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Roméo Dika: « Je n’utiliserai jamais ma radio pour abattre les gens…»

Le Président de la commission spéciale de liquidation de la CMC, Administrateur de la SOCAM, auteur-compositeur, producteur et propriétaire d’une chaîne radio ainsi que d’un journal en ligne, nous a entretenus dans les locaux (Radio des artistes 106.6) à Tsinga; il revient sur les contours de la liquidation proprement dite, l’affaire de détournements dont il fait l’objet, ainsi que la mauvaise gestion  (pour reprendre ses propos) de certains dirigeants de la CMC.

Nous allons commencer par te demander ce que la SOCAM a prévu pour soutenir la famille de Véronik Faktur?

La SOCAM dont je suis l’administrateur va évidemment faire quelque chose pour cette artiste qui était, il faut le dire de la famille. Je ne vais pas m’étendre là dessus car des personnes ont été désignées pour s’assurer que tout puisse se passer dans de meilleures conditions, et je me réjouis du fait que ce soit des femmes qui aient été choisies, notamment Suzy L’intouchable et d’autres encore, pour cette mission.

Un mot sur la liquidation de la CMC (Cameroon Music Coorporation) ?
Vous savez, nous avons hérité d’une situation rocambolesque, c’est-à-dire que les anciens dirigeants ont disparu avec toute la documentation ; toute fois, nous sommes en train d’essayer de la reconstituer. Nous avons pu mettre sur pied (en marge de la commission spéciale), un comité d’experts constitué de commissaires aux comptes et d’experts financiers, pour pouvoir avoir une feuille de route avec laquelle nous allons travailler. Nous avons initié des correspondances auprès de certains grands usagers, et bientôt nous commencerons à recevoir les anciens employés de l’ex CMC. Ceci dit, je pense que dans les toutes prochaines semaines, nous allons faire le premier check up.

Depuis quelques heures un communiqué circule selon lequel les artistes membres de la SOCAM (Société Camerounaise de l’Art Musical) devraient revoir leurs répertoires afin d’entrer en possession de leurs droits d’auteur et droits voisins ; pouvons-nous avoir plus de détails ? S’agit-il du compte de dépôt spécial ?
Non, il ne s’agit pas du compte de dépôt spécial qui lui, relève de la commission permanente de médiation et de contrôle du Ministère des Arts et de la Culture. J’ai fait un communiqué relatif à la répartition des droits d’auteur et des droits voisins à la SOCAM…

Sans toutefois t’interrompre, il s’agit ici exclusivement d’artistes membres de la SOCAM alors ?
Rien que les artistes membres de la SOCAM ; vous pouvez même être membre, mais si votre dossier n’est pas à jour, vous n’êtes pas concerné par cette répartition. Donc nous leurs demandons à tous (artistes membres de la SOCAM) de passer dans les agences déclarer leurs chansons, car ils sont nombreux, qui publient des œuvres sans toute fois les déclarer.

Que faut-il faire exactement ?
Chacun viendra avec son Cd (album) et signera des fiches de déclarations qui devront comporter le titre de la chanson, le nom de l’auteur, du compositeur, de l’arrangeur, de l’éditeur et du producteur. C’est important que les gens puissent comprendre cela, car les camerounais sont passés maîtres dans l’art de la manipulation. Vous signez un contrat avec un éditeur qui produit votre album sur lequel vous lui cédez les parts (droits), et par derrière vous repasser signer d’autres bulletins de déclarations… Tenez par exemple la maison de production JPS (Jean-Pierre Saa) qui a produit beaucoup d’artistes mais curieusement n’a pu percevoir ses droits parce que plus de 70% de ces artistes ont refait de fausses déclarations.  Voila pourquoi beaucoup d‘éditeurs se plaignent, alors, nous venons rétablir l’ordre. Maintenant nous allons sanctionner  ces gens, pour toute déclaration fausse, vous passerez devant conseil de discipline.

Parlons un peu de l’album « Emotion » de l’artiste Mango, sorti en début de ce mois de Septembre ; on sait que tu es derrière cette production, qu’as-tu à nous dire là-dessus ?
Beh, il serait prétentieux de ma part que, moins de 10 jours après la sortie de l’album « Emotion », je commence à faire un bilan. Mais en terme de notes d’écoute (puisque j’ai réuni un certain nombre de communicateurs ainsi que le public avec qui j’ai discuté), il en ressort que l‘album est très bien accueilli. Il y a un grand embarras quant à ce qui concerne le titre phare, parce que tous les titres ont le même niveau. Cet album a été enregistré dans de grands studios avec de grands musiciens et dans de très bonnes conditions. Je suis convaincu qu’il fera du chemin, parce que faisant partie des meilleurs albums de ces 3 dernières années, du point de vue technique. Pour le moment au Cameroun on le trouve à la Radio des artistes à Tsinga, là je suis en train de voir dans quelle mesure je pourrais apporter un soutien à la jeune maison Culture Mboa de Ruben, vu qu’on le retrouve partout, contrairement  à ceux qui se disent distributeurs et chez qui vous déposez des Cd qui par la suite se retrouvent dans la contrefaçon.

