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Haute couture de luxe : Les stylistes Camerounais rayonnent à Paris

Depuis plusieurs décennies, l’ingéniosité des expatriés du triangle national, en la matière, a fini par s’imposer comme une réalité naturelle. Derrière le succès apparent, il y a de l ‘ imagination, de la créativité et beaucoup de rigueur.
Certains sont connus, et même très connus, à l’instar de Imane Ayissi, danseur, mannequin et styliste ou encore Martial Tapolo, fils de couturier, dont le génie créatif explose depuis une dizaine d’années maintenant, en Afrique comme en Europe et dans le reste du monde. Nommé meilleur jeune styliste du Cameroun, en 2009, et meilleur créateur africain, en 2016, il habille des têtes couronnées du prestigieux concours de Miss France (Flora Coquerelle, Miss France 2014, Morgane Edvige, Miss World France, 2016, Alice Quinette, Miss Ile de France, 2018, une des dauphines de Miss France 2019), mais aussi des personnalités invitées à monter les marches du célébrissime Festival de Cannes, sur la Côte d’Azur. Il y en a aussi qui font leur petit bout de chemin, discret mais tellement talentueux…Tel Ludovic Kamgué, à Paris, élu meilleur entrepreneur africain, en 2015, qui a fait de la haute couture masculine de luxe son champ de prédilection, ou encore Nicolas Massing, longtemps installé à la Rue Meslay, dans le 3è arrondissement de Paris, et qui vient d’ouvrir, en avril 2019 une boutique Premium, Rue Daguerre, dans le 14è arrondissement.

 » Les codes et exigences de l’univers du luxe »
Dans un entretien accordé, il y a un an, le 19 décembre 2018, à nos confrères en ligne d’amazingworld237, Martial Tapolo, explique sa conception du métier de haute couture de luxe. « En matière de travail, je suis perfectionniste. L’univers du luxe a ses codes et ses exigences. Il faut vraiment être pointu pour créer des silhouettes et des styles qui épousent les désirs de la femme contemporaine. Je m’inspire parfois de tout: un événement, une fleur, de l’eau. J’associe mes connaissances également, surtout dans le domaine des beaux-arts, que j’ai étudiés, pour créer mes tenues ». Le styliste, certain qu’il peut encore déployer son potentiel, ajoute : « Jusqu’ici, les gens apprécient ce que je fais. Mais, à titre personnel, je pense n’avoir pas encore atteint le niveau que je voudrais. Mais ce qui se passe me réjouit déjà beaucoup ». Les codes et exigences de la haute couture de luxe, Ludovic Kamgué semble, lui aussi, les maîtriser à la perfection. Fondateur de la marque Stradel’s, il sublime l’élégance du costume masculin en mariant l’excellence de la coupe avec la recherche, toujours plus poussée, de la qualité du tissu. Ses magasins de vêtements, au 65 Avenue Bosquet dans le 7è arrondissement ou au 15 Avenue Mozart dans le très chic 16è arrondissement de Paris, sont un véritable hymne à la délicatesse et à la sobriété autant qu’une invite à redécouvrir le costume masculin.

Un héritage à entretenir
Cette haute couture camerounaise, au même titre que l’« école de basse » en Afrique, pour ce qui concerne la musique, est devenue une tradition reconnue bien au-delà des frontières continentales et s’est forgée une réputation solide au contact des plus grands maîtres en la matière. Comme les Etienne Mbappè,
Richard Bona ou encore Aladji Touré, qui en parle d’ailleurs dans un ouvrage*qui fait autorité, ces bassistes africains de renom, les stylistes camerounais n’ont pas hésité à faire leur apprentissage aux côtés des icônes de la haute couture mondiale. Blaz Design le confesse volontiers, lui qui intègre son métier dans le cadre de l’implication citoyenne dans le développement local, régional, national ou continental.
«Chacun est un maillon de l’Etat. Le meilleur patriotisme, c’est de créer le bonheur de l’autre, qui va créer le vôtre aussi. Il est nécessaire de prendre la peine de bâtir une structure et ne pas se dire que tout coulera comme de l’eau. Personnellement, si j’avais raisonné ainsi, je serai reparti. Je suis rentré en 1983, j’ai commencé mes activités en 1984 », confie-t-il à nos confrères de amazingworld237, en janvier 2018, rappelant que rien n’est jamais définitivement acquis :
«Ç’a été très dur pour moi. Or, j’étais à la création artistique chez St Laurent. J’étais bien. Chaque week-end, j’avais une voiture de location pour être à l’aise. J’avais des moyens, de l’argent. J’étais bien installé. Mais, je suis rentré au pays. J’ai fait face à tout ce que j’ai trouvé ici. La meilleure chose à faire, c’est de se mettre sur le terrain et lorsqu’on a acquis de l’expertise, faire venir les investisseurs, sinon en dispose. Parce qu’il faut savoir que ce n’est pas le jour que vous créez une structure que vous récoltez les fruits. C’est comme dans l’agriculture. Il y a un temps pour développer le champ. Ce n’est pas le jour des semis qu’on fait immédiatement des récoltes. C’est une loi naturelle».
Par Jean-Célestin EDJANGUE à Paris
*Aladji Touré, Les secrets de la basse africaine, édition Lemoine, septembre 2005.

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