancée.

On remarque aussi que vous êtes un habitué d’évènements de mode au Cameroun…

(Rire) c’est vrai que je manque difficilement les grands évènements de mode dans le pays, j’étais déjà au « Perles Rares » lors de la première édition, à chaque fois qu’on a eu à m’inviter j’ai toujours répondu présent, c’est un plaisir pour moi quoi.

Selon vous, la mode africaine régresse-t-elle ?

Non la mode africaine ne régresse pas, ou plutôt c’est nous les africains qui faisons en sorte qu’elle n’évolue pas plus comme il faut car on n’a pas cessé de copier l’occident malgré le talent de nos grands stylistes africains. Il est plus qu’urgent de se vêtir à la mode africaine (Pagnes, boubous etc.) Il y en a carrément qui vont faire coudre leurs vêtements chez les tailleurs en Europe, or ce n’est pas les créateurs qui manquent, il y a moi, Dio Ali, Esterella, Jemann (paix à son âme) dont le fils poursuit l’œuvre… Nous créons ce qui fait le charme de l’Afrique, avec les accessoires à l’appui.

Donc il faudrait redéfinir la thématique pour ce qui est de la mode telle que compris en Afrique ?

Bien sûr, il faut vraiment éduquer les gens afin qu’ils comprennent l’importance de la valorisation de notre culture qui passe inéluctablement par la mode, donc la manière de s’habiller.

Est-ce que le mannequin africain et camerounais en particulier, selon vous vivrait de ce métier ? Parce qu’il y en a qui trouvent qu’ils ne sont pas valorisés ?

Tout d’abord je dirai que si un mannequin veut être valorisé, il devrait en premier prendre au sérieux ce qu’il fait, parce que plusieurs jeunes ambrassent ce métier aujourd’hui n’étant pas conscient de ce qu’ils font. Beaucoup s’essayent, d’autres s’amusent, or s’ils s’y mettent avec le cœur il y a de bonne chance qu’ils s’en sortent.