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Serge Aimé Coulibaly : « A travers mes spectacles je suscite l’espoir à la jeunesse africaine… »

Chorégraphe émérite de la CAN 1998 et du FESPACO 1999, il était déjà au Cameroun lors de la dernière édition d’Abok I Ngoma en 2010. Ses prouesses enchantent et son esprit d’intégrité démontre à suffisance la richesse, la profondeur mais aussi la pertinence de ses œuvres.

Serge Aimé Coulibaly bonsoir et bienvenu au Cameroun…

Bonsoir à vous et merci de me faire l’honneur de m’adresse à vos internautes.

Il faut dire que ta présence ici aujourd’hui n’a rien d’anodin, c’est bien pour une série de prestations dans le cadre de cette 6e édition du festival Abok I Ngoma…

Bien évidemment et le spectacle phare que je vais produire c’est « Solitude d’un homme intègre » ; c’est un spectacle dans lequel je raconte l’histoire des 4 années de révolution, surtout de Thomas Sankara et des changements qu’il a fait dans la société Burkinabé et ceux sans domiciles fixes burkinabés vivant en France.

N’est ce pas compliqué ce genre de représentation ? Es-tu ou as-tu été sans domicile fixe Serge ?

Non, je vous rassure tout de suite (rire), c’est juste que je me suis basé sur le vécu réel de quelqu’un que je connais, pour pouvoir monter ce spectacle.

C’est ta première fois au Cameroun ?

Non, j’étais déjà là lors de la dernière édition qui remonte à 2010, avec un spectacle qui s’appelait « Babemba ». Ce spectacle, je l’ai joué dans plusieurs pays d’Afrique à l’occasion des 50 ans d’indépendance ; j’y parle aussi de Thomas Sankara, Nelson Mandela, Patrice Lumumba et de Kwamé Nkrumah qui sont des grandes figures historiques de l’Afrique et c’était dans le but de montrer comment la jeunesse peut s’inspirer et s’identifier à ces héros. Donc aujourd’hui « Solitude d’un homme intègre » est une suite logique de « Babemba » et pour moi il est important de montrer ce spectacle pour que les gens comprennent qu’avec des idées, une conviction, on peut amener le peuple à changer de mentalité, de manière de vie et de fuir la fatalité ou de rejeter la corruption.

Serges tu parles beaucoup d’intégrité, on remarque aussi que c’est les mêmes noms de figures historiques qui reviennent dans tes représentations… pourquoi avoir axé exclusivement tes recherches dans ce sens ?

Pour commencer je dirai que c’est par intégrité que j’embrasse cette carrière car j’ai été un pionnier de la révolution ; et de deux, je trouvais que dans les créations contemporaines les gens ne trouvaient pas de sujets qui nous ressemblent assez, du coup les blancs pensaient que c’est des spectacles pour des noirs, à la fin on s’y comprenait plus rien. C’est ça qui me pousse en fait à faire dans les spectacles, pour pouvoir parler des sujets qui touchent la jeunesse africaine et toute l’Afrique en générale alors à travers mes œuvres, je donne de l’espoir à cette jeunesse, piégée par la violence, le chômage ou encore l’immigration à travers mon spectacle « la vision entre l’Afrique et l’Europe ». Et si je parle beaucoup d’intégrité, c’est parce que la jeunesse africaine est très critique sur nos dirigeants africains actuels et il m’a fallu prendre pour exemple ces figures historiques comme Thomas Sankara, Nelson Mandela, Patrice Lumumba et de Kwamé Nkrumah…, dont l’intégrité souffre d’aucune contestation.

De par tes multiples représentations à travers le monde, il est à noter aussi ton apport sur la compagnie de spectacles de la CAN 98, quel est le récit de cette expérience ?

C’est assez hallucinant comme expérience, le spectacle d’ouverture d’un événement comme la CAN 1998, c’était  moi le chorégraphe il faut le préciser et je travaillais avec 2000 figurants, 75 danseurs, 15 acrobates… par la suite, c’est vrai aussi il y a eu aussi l’ouverture du FESPACO de 1999 avec les spectacles son et lumière et puis 300 danseurs…, bref des moments qui vous marquent toute une vie. Alors je voulais aller plus loin, plus profond, comprendre ce qu’est exactement la création contemporaine. Voilà pourquoi je suis allé à la source en travaillant dans de grosses compagnies de danse en Europe comme « le ballet contemporain » de la Belgique qui est l’une des plus grosses compagnies du monde.

Alors au jour d’aujourd’hui, Serge Aimé Coulibaly, est-ce un rêve accompli ? Ou comptes-tu aller encore plus loin ?

Rire. Ecoutez, je suis sur une route et c’est une route longue je ne suis qu’au début ; alors le rêve, il est encore loin devant.

Merci à toi Serge Aimé Coulibaly et bon séjour en terre camerounaise

Le séjour est déjà bon, merci pour l’accueil, je me sens comme chez moi, merci.

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