Je m’en voudrais de pas te poser cette question qui j’en suis sûr, intéresserait plus d’un ; on a eu vent comme quoi le patriarche Ange Ebogo Emerand vous aurait réconcilié S.R. (avec qui tu as eu une légère altercation en pleine émission radio) et toi, nous-le confirmes-tu ?
Je voudrais simplement que l’on recentre les choses, parce que « altercation » implique que 2 personnes ont échangé des coups de poings. Non, j’ai été victime d’une agression, c’est-à-dire que j’étais assis sur un plateau d’émission où j’intervenais, un jeune frère est entré et m’a mis le doigt dans l’œil (rire). J’ai été très surpris parce que je ne le connaissais pas comme ça. Pour ce qui est de la suite, vous savez, je suis quelqu’un qui aime la paix, alors quand des aînés comme Ange Ebogo Emerand ou encore Abanda Kis Kis ainsi que les artistes comme Patou Bass et autres m’interpellent, j’ai le devoir de donner l’image de quelqu’un qui rassemble, quelqu’un qui veut pardonner. Donc je pense que j’ai fait table rase de cette histoire, et j’ose espérer que cela ne va pas se répéter parce qu’en ce moment là, ma réaction sera toute autre.

Donc tu nous confirmes que c’est bel et fini ? Parce que d’après nos sources il t’aurait porté plainte ?
Pas qu’il m’aurait, il m’a  bel et bien porté plainte  au niveau du GMI avec pour motif « tentative d’assassinat » (rire). Vous savez, lorsque vous racontez des mensonges à des hommes en tenue, ils savent ; et puis, Roméo Dika c’est un nom connu, les gens connaissent son comportement et savent qu’en 28 ans de carrière, personne ne m’a accusé d’actes de violences. Donc, lorsque vous racontez des choses en vous présentant comme un ancien Dag du premier ministère devant le commandant du GMI, on ne peut que sourire. Mais j’ose espérer que les gens en ont tiré des enseignements pour mieux organiser leur vie.

Tu serais également cité dans une affaire de détournement ; décidément Roméo Dika est au centre des attentions ces derniers temps ?
(Rire), je ne sais vraiment pas… Bon, je l’ai aussi appris sur internet quand j’étais en France. Mais que voulez-vous qu’on fasse avec des rigolos.

Quelqu’un voudrait peut-être que tu sois victime de l’épervier, à ton avis ?
Beh écoutez, je n’ai jamais eu peur d’être victime de l’épervier parce que je sais une chose, ce que je gère au Cameroun ou en France m’appartient, c’est ma propriété. Si on estime que j’ai détourné mon propre argent ça va, mais si on veut m’accuser  d’avoir détourné l’argent d’une société de gestion collective, vraiment ces gens se mentent à eux-mêmes. Je n’ai jamais été D.G. ni même Président du conseil d’administration, donc je n’ai jamais eu de "signature" pour que l’on prétende  que j’ai déchargé de l’argent pour par la suite le détourner; si ces personnes peuvent prouver le contraire, je suis à leur disposition. Ces personnes qui parlent, sont  celles qui étaient désignées comme responsables de la liquidation de l’ex SOCINADA, depuis plus de 10 ans, les artistes attendent la conclusion de cette liquidation, donc vous comprenez un peu… Et je vais vous dire, toutes ces réactions naissent de ma désignation comme Président de la commission spéciale de la liquidation de la CMC,  seulement, les gens connaissent ma probité et savent que ça ne peut pas aller.  Et je leurs dis une chose, MichelAnge Angouing  (l’actuel ministre de la fonction publique) était à l’époque Procureur de la République à Douala quand ces gens m’ont porté plainte pour l’histoire de la SOCINADA (je ne sais pas trop pourquoi). Tous savent que j’ai remporté le procès à Douala parce qu’il y a eu un non lieu; Ils sont revenus à Yaoundé déposer une plainte au Tribunal et c’est Yap Abdou (actuel Président du tribunal criminel spécial) qui avait jugé cette affaire, et à chaque fois qu’on leur demandait d’apporter les preuves de leurs allégations ils disparaissaient. Vous m’avez assigné en justice sur 17 procédures, j’ai répondu à toutes, mais  vous n’avez produit aucune preuve. A moi maintenant de leurs poser 3  questions en tant que Président de la commission spéciale de liquidation:
Vous avez dit que l’ancien PCA et son équipe  ont fait ci, ont  fait ça… Moi je vous dis que Manu Dibango a laissé 450 millions fcfa, les ordres de retrait sont là, où est passé   cet argent? Vous avez perçu un chèque de 10 millions fcfa de MTN  alors que vous n’avez pas d’agrément, ni de bureau; où est passé cet argent? J’ai en ma possession un document relatif aux fonds  destinés au compte des œuvres non documentées; il se trouve que quand je regarde le registre, on retrouve tous les noms des ayant droits ainsi que leurs chansons; cet argent qui se chiffre à près de 450 millions fcfa constituant les fonds des œuvres non documentées est passé où? Une dernière chose, les fonds qui ont été cantonnés chez M. Nguini, où sont-ils? Alors, qu’ils arrêtent de gesticuler, la procédure judiciaire a été entamée auprès des tribunaux par la commission de liquidation, Manu Dibango demande toujours que lumière soit faite sur les 450 millions que Sam Mbédé et Magloire ondoua ont fait disparaître en disant lors de l’assemblée générale que la CMC a démarré avec 0 fcfa et 0 dette.

Ton message est passé Roméo, si tu aurais autre chose à ajouter, c’est le moment car nous allons clore cet entretien?
Juste ajouter que le rapport du notaire de Sam Mbédé dit dans quelle situation son assemblée générale du 10 Mai 2008 a trouvé sa société; qu’elle avait un déficit de 600 millions fcfa or c’est une société qui ne vend pas de denrées périssables, mais elle réussie quand-même par miracle d’avoir un déficit de 600 millions fcfa après qu’elle ait eu un actif de 450 millions fcfa? Je souhaite passer un message, je suis propriétaire d’une radio et d’un média en ligne, mais vous ne me verrez jamais utiliser les armes non conventionnelles pour abattre les gens; mais si à un moment donné les gens voudraient me pousser à cela, ce sera tant pis pour eux.

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