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Pamphlet du retour d’un bébé au foyer natal : le silence soupçonneux de Vanessa Tchatchou

Dans mon précédent article sur cette affaire (Marafa a volé la vedette à Vanessa Tchatchou) j’avais eu à observer que c’est l’entrée médiatique  des sorties de Marafa dans la presse qui ont détourné cette dernière de l’attention qu’elle portait vivement à l’affaire du bébé « volé » de Vanessa. Mais en plus de cela, l’opinion reste confuse, d’aucuns disent que ce silence viendrait du fait que le problème soit déjà résolu et que Vanessa soit déjà entrée en possession de « son » bébé. D’autres pensent que l’affaire est résolue, mais d’une autre manière, Vanessa sous la pression mirobolante des sommes d’argent qu’on lui a proposée, à elle et à sa famille, elle aurait dû laisser tomber l’affaire.

Cette dernière thèse n’est pas à rejeter. Car, comment expliquer le fait que Vanessa, qui revendiquait, en levant les boucliers, en élevant la voix, avec détermination, le retour de son bébé, -qu’elle voulait à tout prix, et au prix de rien-, se taire aussitôt d’un silence de cimetière. Quelques mois après sans que son désir ne soit toutefois assouvi. On voyait Vanessa se battre sur tous les fronts, on a même loué ses sorties dans la presse afin de répondre aux accusions portées contre elle. Elle recevait des journalistes, disaient ce qu’elle pensait à propos de son bébé. Et ceci n’est pas un secret de polichinelle : elle voulait son bébé. « rendez-moi mon bébé » s’écriait t’elle.

Où est’ elle à présent ? Les sources d’énergies ont ’elles taries ?, je ne pense pas. Au début de sa lutte, Vanessa était presque seule. Et par la suite, elle a ramenée avec elle un front presque imbattable. Comme Le Cid de Corneille : elle partit à un petit nombre, mais par un prompt renfort elle se vit avec des milliers de défenseurs au port. Les organisations internationales et nationales, les personnages publics, toute la presse privée… Son affaire faisait l’unanimité, parce que la majorité l’emportait. Seules les institutions publiques se liguaient contre les défenseurs de Vanessa, parce qu’ils relevaient sans scrupule, le manque d’insécurité dans nos hôpitaux, la précarité infantile, l’injustice sociale, et le trafic flagrant d’influence, forme redoutable de la corruption dans notre pays. Mais tout compte fait Vanessa avait avec elle tout un arsenal pour résister à cette lutte historique.

Plusieurs de ses défenseurs impliqués corps et âme dans cette lutte, en ont payé le prix. Les jeunes leaders de l’ADDEC par exemple, ont été battus et mis au cachot. Valsero et beaucoup d’autres y sont aussi passé. Même à l’International, plusieurs camerounais de la diaspora ont mené une lutte acharnée pour voir enfin le bébé de Vanessa retourner au foyer natal, à l’instar de Patrice Nganang, Bertrand Teyou…pour ne pas tous les citer. C’est dire que Vanessa ne sentait plus la peine qu’elle avait au départ. Elle qui arrivait à faire des grèves forcées de la faim, se voyait combler de présents, elle qui était seule, se sentait désormais étouffé de présences. Elle était libérée de l’urgence, elle avait préséance partout. Elle avait justement de quoi mener la lutte jusqu’au bout.

Mais qu’est ce qu’on constate, depuis quelques mois, c’est le silence qui règne. La presse a changée de centre d’intérêt, les activistes ont battu en retraite, l’opinion ne comprend plus rien, justement parce que Vanessa et ses portes paroles ne parlent plus. Je pourrais dire que le luxe dont elle bénéficiait déjà, qui frisait l’insolence, ne lui laissait pas le choix du contraire. Elle a certainement bien reçu les paroles de sa mère : on ne parle pas quand on mange. Contrairement au ventre affamé qui n’a point d’oreilles, le vendre enflé n’a point de bouche. C’est dans ce cas que se retrouve aujourd’hui Vanessa et tout son arsenal de lutte.

Elle est entrée malgré elle dans l’histoire, mais malheureusement, elle y est entrée seule. Sans sa mère qui l’a mise  au monde, sans le « père inconnu » de son enfant. C’était elle la star. C’était elle la seule à bénéficier des audiences, des unes des journaux, des prix et récompenses, de l’escorte…pourtant elle n’était pas la seule à être l’auteure de ce « bébé volé », « sans nom ». (in Marafa a volé la vedette a Vanessa Tchatchou).

