InsideInterview

Arthur Voukeng : « C’est un devoir de soutenir les enfants vulnérables…»

Arthur Voukeng fait partie du cercle assez restreint mais prodigieux de personnes qui se soucient de l’humanité. Amoureux des aventures de solidarité depuis sa tendre enfance, il s’est donné pour mission de se démarquer. Dans l’adolescence, il s’engage pour le changement dans les vies des enfants démunis. C’est ainsi qu’étant élève, avec ses camarades, il a mis sur pied une organisation humanitaire qui vient en aide aux orphelinats, enfants de la rue et aux nécessiteux. Alliage parfait entre l’avoir et l’être, il slalome entre les affaires, l’humanitaire et le sport. Auréolé de la stature de CEO de la Holding ALM, il est aussi un excellent volleyeur qui défend les couleurs du vert, rouge, jaune. Lion indomptable du Volley Ball, il est médaillé d’or aux jeux africains de Rabat en 2019 et vice champion d’Afrique. Locuteur de la langue anglaise, il manie aussi avec dextérité le français. Au regard de ses idées et de ses projets, nous sommes allés à sa rencontre . Bonjour Arthur Voukeng et merci de répondre aux questions de Culturebene

1) À votre jeune âge , vous êtes déjà un capitaine de frégate dans votre domaine , votre expérience témoigne de l’amour que vous portez pour l’entrepreneuriat , pour ceux qui vous découvrent , pouvez nous faire un court récit de votre biographie ( enfance , études , influences )?

J’ai eu une enfance très mouvementée, car je suis non conventionnel depuis le départ. Je suis né à douala à l’hôpital laquintinie le 6 novembre 1992, puis j’ai passé mon enfance à Yaoundé où j’ai fait toutes mes études dans le système anglo-saxon. La maternelle et l’école primaire au rond point express puis j’ai enchainé 3 etablissements secondaires pour enfin glaner mon GCE A Level au bout du troisième essai au lycée bilingue de Deido après les échecs aux English High School de yaoundé et au Lycée Bilingue d’Etoug Ebé. Je Suis retourné à Yaoundé où j’ai obtenu une licence en Microbiologie au bout de 5 années d’efforts à l’Université de Yaoundé 1. C’est à ce moment précis que j’ai compris que, c’était mon divorce avec le système éducatif tel que nous le connaissons. Toute mon enfance a été ponctuée par des questions telles que; comment fabriquer des jouets plus grand? comment aller me balader plus loin? grimper plus haut? ou alors descendre plus profond? comment gagner plus d’argent en faisant plusieurs tâches au quartier? voilà mon mindset depuis le départ que mon entourage a qualifié d’improbable, et, de là est née cette hargne de réussir tout seul. Mes grandes soeurs m’ont beaucoup influencé dans mon enfance à travers leurs choix et leurs actes en particulier avec de la musique douce. J’ai grandi comme un jeune loup au milieu d’elles, ce qui a contribué à bâtir mon invincibilité et ma résilience. L’autre influence de ma vie a été Léonard De Vinci qui m’a profondément inspiré dans l’idée de la construction d’un héritage à la postérité.

2) Qu’est ce qui vous a poussé à créer la Holding ALM en 2014 ?

Quelques années après mon arrivée à l’université, j’ai tout de suite vu mon rêve de PhD en Virologie se dissiper et, c’est alors que j’ai pris la décision de devenir un entrepreneur libre. Il fallait exister économiquement car j’avais déjà la charge d’une organisation humanitaire que j’avais fondée plus tôt en 2011/2012 et des rêves de bâtir un empire économique. 2014 est l’année ou pour la première fois, j’ai eu l’idée de monter ma première entreprise spécialisée dans le conseil aux entrepreneurs, et, c’est ainsi que, La holding est née dans mon coeur. Il fallait donc commencer à la fabriquer de toute pièce et je me souviens qu’au lancement, je n’avais que 20,000 FCFA de capital.

3) 6 ans après quel bilan dressez vous de votre entreprise ?

