Black: « La jeunesse gagnerait à être moins superficielle genre faire des clips à l’américaine… »

Entre boulot et responsabilités, sa carrière artistique accuse un sérieux coup, mais l’homme reste positif et nous le montre dans l’entretien qui suit.

Depuis la belle époque du MALEKum fu qui regroupait en son sein Suspens (aujourd’hui en France), Billy(en Allemagne), ou encore Bashiru… quels sont les épisodes qu’on a loupé jusqu’à aujourd’hui ?

Rire. Beh je dirais que Malekum Fu vit toujours en esprit même si les corps sont aujourd’hui séparés par la distance ou encore les objectifs de chacun…,sinon, on reste un groupe uni en esprit ; mais s’il est vrai que chacun s’est trouvé une voie, il n’est pas à exclure que Malekum fu revienne avec un nouveau projet l’année prochaine…

Et qu’en est-il du Magma fusion ?

Avec le collectif Magma fusion on avait tourné un clip qui a fait un carton sur Trace tv, sans compter les projets que Krotal est en train de mettre en route…, je préfère garder le suspens pour le moment (rire).

Personnellement, que deviens-tu aujourd’hui, on a comme l’impression que tu as un peu lâché prise ?

Aujourd’hui Black est un cadre d’entreprise dont je ne citerai pas le nom (rire), je mène une double vie mais reste un artiste dans l’âme. Pour le moment il faut reconnaitre que la musique ne nourrit pas encore son homme, donc il fallait trouver un créneau qui nous permette de subvenir aux besoins, de gérer le quotidien et aussi de faire vivre notre passion qui est la musique. A un moment donné, vous allez juste constater qu’il y a une certaine génération de vieux qui reviendra au devant de la scène, parce qu’ayant trouvé une sorte de stabilité dans la vie, leur permettant d’autofinancer leurs projets.

Et la place des jeunes dans tout ça ?

On a jamais lâché les jeunes, entretenir un rêve c’est déjà entretenir une jeunesse, une relève en fait ; c’est vrai que pour le moment d’aucuns ne trouvent pas très visible ce que nous faisons pour la jeunesse, mais au moins on a déjà créé cette scène et ce depuis les années 1990, et c’est eux qui en profitent aujourd’hui. A l’époque on n’avait pas autant de sponsors, autant de concerts ni la possibilité de faire des shows…, aujourd’hui eux ils ont tous ça et c’est parce que nous, nous avons fait un certain travail en amont. Alors même si on a l’impression que nous anciens ce que nous faisons n’est pas perceptible, juste serait de reconnaitre que nous avons tracé le chemin pour eux.

Et comment juges-tu le niveau actuel de cette jeunesse ?

Je trouve qu’elle assure, honnêtement. Je crois qu’il y a du bon. Seulement, elle gagnerait à être plus profond dans les textes et à éviter le superficiel genre faire les clips à l’américaine, parce que notre tradition africaine voudrait qu’à chaque qu’on a l’occasion de parler aux gens, qu’on puisse les toucher profondément.