MusiquePeopleRDC

Papa Wemba : « mon souhait, être honoré vivant et non à titre posthume »

Devant la vague de déstabilisation orchestrée en Europe par les congolais de la diaspora se regroupant au sein des structures qui n’émettent pas sur les mêmes longueurs d’ondes que les compatriotes restés au pays, il est devenu difficile aux artistes congolais d’aller se produire dans le vieux continent.

Dans cette lignée, il y a Papa Wemba qui, depuis plus de deux années passées en RDC, n’a pas eu l’occasion de rendre visite à ses enfants. Il en a 32 dont un seul est avec lui ici à Kinshasa. Il l’a exprimé dernièrement au cours d’un point de presse qu’il avait tenu le mercredi 11juillet 2012 au « Faden House », dans la commune de la Gombe.

Pour le patron du cartel Viva la Musica, aucun musicien congolais de notoriété ne peut aujourd’hui prétendre aller jouer librement en Europe.

« Y aller équivaut à se livrer en guillotine à ceux de nos compatriotes qui, résidant dans le vieux continent, confondent les choses et continuent à penser qu’ici rien ne va en dépit de tous les efforts que nos autorités sont en train de conjuguer tant dans le cadre de la démocratisation que dans celui de la modernisation. » dit-il.

Cette situation donc interpelle au plus haut point Papa Wemba qui demande à nos autorités d’accepter, au moins, une approche, même par le canal de nos ambassadeurs, avec les compatriotes de la diaspora et de les écouter afin de donner satisfaction à leurs revendications. Ce qui permettra à nos artistes dont Papa Wemba à renouer avec la série des concerts en Europe… En ce qui concerne l’héritage qu’il léguera à la prospérité après sa mort, Papa Wemba n’a pas mâché ses mots en disant que « Tout ce que je fais et tout ce que je suis en train de donner aux gens bref tout ce que Dieu me permettra de faire, c’est ça mon héritage. Nul n’ignore que Dieu donne à chacun une parcelle de responsabilité où il doit évoluer dans le respect de ses prescrits. Pour cela, je ne peux pas prétendre aujourd’hui que toutes les chansons que j’ai eu à composer constituent mon héritage mais si, selon l’Eternel cela se dit de cette façon là, je ne pourrai que m’incliner et laisser cela à la portée de notre jeunesse. Cependant, mon souci le plus ardent est celui de voir le gouvernement de mon pays reconnaître des artistes comme nous en nous octroyant ne fût ce que des passeports diplomatiques. Mieux vaut être honoré aujourd’hui de mon vivant qu’à titre posthume. A l’époque du Président Mobutu, j’ai été décoré. Mais aujourd’hui, 42 ans après, nous sommes restés dans le néant si bien qu’à part notre musique, notre pays n’avait plus une bonne réputation d’autant plus que nous avons compté beaucoup de nombreux morts et que la politique avait commence à s’infiltrer dans tous les domaines. Et pourtant, à l’extérieur, sous d’autres cieux, notre travail qui est la musique avait continué à faire luire l’image de marque de notre pays. Sincèrement je le dis et je le répète si je venais de mourir, je n’accepterais pas d’être décoré à titre posthume. Que ceux qui ont cette latitude de le faire puissent se manifester aujourd’hui. Car, s’ils venaient au moment de ma mort, je n’accepterai pas les médailles qu’ils mettraient sur ma dépouille parce qu’elles n’auraient aucune valeur… Je ne suis pas seul dans cette liste. Il faut compter le vieux Simaro Lutumba, papa Tabu Ley Rochereau qui est présentement convalescent en Europe, Nyoka Longo, etc. J’insiste et demande à notre gouvernement de s’assumer ne fut ce qu’en reconnaissant ses monuments vivants. Cette reconnaissance doit aussi prendre en compte les jeunes artistes mais que de par leur travail abattent un travail de sape pour la valorisation de la culture congolaise; je citerais JB Mpiana, Werrason, Koffi Olomide, King Kester, Ferre, Fally Ipupa. Cette liste n’est pas limitative. C’est cela mon souci, a renchéri Papa Wemba. »

Il n’a pas manqué d’ajouter qu’avec ce qu’il pourra avoir dans le cadre de cette assistance, Papa Wemba pourra, de bonne fois, monter une grande salle de répétitions. Car, ajoute t-il « le mal pour la musique congolaise c’est le fait d’être focalisée dans la seule ville de Kinshasa alors qu’à l’intérieur, c’est-à-dire en province, nous regorgeons de nombreux artistes dont les talents ne sont plus a démontrer. Il faut savoir les encadrer en mettant à leur disposition des infrastructures appropriées. »

En conclusion, le chef coutumier du village Molokaï a dit que: « si on me responsabilisait aujourd’hui, j’apporterai un changement dans le domaine qui est le mien mais, si c’est un poison empoisonné qu’on me donne, en tout cas, je m’abstiendrais ».

Commentaires

0 commentaires

Retrouvez-nous sur les réseaux sociaux:

📸 INSTAGRAM: https://instagram.com/culturebeneofficiel
🌐 FACEBOOK: https://www.facebook.com/culturebene
🐤 TWITTER: https://twitter.com/culturebene
📩 EMAIL: culturebene@declikgroup.com
Afficher plus

Articles similaires

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée.

Bouton retour en haut de la page