6 ans après, la Holding ALM compte 6 entreprises dans son portefeuille et une association économique avec Tesla Construction, la boîte de BTP. Avec un chiffre d’affaires en constante évolution, je dirai que la holding tient le levier de vitesse sur cette autoroute impitoyable de l’entrepreneuriat en Afrique. Mon ambition est de pouvoir loger une partie des activités aux Etats Unis, et dans d’autres pays d’Afrique. Nous y pensons sérieusement depuis un moment car 6 ans après nos rêves de croissance et de conquête n’ont fait que grandir. Les entreprises de la Holding sont présentes dans divers domaines tels que; le Branding, le Consulting, l’Immobilier, l’Événementiel, les Composantes Cosmetiques et quelques embryons comme le Textile et la Mode.

4) ALM Consulting est votre entreprise la plus connue, à ce jour quelles sont les plus grandes réalisations de cette dernière ?

ALM Consulting est l’entreprise de création d’image de marque (Branding) pour les sportifs, artistes et entrepreneurs, produits et services. Le coaching des affaires, le coaching de cadres d’entreprises et le coaching personnel est aussi l’une des grandes spécialités de l’entreprise. Nous travaillons dans le cadre du personal branding avec plusieurs sportifs champions intercontinentaux, ainsi qu’avec des entrepreneurs et personnalités publiques. Nous faisons énormément de conseil pour tous types d’entreprises nationales et multinationales. Actuellement avec le cabinet Jure Entrepreneur, nous lançons une révolution dans la zone OHADA dans le domaine des technologies de l’information au service de la comptabilité des entreprises. Nous travaillons dans la création de marques et du conseil pour l’entreprise américaine Bhent. Nos perspectives sont énormes car nous entrevoyons des possibilités avec le GIMAC et des Start Up telles que TAGUS Drone. Nous sommes également avec Green Connexion qui est l’ONG exerçant dans le domaine de la biodiversité et la conservation pour les projets de barrages hydroélectriques au Cameroun. La Holding ALM prépare l’organisation du tout premier forum sur le business d’un autre genre au Cameroun en fin juillet “ Africa development Business Forum” à travers cette initiative, nous voulons changer progressivement le paradigme des entrepreneurs.

5) Sportif vous l’êtes aussi , comment conciliez vous volleyball et affaires ?

En tant que central de l’équipe nationale de volleyball du Cameroun, je dois dire que c’est souvent difficile surtout pendant la période de stage bloqué. A ce moment, je transforme l’hôtel en bureau littéralement avec le ballet de clients & partenaires et de mon personnel. L’ensemble du staff technique est très tolérant dans cette relation de symbiose entre ma vie de CEO et celle de sportif car une fois sur le terrain, je n’existe que pour le volley ball et prêt à donner ma vie pour la victoire collective et celle du Vert Rouge Jaune.

6) Quel est l’impact du volleyball dans votre vie ?

Le volleyball est l’une des meilleures choses qui me soit arrivé pour deux raisons, la première est qu’en 2015 quand, de plein fouet frappé par ma première faillite, la rémunération du volleyball m’a remis debout. Puis lorsqu’en 2016 nouvelle faillite, c’est encore le volleyball qui a contribué à me relever. Deuxièmement, le volleyball m’a enseigné à faire le business d’une façon unique parce que dans son essence, c’est est un sport extrêmement collectif et, aussi le moins naturel au monde. Tout comme avec l’entrepreneuriat, nous ne pouvons pas exister sans les autres, il est donc utile de savoir comprendre et consolider son maillon dans la chaîne pour rester le point d’attache tout en faisant des choses différemment. J’ai forgé ma résilience à travers de multiples blessures car dans ce sport, peu importe la gravité d’une blessure, il faut mettre toutes les chances de son côté pour pouvoir revenir sur le terrain. Le Volleyball m’a ouvert différentes mentalités et la découverte de cultures diversifiées à travers le monde avec les différents voyages m’a profondément motivé à donner une autre dimension à ALM Consulting en 2018, après la tournée européenne.

7) Dans l’humanitaire , vous œuvrez aussi ,qu’est ce qui vous a poussé à évoluer dans ce secteur ?

