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Jean Olivier Owona : « pour critiquer la musique, il faut d’abord la connaitre… »

Passionné de cet art dont il n’a jamais arrêté les recherches, l’homme nous donne les qualités de ce que l’on pourrait appeler « un bon journaliste critique de la musique ».

Penses-tu que la musique camerounaise telle que vécue en ce moment, ne réponde plus à l’identité inspirée par Noël Ekwabi, Richard Bona ou encore Etienne Mbappé à travers le monde ?

La musique camerounaise vit, premièrement. Et c’est parce que les messieurs comme Noël EkwabiRichard Bona et bien d’autres encore ont emmené cette culture au carrefour mondial ; c’est pourquoi à travers eux on pouvait identifier le son camerounais, « la » musique camerounaise. Ecoutez, lorsqu’on a fait le premier spectacle des Ark Jammers il y a juste quelques mois, j’avais comme co-présentateur Eric Chinje; et bien les américains dans la salle, on les a épaté en leurs disant qu’on va leurs montrer d’où viennent certains rythmes qu’ils ont chez eux. Alors on s’est mis à accélérer le Bikutsi et à le ralentir et à partir de là, ils ont eu la preuve que ça venait de chez nous. Donc pour vous dire que la musique camerounaise vit, seulement il est difficile aujourd’hui de la reconnaitre pour ceux qui n’ont pas une oreille attentive. Ce qui fait qu’on la confond parfois à d’autres rythmes.

Peux-tu aller au fond de ta pensée ?

Je voulais dire que lorsqu’on prend des musiques de chez nous comme le Makossa par exemple et on y ajoute de la guitare congolaise, ça peut prêter à confusion.

Penses-tu qu’il existe toujours « une » musique camerounaise authentique ?

Je pense que oui, il existe « la » musique camerounaise qui a son identité, maintenant le combat c’est de se battre pour préserver ça et présenter ça au monde. Et c’est ce qu’ont réussi les Noël Ekwabi, Richard Bona et bien d’autres qui sont encore vivants.

Et quelle est la place du journaliste dans tout ça, penses-tu qu’il y ait encore de journalistes culturels capables d’apporter de bonnes critiques, constructives à la limite, pour que notre musique puisse aller encore plus loin ?

Je souhaiterais que l’on comprenne bien… pour parler musique, il faut connaître la musique ; peut-être que le défaut de beaucoup de journalistes c’est de ne pas s’intéresser à cet art-là. Parce que pour critiquer la musique, il faudrait véritablement la connaître de manière à ce que lorsqu’on porte critique sur une œuvre musicale, que vous ayez pignon sur ce que vous dites. Maintenant, peut-être que ces journaliste-là, il n’y en a pas beaucoup ou que ceux qui le font sont très peu, mais il faut dire qu’il y en a et je suis fier d’appartenir à cette classe-là. Je voudrais aussi dire qu’il y a des jeunes s’essayent dans cette voix-là, même s’ils ne sont pas nombreux, heureusement parmi eux il y en a qui commencent à comprendre que la musique ça ne s’arrête pas jouer et à commenter N°1, N°2, N°3 du hit parade… heureusement vraiment.

Quelle leçon pour de potentiels journalistes critiques de la musique ?

Etre capable de savoir qu’une musique commence par le swing, c’est quoi le bémol etc.

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