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Jacky Bass : « Je suis une Tête brûlée originale »

Véritable génie de la basse, Jacky s’impose plus que jamais en grattant les cordes de sa guitare avec ses doigts, un choix qui pourrait en surprendre plus d’une, qui à la place préfèreraient les occuper aux séances interminables de manucure dans les salons de beauté. Nous l’avons péché après son show mémorable du 21 Juin dernier à l’Ifc de Yaoundé, c’était à l’occasion de la dernière édition de la fête de la musique.

Bonsoir Jacky, après un tel show on ne peut  s’empêcher de dire Waouh, quel talent ! Et effectivement tu nous a tous épaté ce soir…

Rire. Merci bien, j’en suis très flattée.

Ils sont nombreux aujourd’hui qui  prétendent que tu es inexorablement l’héritière d’Atebas  (Têtes Brûlées) …, dis-nous, d’où te vient l’idée de te lancer dans la musique avec un instrument très peu convoité par les femmes ?

Tout part de mon enfance, je me rappelle avoir même fabriqué une batterie parce qu’en ces moment-là, la musique me fascinait déjà ; A l’époque nous habitions Douala, au Camp Bertaut plus précisément  et à l’âge de 10 ans j’allais donner des concerts au camp d’en bas puis je m’arrêtais au camp d’en haut, de peur de me faire battre par ma maman. Voilà un peu comment j’entre dans la musique, jusqu’au jour où je rencontre le monsieur qui m’a vraiment initié, Mr Mbarga Théophile, qui a juste eu le temps de me regarder quelques secondes pour détecter l’artiste qui sommeillait en moi…

A ces moments-là, avais-tu un artiste ou un groupe qui t’aurait inspiré ?

Bien sûr, mais beaucoup plus dans le style bikutsi, et ceux qui excellaient à l’époque c’était les Têtes brûlées, du coup j’ai été transportée, et vu que Mr Mbarga les adulait aussi il m’était inévitable de m’inspirer d’eux. C’est comme ça que l’amour pour la guitare naît et grandit petit à petit.

Et justement, le destin va se charger du reste, puisque plus tard tu es intégrée au sein des Têtes Brûlées…mais dis-nous, comment s’est faite ton entrée au sein de ce groupe mythique ?

J’intègre les têtes brûlées en partie grâce à ses différents membres parce que je dois dire qu’au-delà du groupe même, les Têtes brûlées c’est toute une famille ; bref, pas mal ont intervenu en ma faveur, je ne saurai tous les citer, le fait est que j’y suis aujourd’hui et c’est ce qui importe le plus.

N’est-ce pas compliqué de faire partie d’un groupe de la trame des Têtes brûlées où l’on est la seule femme ?

Rire. Ce n’est pas facile c’est vrai mais pas si difficile que ça non plus ; je dirai qu’il faille juste s’armer de courage et d’une bonne dose de patience.

Aujourd’hui tu es l’une des rares sinon la première à avoir atteint un certain niveau avec une guitare basse au pays ; Qu’éprouves-tu en tant que telle ?

Je ne peux qu’être fière car c’est des années de travail que vous voyez là ; je l’ai fait avec amour, passion et dévotion. Vraiment je ne sais quoi vous dire, juste que je suis heureux d’être arrivée où le suis aujourd’hui.

D’ici quelques années penses-tu pouvoir continuer dans la même lancée ou te vois-tu embrasser une carrière solo derrière le micro plutôt que la guitare ?

Non, je vais faire avec les deux (rire) ; bon, pour être franche j’ai un album qui malheureusement jusqu’ici n’a pu voir le jour faute de moyens et de producteurs. C’est un bon album, où je fais du bon bikutsi parce que mes grands-frères (surtout ceux des Têtes brûlées) m’ont toujours déconseillé de chanter de la sauvagerie ; donc, je suis une tête brûlée originale.

Professionnellement ça fait combien de temps que tu es entrée dans la musique ?

Ça va faire une dizaine d’années. Pour dire vrai, avant 2001 je ne savais ni chanter ni jouer à la guitare. Par la suite j’ai beaucoup travaillé et aujourd’hui je suis satisfaite du résultat ; j’écris des chansons, je chante, je joue à la guitare et je suis consciente que ce n’est pas donné à tout le monde.

D’après toi, quelle est la scène qui t’as révélé au grand public ?

C’était lors du Ya-Fe, l’édition de 2005. Je partageais la même scène avec mes consœurs du groupe « Bantou queens » ; d’ailleurs c’est l’une d’elles qui a été lauréate de l’édition 2010.

Tu as dit tantôt avoir commencé avec la batterie puis tu as viré à la guitare basse…, saurais-tu jouer à d’autres instruments ?

Euh…, oui, je joue au Minkul, un instrument traditionnel de chez moi.

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