Je suis le Fondateur et PCA de l’organisation humanitaire Domino Charity International qui oeuvre pour les enfants vulnérables depuis 2011. En réalité c’est mon tout premier projet dans l’entrepreneuriat, ce qui m’a poussé à évoluer dans ce secteur c’est mon amour pour l’être humain et les enfants, je crois en l’humanité. Ma passion de globetrotter m’a toujours mené vers les gens et leurs problèmes. La question “comment ?” arrive à chaque fois et me motive à trouver des solutions avec l’ensemble des centaines de personnes impliquées dans l’organisation Domino Charity International de façon active ou passive. Le bilan nous motive car on aurait distribué l’équivalent de plus de 60,000 repas aux orphelins et enfants de la rue. Domino participe à la réinsertion socioprofessionnelle et l’appui médical pour les enfants de la rue, soutient l’éducation d’un peu plus de 600 enfants des orphelinats à travers le programme de Soutien Scolaire et, organise des dizaines d’événements de réjouissances, formations et sensibilisations lors des différentes missions.

8 ) En cette période où sévit la covid 19 , comment vous réorganisez votre entreprise ?

Les effets du Covid 19 ont été immédiats sur l’économie des différents marchés. Nous l’avons vécu différemment selon les secteurs d’activités dans notre portefeuille et nous avons exécuté des méthodes drastiques de réajustements. nous avons réduit le fonctionnement de certaines entreprises, du portefeuille afin de mieux canaliser les ressources. Alors que l’économie du monde perdait de la vitesse, nous avons énormément réorganisé nos valeurs autour des technologies de l’information pour le travail et le développement de nouvelles stratégies qui, seront adoptées définitivement, “il faut faire le business différemment” c’est mon mot d’ordre pour reconquérir les gaps d’adoption de nos produits et services. ALM Consulting a été au centre des sollicitations car en tant qu’entreprise de conseil et de création de marques, plusieurs entreprises se sont tournées vers nous pour des stratégies de survie économique à la Covid 19.

9) Quels conseils pouvez vous prodiguer aux jeunes qui aimeraient se lancer dans l’entrepreneuriat ?

Je vais demander aux jeunes de moins reflechir pour plus se lancer. Il est mieux d’essayer tôt et d’échouer que de prendre son temps pour réfléchir et échouer quand même car, d’une manière ou d’une autre l’entrepreneuriat est un monde dans lequel on échoue plusieurs fois. Mes échecs se comptent par centaine en 9 ans d’expérience entrepreneuriale. Les jeunes devraient arrêter de se focaliser sur “ le manque de moyens” pour pouvoir se lancer. L’enjeu est plus palpable, pensons aux solutions avant d’entrevoir les problèmes car l’empreinte de l’entrepreneur est son aptitude à créer des solutions aux problèmes en créant de la valeur, et, c’est cette valeur là qui est rentabilisée. Si vous développez une solution pour un marché qui vaut des milliards alors sachez que vous pouvez gagner des milliards. Je me le dis très souvent, pour la naissance et l’exécution d’un projet de startup, il y a 5 éléments importants, l’Idée, la Ressource Humaine, le Timing, le Business Model et le Financement. Pour ma part je cite le financement en dernier parce que je pense que les autres éléments sont plus importants que l’argent, s’ils sont orchestrés comme il faut, les fonds surgiront. L’entrepreneur, au regard de tout ce qu’il doit traverser reste pour moi l’être le plus résilient au monde, cependant, j’aimerais surtout dire à ces jeunes que rien de tout ceci ne saurait se faire sans véritable passion, ni prise de risque. Comme le dirait un très vieil ami, “La vie est une pomme qui devrait être croquée à pleine dents”. Soyons fougueux.

Commentaires

0 commentaires

Retrouvez-nous sur les réseaux sociaux:

📸 INSTAGRAM: https://instagram.com/culturebeneofficiel
🌐 FACEBOOK: https://www.facebook.com/culturebene
🐤 TWITTER: https://twitter.com/culturebene
📩 EMAIL: culturebene@declikgroup.com
Afficher plus

Articles similaires

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Bouton retour en haut de la page