Elle sera dont la seule, la mieux placée à nous expliquer à quel niveau elle en est avec le retour de son enfant au foyer natal. Pourquoi ce silence mortifère qui frise la culpabilité ? Pourquoi l’énergie grandiose de jouvence qu’on retrouvait en Vanessa s’est-elle estompée ? Pourquoi la presse ne parle plus de cette affaire qui a augmenté par un nombre considérable les nombres de ses lecteurs ? Si Vanessa s’est laissée prendre dans le piège de « l’esclave des champs de cotons qui revendique l’indépendance, et devient esclave de l’intérieur à cause de quelques manipulations ». Qu’elle nous le dise sans avoir honte. Qu’elle est allée jusqu’à laisser dans les bras d’une personne qui en a pleine dans les poches, un enfant qu’elle a portée pendant des mois, risquant sa vie de la mise au monde de son bébé à sa revendication, traversant les pressions politiques, et les pressions médiatiques dont elle n’en avait jamais eu l’habitude. Traversant les injures, les frustrations, les menaces de toutes sortes. Non ! Qu’elle ne nous dise pas que toute cette traversée du désert c’était pour ne point s’abreuver au Nil, que toute cette peine était perdue, qu’elle n’a servie à rien.

Ce serait dont une erreur historique, et une insulte à la junte féminine, pour cette haute trahison de cette fillette, naïve et candide de son état. Ce serait dont une confirmation à ma thèse selon laquelle Vanessa Tchatchou, contrairement à ce qu’on a voulu nous faire croire, par des acclamations et des décorations de toutes sortes, qu’elle n’est pas un² modèle. Ni pour « son bébé » qui ne lui pardonnera jamais, cette faute gigantesque, voir même incommensurable, ni aux jeunes filles à qui elle n’apprend rien en ce qui concerne la notion de responsabilité. Vanessa n’est pas un modèle parce qu’elle n’a brillé que par sa faiblesse. Se laisser entrainer par ses volitions et ses passions, avec un jeune garçon dont elle n’ose point parler, ni présenter. Elle n’est pas un modèle parce qu’elle n’a pas été obéissante a ses parents, pour avoir eu un enfant hors mariage. Parce qu’elle a augmenté une bouche de plus dans une famille qui n’avait pas assez les moyens d’entretenir les bouches qui y existaient déjà. Parce qu’elle a préféré la poursuite de ses études aux activités déviantes. Aujourd’hui si c’est le cas, elle échange un être vivant avec quelques écus.

Autant pour celle qui a « volé » ce bébé de Vanessa, par humanisme ou par cabalisme, soit pour Vanessa qui s’est laissé enrouler dans cette affaire, à cause de sa faiblesse matérielle et spirituelle, les deux cas sont condamnables. Pour la simple raison que l’homme est la mesure de toute chose. Tout dans la nature a un prix, à part l’être humain qui a une valeur et ne peut être échangé ni vendu, à n’importe quel prix. Qu’importe si c’est un fœtus, ou un nouveau né, son intégrité est intangible, on ne badine pas avec la dignité d’un être humain, un point c’est tout.

Pourquoi Vanessa garde t’elle le silence ? Parce qu’elle ne peut pas, je pense, et ne sais pas comment est-ce qu’elle va expliquer à tous ceux qui l’ont soutenu, à tous ceux qui ont plaidés pour elle, la presse qui l’a défendue, ses amis, et tous ceux qui ont payé le prix de cette lutte, la raison de son retournement de veste. Ce serais dommage, pour celle qu’on a voulue présenter à nos dépens comme un symbole de lutte et de détermination à la féminine. Mais si ce n’est pas le cas, que Vanessa sorte quand même de son silence, et  nous rassure que l’affaire suit son cour, qu’elle pourra récupérer son enfant, lui donner de son sein, le couvrir de sa chaleur, et lui donner l’éducation qu’il faut pour qu’elle ne tombe pas 17 ans plus tard dans les mêmes pièges qu’elle. Et se retrouve de ce fait dans des situations où elle n’aura point de choix entre ses droits les plus absolus et le matériel qui est encore plus fort.

C’est ce à quoi doit consister la prochaine sortie de Vanessa Tchatchou, pour nous dire à quel niveau elle se trouve dans la lutte acharnée pour un éventuel « retour de son bébé au foyer natal ». a quel niveau se trouve les négociations avec le détenteur de cet être innocent. Ce qu’elle envisage faire pour y arriver. Et si un jour elle arrivait à gagner ce combat, si elle ne l’a pas déjà perdue consciemment, qu’elle fasse de l’Emile ou l’Education, écrit par Rousseau, son livre de chevet. Elle y apprendra comment éduquer un enfant, et le conduire dans la voie de la sagesse, et elle lira certainement, si elle est attentive, cette phrase historique : « dès qu’un Homme a mis un enfant au monde, il n’a fait là que le tiers de sa tâche, car il (elle) doit un homme à son espèce, à la société un Homme sociable et à l’Etat un citoyen ».

TATLA MBETBO Félix, dans la capitale. Juillet 2012

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