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Lino versace : « on ne peut pas rester N°1 pendant 100 ans… »

Alors qu’il embrasse véritablement sa carrière solo, l’homme de la frime, de la sape et des pas de danse sortis de l’ordinaire nous a accordé un entretien dans lequel il nous avouera qu’il a pris conscience qu’il se mette résolument au travail pour produire une musique de qualité. Inscrit désormais au conservatoire de musique d’Olivet en France, Lino Versace a décidé de passer de parole à l’action.

Lino Versace au Cameroun, bienvenue déjà, dis nous ce qui t’amène ?

Merci à vous. Je suis là en fait pour deux événements ; j’ai un ami à moi qui est propriétaire d’un établissement ici, le VIP ROOM. Pour relancer les activités de cette boîte de nuit, il m’a fait appel pour deux prestations dont une s’est passée mardi 17 juillet dernier et l’autre le jeudi 19 juillet. J’ai également été contacté par le propriétaire du Georges 5 à Douala, M. Kana Alain pour un spectacle là bas.

Tu te fais aussi appeler le Soumangourou Soundjata, dis nous comment te sens-tu ?

Je me porte très bien, surtout depuis mon arrivée en terre camerounaise, franchement, je ne pense pas être traité comme ça dans mon pays la Côte D’Ivoire, je me sens bien ici comme chez moi.

Que réponds-tu à ceux qui trouvent aujourd’hui le coupé décalé le mouvement dont tu es l’un des promoteurs serait en perte de vitesse par rapport à d’autres qui seraient nés hier, à l’instar de Kpongor ou encore du Koulgaché ?

Moi je dirai tout d’abord que le coupé decalé c’est une musique qui a pu s’installer et qui continu à faire son chemin. Je me rappelle encore quand on venait de lancer ce mouvement, il y en a qui nous disaient que ça ne va durer que 6 mois… mais voilà il y a déjà 10 ans d’âge, pour vous dire qu’il y a toujours des polémiques qui entourent un style musical, mais l’essentiel est que les gens dansent et le mouvement avance. S’il y a d’autres mouvements ou rythmes africains qui marchent en ce moment, c’est tout à fait normal, il faut accepter de partager ; vous savez on ne peut pas rester N°1 pendant 100 ans. Donc s’il y a des togolais ou des nigérians qui avancent, c’est même très bien, ça va plutôt emmener les artistes coupé décalé de travailler encore plus pour ne pas perdre leur première place.

Es –tu resté sur le registre coupé decalé dans ton dernier maxi single ?

Moi j’essaie de voyager musicalement, parce que quand on est artiste il faut essayer de s’adapter à d’autres rythmes. Alors on va retrouver du coupé decalé pur, mais aussi de l’électro-decalé dans le titre « BB ça va aller », parce que je cible aussi le public occidental. Dieu merci, jusqu’ici j’ai de bon retours au niveau de la France.

Que devient aujourd’hui ton duo avec Borosangui, existe-t-il encore ou menez-vous chacun de son côté une carrière solo ?

Notre duo ne cessera jamais d’exister parce que déjà Boro est mon cousin direct. D’un autre côté, c’est vrai qu’aujourd’hui j’ai mis au monde mes bébés « Hi Darling », « Telephone a sonné »… qu’il va falloir défendre, mais ça ne veut pas dire que je ne vais plus jamais chanter avec  mon cousin, on est toujours ensemble, on est même sur un projet dont je ne donnerai pas les détails pour le moment, mais Boro Sangui-Lino Versace reviennent bientôt.

Lino Versace, peux-tu nous dire pourquoi le concept du « travaillement » et du « foratage » ne s’observe t il plus dans le coupé décalé ? Est-ce la crise qui aurait aussi frappé dans la famille jet-settoise ?

Rire. Non, pas du tout. Vous savez, le farotage nous le faisions quand nous étions jeunes et à un moment on grandit tous ; mon fils aujourd’hui à 12 ans, vous imaginez bien que pour l’éducation de mon fils, je ne puisse plus me permettre certaines choses. Tenez par exemple, s’il arrive qu’il me demande de l’argent et que je lui dise que je n’en ai pas, quelques minutes plutard il me voit à la télé en train de distribuer des billets…, donc vous comprenez un peu…

L’image ou l’idéologie du coupé decalé a-t-elle changé ?

L’idéologie coupé decalé à mon sens n’a pas changé ; c’est vrai qu’aujourd’hui on voit arriver une nouvelle génération qui est très populaire à l’instar de Debordo, Deby Philip ou encore DJ Arafat qui ont un style de coupé decalé propre à eux et sont restés des DJ tout en ayant leur style de vie et leur façon de voir les choses. Nous par contre, à notre époque, lorsque nous créions le coupé decalé, nous avions notre vision à nous. Voilà pourquoi ils ne mettent pas l’accent sur le « farotage » nous, nous farotons encore, mais de façon professionnelle. Et puis il y a qu’aujourd’hui j’ai décidé de plus m’axer sur la musique…, je vous explique pourquoi ; vous savez, entant qu’africain, je me retrouve entrain de jouer au Kazakhstan où je représente mon continent, mon pays, ma musique. Là je dois chanter, jouer en live, alors si je rate ce passage, je nuis mon mouvement.

Si je comprends bien tu as travaillé ta musique professionnellement ?

Je travaille dur, je me suis inscrit au conservatoire de musique d’Olivet, j’habite d’ailleurs à Olivet et j’y travaille avec ma cousine qui est chanteuse professionnelle et ancienne choriste de Lokoua Kanza.

Quelles est aujourd’hui la place de la mode dans ta vie ?

La mode et moi sommes mari et femme.

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